Le club de l’Anps (Association nationale de la presse sportive) a reçu le ministre des Sports, Matar Ba. Cet entretien s’est tenu exceptionnellement cette année sur la plateforme WhatsApp de l’association dans ce contexte particulier dû à la pandémie Covid-19. Le patron des Sports a fait le grand oral en abordant toutes les questions de son Département, notamment les différends dans le basket et la lutte ainsi que les impacts du Covid-19 sur le sport sénégalais. Pour Matar Bâ, la reprise des compétitions dépendra «des entités et des fédérations».
Différend entre Baba Tandian et la Fédération de basket
«J’avais dit que je n’en parlerai pas, parce qu’on n’est pas dans un moment de polémique. Le monde est secoué par une pandémie qui a besoin de solidarité, c’est pourquoi j’ai pensé que tout le monde devrait tirer dans le même sens. Mais il y a eu une évolution par rapport à cette crise du basket, parce qu’il y a eu de bonnes volontés notamment Aya Pouye, Larry, le Dtn et d’autres qui ont pris leur bâton de pèlerin pour demander aux différents protagonistes d’être ensemble, de se serrer la main et de dépasser cette crise qui ne sert pas le basket. J’espère que ça va continuer comme ça et que nous allons continuer le travail pour le renforcement et le développement du basket.»
Secrétariat général de la Fédération de basket
«Le secrétaire général qui était en fonction a été nommé Directeur des Activités physiques et sportives (Daps). Il faut savoir que le ministère des Sports a des problèmes d’effectifs. Beaucoup de cadres sont partis à la retraite. Donc il est des fois très difficile de trouver d’autres cadres à mettre à la disposition de certaines fédérations. La Fiba a un fonds pour accompagner les fédérations à avoir un secrétaire général pris en charge. Je pense qu’il revient au président de proposer ou de nommer; il en a la possibilité. En tout état de cause, une fédération doit pouvoir gérer certaines questions.»
Départ d’Alioune Sarr de la tête du Cng
«Je n’aimerai pas rentrer dans une polémique. Le Dr Alioune Sarr, c’est un médecin qui doit être occupé à 100% pour accompagner les Sénégalais à se protéger de ce virus. Donc parler de limogeage ou autre chose, je ne veux pas être dans ça. Je peux vous assurer qu’il n’y aura pas de reprise de compétition de la lutte sans que tous ces problèmes-là ne soient réglés.»
Le MMA et la lutte sénégalaise
«Il y a eu des essais au Sénégal. On a eu Reug-Reug, Bombardier et Siteu qui commencent à percer peu à peu. Pour le moment, le Sénégal n’a été qu’un lieu pour abriter une compétition, mais nous ne sommes pas encore dans les démarches d’installer une telle discipline. Si ça devrait se faire aussi, ce sera après concertation. Le Sénégal peut abriter n’importe qu’elle compétition si le cahier de charges est bien géré. S’il n’y a pas de discipline MMA au Sénégal, je ne vois pas comment il peut menacer la lutte sénégalaise.»
La part du sport dans le fonds du Covid-19
«Le sport n’a pas été oublié. Tout le monde sait que même si toutes nos ambitions ne sont pas satisfaites, il y a eu beaucoup d’efforts pour accompagner le sport depuis que le Président Macky Sall est là. Je suis de ceux qui pensent que la pandémie est une parenthèse qui mérite attention et une belle analyse. Nous sommes en train de travailler avec les Finances pour pouvoir accompagner efficacement le sport sénégalais. Je n’ai pas d’inquiétude là-dessus. Aujourd’hui qu’il n’y a plus d’activité, tout le monde souffre. C’est une question globale et parmi les personnes impactées, il y en a qui vont recevoir l’aide alimentaire, d’autres vont recevoir une aide multiforme. Certaines fédérations ont eu le réflexe d’analyser et d’avoir un document attestant l’impact sur ces disciplines-là. Tout cela nous permettra d’agir pour éviter de mettre la main là où il ne faut pas. Je voudrais rassurer tout le monde.»
