«Mansour Elimane Kane joue au dictateur», écrivions-nous, hier, en révélant certaines décisions prises récemment par le ministre. Il faut dire que nos écrits ne sont rien comparés ce que contient la note administrative que le journal «Les Echos» s’est procuré.
Dans la missive qui a été envoyée aux «Directeurs et chefs de services centraux, Directeurs généraux des structures sous tutelle», Mansour Elimane Kane exige de ces derniers de lui «organiser obligatoirement des réunions préparatoires, présidées par le ministre, lui-même, ou son représentant, avant la tenue des conseils de surveillance ou d’administration pour recueillir les positions de l’Etat sur les questions à l’ordre du jour». Comme s’il avait affaire à des élèves, le ministre du Pétrole et des Energies demande aux Directeurs et chefs de services centraux, Directeurs généraux des structures sous tutelle de «faire le point, par écrit, de l’Etat d’avancement des projets de plan stratégique de développement et de contrats de performances, pour les structures qui ne les ont pas encore ; de transmettre les bilans d’activités et la situation d’exécution budgétaire de chaque trimestre, au plus tard le 15 du mois suivant». A cet envoi aussi, il demande «d’y adjoindre le programme d’activités du trimestre en cours».Même les ordres de mission, il veut les approuver
Le ministre qui a déserté son bureau, sis au 6eme étage de l’immeuble Adja Fatou Nourou Diop, des allées Papa Guèye Fall, d’exiger également de ses collaborateurs directs de lui «soumettre au début du trimestre le calendrier de voyage du Directeur général, en indiquant l’objet des missions et leur intérêt pour la structure ou le secteur ; de soumettre à l’approbation du ministre les ordres de missions avant tout déplacement». Et Mansour Elimane Kane de terminer, en faisant dans la menace : «J’attache du prix à l’exécution diligente de ces instructions qui ne devront souffrir d’aucun manquement».
Les DG avertis
Mansour Elimane Kane explique en tout cas que s’il adopte cette position aussi carrée, c’est parce que, «lors du Conseil des ministres du 29 juin 2016, Monsieur le Président de la République avait insisté sur la nécessité de performances accrues pour les structures sous tutelle, en demandant le renforcement des pouvoirs de la tutelle technique». Chaque Agence, selon ses explications, devait obligatoirement disposer d’un plan stratégique, d’un dispositif d’évaluation et signer avec l’Etat un contrat de performance ou d’objectifs et de moyens. «La tutelle technique doit donc s’exercer pleinement pour permettre au département d’assurer le suivi régulier de l’exécution des projets et programmes dont vous êtes chargés de la mise en œuvre. Cette exigence doit aussi s’accompagner de la disponibilité des Directeurs généraux dont certains voyagent sans que le ministre n’approuve la mission ou en soit informé».
Khadija Diakhaté