Le chef de l’Etat a mieux à faire que de comploter contre un opposant et ne veut pas se mêler ou être mêlé de ce qui ne le regarde pas. C’est la réponse que Macky Sall, qui ne souhaiterait pas une telle situation même à son pire adversaire, a servie dans un entretien avec France 24, à propos de l’affaire Adji-Sarr/Ousmane Sonko qui l’accuse d’être le commanditaire de ce «complot» contre lui. En outre, le chef de l’Etat s’est prononcé sur la campagne de vaccination qui a démarré hier et la lutte contre le terrorisme, qui commence à atteindre les frontières de notre pays.
Accusé par Ousmane Sonko d’être le commanditaire du complot qui serait ourdi contre lui, à travers les accusations de viols et de menaces de mort portée à son encontre par la masseuse Adji Sarr, Macky Sall ne veut ni se mêler, ni être mêlé à l’affaire. «C’est toujours la même chose. D’abord, c’est un sujet sur lequel je ne vais pas m’épancher parce que même avec la presse nationale, je ne me suis pas prononcé…Donc vous voyez le mal que j’aurais à parler de cette affaire dans votre antenne», soutient d’emblée le chef de l’Etat. Qui trouve que «c’est une affaire regrettable» et qu’il ne «sait pas ce qu’il en est». Ce qu’il sait, par contre, c’est qu’il n’aimerait pas voir quelqu’un, même son pire opposant, dans une telle situation, c’est qu’il faudrait laisser ceux qui doivent traiter l’affaire le faire, c’est qu’il faut y enlever son nom. «Je ne peux pas souhaiter à mon pire adversaire une telle situation. Maintenant, il y a une accusation, il y a des procédures. Il ne faut pas qu’on mêle le président de choses qui ne le regardent pas», dit-il. Non sans insister : «c’est clair, je ne suis pas mêlé à cette affaire. Je crois que j’ai assez de choses à faire que de comploter pour des choses aussi basses».
«Le vaccin chinois est le premier vaccin que nous avons eu tout simplement»
Avant l’affaire Sonko, le chef de l’Etat a évoqué la campagne de vaccination contre le Covid-19 lancée hier, particulièrement sur l’acquisition du vaccin Sinopharm, pour dire que c’est le seul auquel le Sénégal avait accès en ce moment. «Le vaccin chinois est le premier vaccin que nous avons eu tout simplement. Depuis la découverte du vaccin, nous nous sommes évertués, dans le concert des nations, à travailler avec l’initiative Covax. Nous avons constaté qu’au moment où les pays développés ont commencé leur vaccination, l’initiative n’avait pas encore pu mobiliser les vaccins. On pense que d’ici les premières semaines du mois de mars, les premières doses des vaccins Covax pourront atterrir dans notre pays. En tant que président de la République, je ne peux pas attendre seulement que ces premiers vaccins nous parviennent. J’ai développé des initiatives bilatérales avec tous les pays producteurs de vaccins et avec les groupes pharmaceutiques. C’est ainsi que je me suis adressé à la Chine. Et enfin nous avons pu acquérir ces doses avec Sinopharm, grâce au soutien du président Xin Jin Ping», explique-t-il. Et d’ajouter que qu’il s’est aussi adressé à la Russie et à son président Poutine, «pour pouvoir obtenir le Spoutnik V. Tout comme l’Etat a lancé des initiatives tous azimuts, avec Johnson and Johnson, Pfizer...
«Je vais me vacciner... Je ne suis pas dans la série première»
Sur les fausses informations sur les vaccins qui ont créé des réticences à se faire vacciner au niveau des populations, Macky Sall note que «malheureusementces rumeurs ont créé une psychose», au Sénégal comme partout ailleurs. Balayant d’un revers de main ces clichés infondés sur les vaccins, il affirme : «mieux vaut être vacciné que de ne pas se vacciner. Quel est le risque quand on se vaccine? Le plus gros risque, c’est que le vaccin ne soit pas efficace». Considérant que le vaccin aide à se prémunir de la maladie, le chef de l’Etat souligne : «d’ailleurs, les pays qui ont fait le plus grand bond comme Israël ont montré qu’avec un taux de vaccination élevé, on arrive à immuniser la population et réduire les risques d’infection». A la question de savoir s’il va se vacciner, comme d’autres chefs d’Etat l’ont fait en montrant la voie, Macky Sall dit attendre son tour, n’étant pas dans les premières cibles. «Je vais me vacciner immédiatement. Je ne suis pas dans la série première», dit-il. Non sans reconnaître qu’en tant que président de la République, il devait être le premier à se vacciner, mais qu’il veut«une transparence absolue» sur le processus de vaccination.
«Je suis contre les discussions avec les terroristes…Il faut une opération offensive»
A propos de la lutte contre le terrorisme, le chef de l’Etat note que le Sénégal n’est pas à l’abri du danger, comme l’attestent les arrestations récentes de gens en relation avec le chef djihadiste malien Amadou Koufa. «Pour les gens arrêtés au Sénégal Oriental, oui, nous ne sommes pas épargnés. Il y a un effet de contagion, parce que leur objectif, c’est d’atteindre l’océan Atlantique. Donc que ça soit le Sénégal ou les autres pays côtiers qui sont le dernier rempart, il faut qu’on se prépare», dit-il. Et Macky Sall ne veut pas de concession avec les terroristes. «Non je ne pense que que ça soit bien de discuter avec les terroristes. Je suis contre les discussions avec les terroristes», assène-t-il. Pour les combattre, il n’y a pas mille solutions pour lui. «Pour que la lutte soit efficace, au delà de l’appui de la France, il faut un mandat robuste, pour permettre aux troupes qui sont sur place, elles sont 14.000, de pouvoir participer aux attaques. Il ne faut pas une opération de maintien de la paix, mais une opération offensive. Parce que si vous faites face à des terroristes et des djihadistes, il n’y a pas de paix à maintenir. Il faut lutter contre eux», plaide le Président Sall.
Mbaye THIANDOUM
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