Mady Touré n’y est pas allé par quatre chemins. Pour le président de Génération Foot, Sadio Mané n’est pas prêt à endosser le costume de leader avec la sélection nationale. A en croire Mady Touré, Sadio Mané devait prendre part à la cérémonie de remise du drapeau avec ses partenaires pour sentir l’attente du peuple. En outre, il est revenu sur la saison de Génération Foot, leurs objectifs, entre autres.
Les Échos : Quel bilan tirez-vous de la saison de Génération Foot en championnat ?
Mady Touré : un bilan positif, vu les départs que le club a enregistrés cette saison. 7 de nos joueurs sont partis. Malgré tout, on a su relever le défi en jouant avec des jeunes joueurs et un recrutement intelligent. On est tous satisfaits de la saison. C’est l’occasion de remercier le staff, parce qu’on a travaillé dans des conditions vraiment très difficiles, car on devait composer avec de jeunes joueurs qui devaient intégrer l’équipe pro. On perdu Abou Lo, mais, ça fait partie du métier du football professionnel. En tout cas, en tant que président, je suis très comblé de cette saison.
Par contre, votre équipe a été très tôt sortie en Coupe du Sénégal par un club amateur…
Nous avons manqué d’humilité, parce qu’au départ, on a sous-estimé l’équipe. Je n’étais pas du tout content, parce qu’on avait l’objectif de la gagner et qu’il y avait de la place pour aller en finale. Ce qui a manqué, c’est le mental. On s’est vu très vite très beau. En football, ce genre de truc se paie cash. Mais, c’est une bonne chose pour nous. A l’avenir, on saura comment préparer les matchs et avoir beaucoup plus d’humilité, mais ce fut un apprentissage. On est toujours en formation et les joueurs étaient vraiment conscients de cette élimination.
Ismaïla Sarr a fait une belle saison, mais il n’a pas gagné de trophée personnel. Que lui a-t-il manqué, selon vous ?
Il a gagné la Coupe de France. Il est encore jeune, Ismaïla. Il n’a pas gagné, parce qu’il y a quand même Mbappé devant, qui a tout raflé. Maintenant, pour gagner ce genre de trophée il faudra qu’il travaille davantage. C’est beaucoup de sacrifices, le haut niveau. Pour atteindre certains objectifs, il faut vraiment souffrir sur beaucoup de choses, mais il faut travailler. C’est tout un ensemble, l’encadrement, il faut être sérieux. Je pense qu’aujourd’hui, s’il fait beaucoup de sacrifices, je suis persuadé qu’un jour il gagnera un titre personnel. C’est à Ismaïla qu’on doit poser cette question. C’est à lui d’avoir des ambitions et des objectifs. Sadio a vécu la même chose avec Salah, avant de redresser la pente. C’est à Ismaïla de beaucoup travailler pour pouvoir atteindre ses objectifs.
En parlant de Sadio Mané, il a explosé cette saison en remportant la Ligue des champions. Quel est votre sentiment ?
Ce n’est pas surprenant. Au départ, je savais. C’est comme un fils pour moi. Il a toujours suivi mes conseils. C’est le sérieux qui a fait la différence. Sadio Mané savait déjà ce qu’il voulait faire. Il a toujours eu envie d’être parmi les grands. Il m’a toujours dit : «Prési écoute, je vais travailler davantage». Quand je lui ai rendu visite à Liverpool, j’avais le cœur net, parce que je l’ai vu dans de meilleures conditions d’un vrai joueur professionnel. Quoi qu’on puisse dire, c’est qu’il a fait beaucoup de sacrifices. Voir que Sadio a gagné la Ligue des Champions, aujourd’hui, prouve que c’est un long chemin parcouru. Sadio, je me rappelle, quand il est arrivé à Metz avec une pubalgie, il ne jouait pas et quand il a commencé à jouer en Ligue 2, les dirigeants l’ont découvert tardivement. Ils sont descendus en National et en ce moment-là, il y a eu les Jeux olympiques de Londres. J’ai convaincu feu Karim Séga Diouf de prendre Sadio. Il a un peu hésité. Je lui ai dit prend-le. C’est de là-bas qu’il a pris son envol. Et à partir de là, il m’a dit : «Prési, il ne faut pas que je reste à Metz». C’est là que j’ai mis la pression sur Thierno Seydi, qui a fait un excellent travail. Qui a pris un risque de le mettre dans un avion sans titre, sans pièce d’identité, sans même un passeport. Mais après, Sadio a su ce qu’il devait faire pour pouvoir franchir chaque année un palier. Il l’a fait, de Salzbourg à Southampton, de Southampton à Liverpool et je dis bravo. Maintenant, c’est à lui d’avoir les pieds sur terre et de garder beaucoup d’humilité. Ce qu’il a fait cette année est exceptionnel, donc il faudra qu’il confirme pour pouvoir vraiment gagner le Ballon d’Or.
