C’est en pleine marche contre les conditions de vie et de travail des travailleurs et contre la cherté de la vie que le Sg de la Csa a reçu l’appel de la Présidence pour une audience d’urgence afin de s’imprégner de la plateforme des syndicalistes. Le président de la République a donné des instructions aux ministères concernés avant de demander la présentation d’un document de la part des syndicalistes où tout sera noté.
Après la rencontre avec le président de la République, le secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes est revenu sur le contenu de la discussion. Le président de la République, après les salamalecs d’usage, leur a posé la question : «pourquoi marchez-vous ?», nous souffle au bout du fil Elimane Diouf qui a répondu en disant que «ça ne va pas, Monsieur le Président de la République». Le chef de l’Etat de lui rétorquer: «mettit bi aduna bi yeep la» (la crise est mondiale). Elimane Diouf de répliquer: «oui Monsieur le Président, raison de plus pour que nous pays pauvres soyons les plus affectés», rapporte le syndicaliste au sortir de la rencontre d’urgence avec le président de la République, qui les avait appelés pour les recevoir au palais, alors qu’ils avaient fini d'occuper le boulevard du général De Gaulle pour protester contre la cherté des denrées de première nécessité et les conditions difficiles parfois inhumaines des travailleurs dans certaines entreprises.
Les travailleurs listent leurs doléances au chef de l’Etat
Poursuivant, le Sg de la Csa souligne que le Président les a écoutés présenter à nouveau leurs plateformes revendicatives qui tournent autour de la cherté de la vie et des conditions de travail et de vie des travailleurs. «On a insisté sur la question des prix, le secteur de l’hôtellerie, la restauration…. Il y a un pacte social qui n’est pas bien mis en œuvre. Dans le secteur du bâtiment, il y a un décret qu’il faut réviser pour permettre aux travailleurs de ne pas s’éterniser dans des Cdd. Les cas des entreprises en difficultés comme les ex-travailleurs de Ama Sénégal, de la Sotrac… qui tardent à entrer dans leurs dus ont été aussi abordés. Il y a le secteur de l’éducation où il faut mettre en place une politique de suivi de l’application des accords. On a demandé des discussions avec les syndicats d’enseignants avant l’ouverture des classes sur les propositions faites par le ministère de la Santé sur le protocole sanitaire. Je lui ai aussi parlé du secteur de l’économie informelle avec les cordonniers qui ont vu leur produit augmenter mais qui ont des difficultés à les appliquer sur les prix des chaussures qu’ils fabriquent. Même chose dans le secteur de la menuiserie. Tous ces secteurs nécessitent un appui de l’Etat pour leur permettre de décoller. Il y a aussi les travailleurs de l’aéronautique civile, les travailleurs de l’Inead du Sénégal…», énumère Elimane Diouf qui promet de déposer le mémorandum la semaine prochaine sur la table du président de la République.
Les assurances du chef de l’Etat
A sa suite, le chef de l’Etat a pris la parole. «Il a promis de donner des instructions aux différents ministères concernés pour un suivi de ces préoccupations. Il nous a demandé de lui transmettre les différents points. D’ailleurs, le ministre du Commerce dit qu’elle va nous recevoir à nouveau après la rencontre de la semaine dernière. Elle semblait se suffire de ce qu’elle avait fait. Nous lui avions fait comprendre que si elle fait des prix qui ne sont pas appliqués, ça n’a aucun sens pour les populations à la base. Nous lui avions proposé de mettre en place des volontaires de la consommation qui vont vérifier l’applicabilité des prix. On va vers une autre réunion avec le ministère du Commerce voir avec les associations de consommateurs comment relancer et surtout réviser le décret fixant les prix qui ne concerne que quatre produits. Tout compte fait, c’était très utile. Le Président est déterminé à apporter le soutien de l’Etat aux travailleurs et revoir les dispositions prises afin de mieux alléger le panier de la ménagère», nous confie le Sg de la Csa, qui se réjouit de cette rencontre avec le Président Sall qui traduit la réussite de cette marche qui a réuni beaucoup de travailleurs.
Baye Modou SARR
Accueil
Envoyer à un ami
Version imprimable
