Ce n’est pas demain la veille de la réouverture par arrêté préfectoral de la mosquée de Wakhinane 3, située dans la commune de Thiaroye. Car le camp de l’Imam ratib Ass Malick Mbaye et les membres du comité de gestion peinent toujours à harmoniser leurs positions sur le fonctionnement de la maison de Dieu. Même si certains, d’un côté comme de l’autre, s’activent et manœuvrent ferme pour faire sauter le verrou ou plutôt la mesure d’écrou du lieu de culte.
Les fidèles de la mosquée de Thiaroye Wakhinane 3 risquent de sacrifier à la prière de Korité de cette année dans les lieux de culte de quartiers environnants. La situation de vive tension et surtout de rivalité profonde entre l’Imam ratib Ass Malick Mbaye et le comité de gestion, qui avait motivé la décision par arrêté de l’autorité préfectorale de fermeture de ladite mosquée, est toujours perceptible.
Les partisans de l’Imam restent ouverts à la discussion, mais campent sur leurs positions
En effet, l’Imam ratib et ses partisans ont tenu une réunion au début de ce mois de carême pour échanger sur les modalités d’une éventuelle réouverture de la mosquée. D’autant que l’on s’achemine vers la célébration de la prière de Korité. «Nous sommes certes ouverts aux négociations et discussions, mais nous n’adhérons pas à l’idée de modification et de changement des dispositions du règlement intérieur régissant le fonctionnement de la mosquée», ont soutenu des partisans de l’Imam ratib de la mosquée de Wakhinane 3.
Le comité de gestion réaffirme sa volonté de changement du fonctionnement de la mosquée
Quant aux membres dudit comité de gestion du lieu de culte, rapportent des habitants, ils se sont radicalisés, à leur tour, et ont réaffirmé leur ferme volonté de changement du mode de gestion de la mosquée du quartier. Face à ce dialogue de sourds qui est source de tensions et d’hostilités entre les deux camps rivaux, l’autorité préfectorale a décidé de maintenir la fermeture du lieu de culte jusqu’à nouvel ordre. «Il n’y aura pas de réouverture de la mosquée tant que les deux camps ne parviendront pas à accorder leurs violons. C’est au moins clair dans leurs têtes», ont déclaré des proches de l’autorité préfectorale du département de Pikine.
Les parties rivales s’étaient battues le jour de la prière de Korité 2017, à cause d’une banderole
Les deux camps rivaux s’étaient violement donnés en spectacle, à cause d’une banderole, le jour de la Korité, juste avant l’heure de la prière (voir édition Les Echos du 29 juin 2017). Les partisans de l’Imam ratib soupçonnaient les membres du comité de gestion de se réfugier derrière leur structure pour faire de la politique et surtout la publicité d’une Ong arabe. «On a toujours installé le drapeau de notre religion (vert-blanc) pendant les fêtes religieuses. Mais, ce jour-là, ils ont voulu nous imposer la banderole d’une organisation non gouvernementale arabe (Ong). Nous leur avons opposé un niet catégorique. Car nous ne savons pas si ces gens-là sont des terroristes ou pas. Je ne voudrais pas être taxé de terroriste ou accusé d’avoir des accointances avec des milieux terroristes», avait tonné le guide religieux.
L’autorité préfectorale maintient toujours la fermeture en attendant le retour de la sérénité
Alors que les membres du comité de gestion bottaient en touche les accusations et soutenaient avoir voulu embellir le présidium et le vestibule de l’Imam, la police était intervenue pour ramener le calme. La prière s’était déroulée sous un dispositif de surveillance policière. Le comité réclamait la destitution de l’Imam ratib et la gestion des affaires de la mosquée. Tandis que les feddayins du guide religieux s’y opposaient catégoriquement. Les deux camps se regardaient en chiens de faïence depuis lors. D’où la fermeture de la mosquée pour éviter le pire.
Vieux Père Ndiaye
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