En équipe nationale, tout le monde pense qu’il est le leader. Le connaissant, ne pensez-vous pas que ce soit un poids ?
Il va être le leader technique de l’équipe, ça je suis d’accord. Mais, par contre, aujourd’hui, il y a un truc qui me…, je n’ai pas eu Sadio, mais je pense qu’on parle de patron, c’est vrai. Mais aujourd’hui, il y a un manquement. Après sa finale de la Ligue des Champions, je pense que Sadio devait venir au Sénégal avant d’aller en Espagne. Parce que c’est tout un peuple qui était derrière Sadio pour le soutenir à gagner la Ligue des Champions. Donc, il fallait avoir le réflexe de prendre le drapeau avec ses coéquipiers et partir en Espagne. Ça c’est un signe de patriotisme. Si nous voulons que l’équipe nationale marche et mettre Sadio comme leader, je dis un leader ne peut pas laisser les autres en rade. Sur ça, les dirigeants ont manqué de tact. Même si on aime Sadio, oui, il a gagné la Ligue des champions, c’était plus judicieux de venir prendre le drapeau pour qu’on lui mette la pression. On a remis un drapeau sans le leader de l’équipe nationale. Quand on parle de leader, il fallait le présenter devant le chef de l’Etat, quand il faisait ses recommandations. Ça c’est mon avis personnel. Si j’étais le président de la Fsf, je n’aurais jamais accepté cela. Là je pouvais protéger Sadio, mais dans la vie il faut être honnête. On parle aujourd’hui de la nation. Et quand il s’agit de la nation, il faut être juste. On parle de leader technique, je suis d’accord, mais Sadio n’a pas encore les épaules larges pour porter l’équipe nationale.
Vous irez à la Can ?
Oui, inch Allah.
Pensez-vous que le Sénégal a tout ce qu’il faut pour être le favori de cette Can ?
Dans une compétition, on ne peut avoir que des appréhensions. Maintenant, sur le papier, on a une très belle équipe. Ça va être la première Can à 24 équipes. Déjà qu’on a toujours été en difficulté quand il y avait que 16 équipes, maintenant que c’est 24 équipes, il faudra avoir un mental de fer et y aller avec beaucoup d’humilité. Chaque match est une finale pour le Sénégal. On est attendu partout. Par contre, je suis un peu surpris de leur match de préparation en Espagne. On devait trouver une équipe similaire à la Tanzanie, puisque ce sera notre premier adversaire, pour pouvoir nous jauger. Maintenant, aller gagner notre premier match 7-0 pour emballer les gens et que tout le monde dise qu’on a marqué 7 buts. Mais on a joué avec une équipe de 3e division. Ça peut fausser notre préparation. Après derrière tout le monde est content. Pour moi, on est favori sur le papier, mais pas sur le terrain. On prendra match par match. Tant que la compétition n’est pas terminée, je ne pourrais pas me prononcer.
En tant que supporter de l’équipe, quel est votre souhait personnel ?
Mais de gagner la Can. On est un club formateur. On a 2 fils de Génération Foot, Ismaïla Sarr et Sadio Mané. Donc tous ces jeunes qui sont dans l’équipe sont nos enfants. Mon plus grand souhait, c’est de les voir gagner la Coupe d’Afrique. On est vraiment fatigué des pleurs. A chaque fois, on est très déçu. On parle de l’équipe nationale et de l’Etat, mais l’équipe nationale, c’est les contribuables. L’argent que l’Etat injecte dans l’équipe nationale, ce n’est pas ces caisses, ce sont les Sénégalais qui paient pour l’équipe. Donc on doit respecter le maillot.