Reprise des activités sportives au Sénégal et l’après Covid-19
«Nous pensons tous à une reprise mais nous sommes assez responsables pour ne pas faire n’importe quoi. Parce que ce n’est pas seulement au ministre des Sports de dire qu’on doit reprendre à telle ou telle date. Nous préférons une autre démarche. Que les gens réfléchissent pour la reprise. On ne doit pas être surpris. L’Etat sera là pour accompagner. Actuellement, les autorités sanitaires font leur travail. Si on doit reprendre les activités sportives, il faut que les solutions viennent des entités et des fédérations et s’il y a des compléments et des corrections, l’Etat s’en chargera. Ensemble nous allons prendre toutes les dispositions, mais pour l’instant, il n’y a pas beaucoup d’éclaircies concernant la reprise. L’Etat peut se lever un jour et arrêter toutes les compétitions, notamment le championnat national, mais on n’aimerait pas que ça soit comme ça. Si ça doit se faire, c’est à la fédération d’en prendre la décision. D’ailleurs, je vais commencer les consultations, dans tous les secteurs, pour voir comment prendre en charge les questions qui perturbent ou les petits obstacles qui sont en face de nous pour relancer toutes les activités sportives. Je ne vais pas me précipiter pour parler d’année blanche. Si on arrive jusqu’à la fin et qu’il n’y a pas de proposition, le ministère, après consultation, prendra toutes les dispositions nécessaires pour que les choses rentrent dans l’ordre».
Les rénovations et constructions d’infrastructures
«La programmation n’a pas changé. La construction du stade Olympique va démarrer d’ici fin mai. C’est un stade qui sera construit très rapidement et qui pourra accompagner l’organisation des JOJ de 2022. Les autres chantiers des stades qui ont démarré aussi connaitront une poursuite. Il n’y a aucun problème, nous travaillons avec le ministère des Finances pour que ces secteurs ne soient pas touchés. N’oublions pas que nous avons en face les JOJ 2022 et que quelles que soient les conséquences de la pandémie, nous devons nous projeter et ne pas freiner l’élan que nous avons. Je prends comme exemple le stade de Mbacké, il y a toujours des ouvriers qui y travaillent. Ce qui pourrait retarder, c’est du matériel qui devait être commandé et qui peut connaitre quelques jours de retard. Concernant le stade Demba Diop, nous l’avons déjà remis à la Fsf. La fédération est en train de travailler avec un groupe d’experts pour proposer un plan et aller trouver de l’argent au niveau de la Fifa. Bientôt il y aura le démarrage des réfections du stade Iba Mar Diop et du Tour de l’œuf. Pour le stade Léopold Sédar Senghor, le processus est bouclé, mais avec la fermeture des frontières, on ne peut pas démarrer. On devait commencer les travaux avec une cinquantaine d’ingénieurs, mais ils sont retardés par la fermeture des frontières. La pose de la première pierre du stade Me Babacar Sèye de Saint-Louis est retardée par la situation.»
Impacts du Covid sur l’organisation des Jeux olympiques de la jeunesse
«Il n’y a pas d’impact parce que le président du Comité olympique a déjà parlé au Sénégal, surtout au président de la République pour dire que pour le moment, les JOJ ne verront aucun changement. Donc le Sénégal continue à travailler dans ce sens-là pour une bonne organisation avec le Cnoss. Le comité d’organisation dirigé par Ibrahima Wade et le Cio travaillent d’arrache-pied en téléconférence et l’organisation se poursuit correctement. Il n’y a pas de conséquence grave quant à la préparation des JOJ. En ce qui concerne la préparation des JO de 2021, les athlètes qui se sont qualifiés auront toujours l’appui de l’Etat du Sénégal avec le Comité olympique et les bourses olympiques.»
Politique de gestion des joueurs locaux et le staff technique qui chôment depuis deux mois
«Il y a forcément un impact sur les clubs sénégalais, surtout le football professionnel. Au niveau du ministère des Sports, nous sommes en train de travailler avec les responsables de la Ligue amateur et la Lsfp pour voir comment apporter notre contribution pour les accompagner. C’est extrêmement difficile mais tout le monde est touché par cette pandémie. C’est avec beaucoup d’intelligence qu’on pourra faire face à cette situation.»
Soutien du ministère à l'Anps
«C’est vrai que la presse sportive aussi fait partie des impactés. Mais ce ne sont pas seulement les journalistes mais les organes qui ont une page sportive qui sont impactés. Mais il y a une bouffée d’oxygène avec la décision du chef de l’Etat en ce qui concerne les impôts, le doublement de l’aide à la presse... Même si ce n’est pas le côté financier, les journalistes, photographes et cameramen sont impactés par le manque de matière.»
La candidature de Augustin Senghor à la présidence de la Caf
«J’entends souvent parler d’une éventuelle candidature de Me Augustin Senghor à la présidence de la Caf. Je pense qu’il faut se référer à sa réponse. Il dit qu’il n’est pas candidat. Augustin Senghor a le profil d’un président de la Caf. Maintenant, ce n’est pas le ministère des Sports qui va le dire. Tout Sénégalais qui a la confiance de l’Etat et qui se bat pour un poste, on le soutiendra de notre mieux. Le président Senghor a déjà répondu et je m’en tiens à ses déclarations.»
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