Les Échos : Quel bilan tirez-vous de la saison de Génération Foot en championnat ?
Mady Touré : un bilan positif, vu les départs que le club a enregistrés cette saison. 7 de nos joueurs sont partis. Malgré tout, on a su relever le défi en jouant avec des jeunes joueurs et un recrutement intelligent. On est tous satisfaits de la saison. C’est l’occasion de remercier le staff, parce qu’on a travaillé dans des conditions vraiment très difficiles, car on devait composer avec de jeunes joueurs qui devaient intégrer l’équipe pro. On perdu Abou Lo, mais, ça fait partie du métier du football professionnel. En tout cas, en tant que président, je suis très comblé de cette saison.
Par contre, votre équipe a été très tôt sortie en Coupe du Sénégal par un club amateur…
Nous avons manqué d’humilité, parce qu’au départ, on a sous-estimé l’équipe. Je n’étais pas du tout content, parce qu’on avait l’objectif de la gagner et qu’il y avait de la place pour aller en finale. Ce qui a manqué, c’est le mental. On s’est vu très vite très beau. En football, ce genre de truc se paie cash. Mais, c’est une bonne chose pour nous. A l’avenir, on saura comment préparer les matchs et avoir beaucoup plus d’humilité, mais ce fut un apprentissage. On est toujours en formation et les joueurs étaient vraiment conscients de cette élimination.
Ismaïla Sarr a fait une belle saison, mais il n’a pas gagné de trophée personnel. Que lui a-t-il manqué, selon vous ?
Il a gagné la Coupe de France. Il est encore jeune, Ismaïla. Il n’a pas gagné, parce qu’il y a quand même Mbappé devant, qui a tout raflé. Maintenant, pour gagner ce genre de trophée il faudra qu’il travaille davantage. C’est beaucoup de sacrifices, le haut niveau. Pour atteindre certains objectifs, il faut vraiment souffrir sur beaucoup de choses, mais il faut travailler. C’est tout un ensemble, l’encadrement, il faut être sérieux. Je pense qu’aujourd’hui, s’il fait beaucoup de sacrifices, je suis persuadé qu’un jour il gagnera un titre personnel. C’est à Ismaïla qu’on doit poser cette question. C’est à lui d’avoir des ambitions et des objectifs. Sadio a vécu la même chose avec Salah, avant de redresser la pente. C’est à Ismaïla de beaucoup travailler pour pouvoir atteindre ses objectifs.
En parlant de Sadio Mané, il a explosé cette saison en remportant la Ligue des champions. Quel est votre sentiment ?
Ce n’est pas surprenant. Au départ, je savais. C’est comme un fils pour moi. Il a toujours suivi mes conseils. C’est le sérieux qui a fait la différence. Sadio Mané savait déjà ce qu’il voulait faire. Il a toujours eu envie d’être parmi les grands. Il m’a toujours dit : «Prési écoute, je vais travailler davantage». Quand je lui ai rendu visite à Liverpool, j’avais le cœur net, parce que je l’ai vu dans de meilleures conditions d’un vrai joueur professionnel. Quoi qu’on puisse dire, c’est qu’il a fait beaucoup de sacrifices. Voir que Sadio a gagné la Ligue des Champions, aujourd’hui, prouve que c’est un long chemin parcouru. Sadio, je me rappelle, quand il est arrivé à Metz avec une pubalgie, il ne jouait pas et quand il a commencé à jouer en Ligue 2, les dirigeants l’ont découvert tardivement. Ils sont descendus en National et en ce moment-là, il y a eu les Jeux olympiques de Londres. J’ai convaincu feu Karim Séga Diouf de prendre Sadio. Il a un peu hésité. Je lui ai dit prend-le. C’est de là-bas qu’il a pris son envol. Et à partir de là, il m’a dit : «Prési, il ne faut pas que je reste à Metz». C’est là que j’ai mis la pression sur Thierno Seydi, qui a fait un excellent travail. Qui a pris un risque de le mettre dans un avion sans titre, sans pièce d’identité, sans même un passeport. Mais après, Sadio a su ce qu’il devait faire pour pouvoir franchir chaque année un palier. Il l’a fait, de Salzbourg à Southampton, de Southampton à Liverpool et je dis bravo. Maintenant, c’est à lui d’avoir les pieds sur terre et de garder beaucoup d’humilité. Ce qu’il a fait cette année est exceptionnel, donc il faudra qu’il confirme pour pouvoir vraiment gagner le Ballon d’Or.
En équipe nationale, tout le monde pense qu’il est le leader. Le connaissant, ne pensez-vous pas que ce soit un poids ?
Il va être le leader technique de l’équipe, ça je suis d’accord. Mais, par contre, aujourd’hui, il y a un truc qui me…, je n’ai pas eu Sadio, mais je pense qu’on parle de patron, c’est vrai. Mais aujourd’hui, il y a un manquement. Après sa finale de la Ligue des Champions, je pense que Sadio devait venir au Sénégal avant d’aller en Espagne. Parce que c’est tout un peuple qui était derrière Sadio pour le soutenir à gagner la Ligue des Champions. Donc, il fallait avoir le réflexe de prendre le drapeau avec ses coéquipiers et partir en Espagne. Ça c’est un signe de patriotisme. Si nous voulons que l’équipe nationale marche et mettre Sadio comme leader, je dis un leader ne peut pas laisser les autres en rade. Sur ça, les dirigeants ont manqué de tact. Même si on aime Sadio, oui, il a gagné la Ligue des champions, c’était plus judicieux de venir prendre le drapeau pour qu’on lui mette la pression. On a remis un drapeau sans le leader de l’équipe nationale. Quand on parle de leader, il fallait le présenter devant le chef de l’Etat, quand il faisait ses recommandations. Ça c’est mon avis personnel. Si j’étais le président de la Fsf, je n’aurais jamais accepté cela. Là je pouvais protéger Sadio, mais dans la vie il faut être honnête. On parle aujourd’hui de la nation. Et quand il s’agit de la nation, il faut être juste. On parle de leader technique, je suis d’accord, mais Sadio n’a pas encore les épaules larges pour porter l’équipe nationale.
Vous irez à la Can ?
Oui, inch Allah.
Pensez-vous que le Sénégal a tout ce qu’il faut pour être le favori de cette Can ?
Dans une compétition, on ne peut avoir que des appréhensions. Maintenant, sur le papier, on a une très belle équipe. Ça va être la première Can à 24 équipes. Déjà qu’on a toujours été en difficulté quand il y avait que 16 équipes, maintenant que c’est 24 équipes, il faudra avoir un mental de fer et y aller avec beaucoup d’humilité. Chaque match est une finale pour le Sénégal. On est attendu partout. Par contre, je suis un peu surpris de leur match de préparation en Espagne. On devait trouver une équipe similaire à la Tanzanie, puisque ce sera notre premier adversaire, pour pouvoir nous jauger. Maintenant, aller gagner notre premier match 7-0 pour emballer les gens et que tout le monde dise qu’on a marqué 7 buts. Mais on a joué avec une équipe de 3e division. Ça peut fausser notre préparation. Après derrière tout le monde est content. Pour moi, on est favori sur le papier, mais pas sur le terrain. On prendra match par match. Tant que la compétition n’est pas terminée, je ne pourrais pas me prononcer.
En tant que supporter de l’équipe, quel est votre souhait personnel ?
Mais de gagner la Can. On est un club formateur. On a 2 fils de Génération Foot, Ismaïla Sarr et Sadio Mané. Donc tous ces jeunes qui sont dans l’équipe sont nos enfants. Mon plus grand souhait, c’est de les voir gagner la Coupe d’Afrique. On est vraiment fatigué des pleurs. A chaque fois, on est très déçu. On parle de l’équipe nationale et de l’Etat, mais l’équipe nationale, c’est les contribuables. L’argent que l’Etat injecte dans l’équipe nationale, ce n’est pas ces caisses, ce sont les Sénégalais qui paient pour l’équipe. Donc on doit respecter le maillot.
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