Une semaine après avoir ouvert ses portes à Jeune Afrique, le président Macky Sall a fait de même hier pour France 24 et Rfi. Interviewé par Marc Perelman de France 24 et Christophe Boisbouvier de Rfi, Macky Sall a évoqué sa récente visite en Russie, ainsi que la situation au Mali et en Guinée. Mais le chef de l’Etat a surtout abordé la question des prochaines élections au Sénégal avec comme prétexte la manifestation d’avant-hier de l’opposition et les menaces qui en ont découlé. A ce propos, Macky Sall a assuré que le pays va faire ces élections avant d’appeler les gens de Yewwi Askan Wi à se soumettre à la décision du Conseil constitutionnel. Mais déjà, assure-t-il, une fois encore, il faut éviter de prendre «Mars 2021» comme une référence absolue.
Le président de la République et président en exercice de l'Union Africaine était l'invité de Rfi et France 24. Lors de cet entretien et comme on pouvait s’y attendre, le chef de la majorité présidentielle a été interpelé sur la manifestation et les menaces de l’opposition, la coalition Yewwi Askan Wi. Sur cette interpellation, Macky Sall a été ferme. Pour lui, il faut éviter de prendre «Mars 2021» comme une référence absolue, assurant que les élections se tiendront.«Les élections législatives sont organisées par un code électoral et un système électoral qui existent au Sénégal et qui fait notre fierté. Si nous sommes un pays stable, ce n’est pas le fait d’un hasard. Ce n’est pas la première fois qu’on organise des élections. Nous avons un système électoral qui est le produit de concertations, de consolidations dont le dernier est ce code qui vient d’être enregistré et qui a fait l’objet de discussions pendant 16 mois et qui a abouti à ce qui a permis d’aller vers ces élections législatives. Mais nous avons un code avec ses exigences. Par exemple la loi sur la parité, le Sénégal ne peut pas revenir en arrière. Une liste qui n’est pas paritaire elle n’est pas recevable un point, un trait. Ça c’est la loi. Si vous faites une liste qui ne respecte pas ce que dit la loi, elle est éliminée. Nous, notre liste de suppléants sur notre liste nationale a été éliminée parce qu’il y a eu un problème de juxtaposition, elle était paritaire», a d’abord expliqué Macky Sall.
Poursuivant, il assure que pour ce qui est des menaces pour la non-organisation des élections que ça c’est devant nous et que de toute façon le pays va faire ces élections. «Le Conseil constitutionnel a décidé et en ce qui nous concerne, nous nous sommes soumis. Il y a 15 jours la liste de Yewwi Askan Wi à Dakar n’était pas recevable, le Conseil constitutionnel a fait une interprétation et a invité le ministre de l’Intérieur à accepter la liste. Ce que le ministre a fait. Et aujourd’hui, leur liste à Dakar va participer aux élections parce que c’est la décision qui s’impose à tout le monde. Et donc pourquoi quand il y a une décision qui est défavorable à l’opposition on va appeler à la fin du monde ?», regrette-t-il.
Interpellé sur sa récente visite en Russie, Macky Sall dira que s’il s’est rendu à Sotchi au nom de l’Afrique, c’est parce que le continent vit déjà cette pénurie de céréales et des engrais.
«Macron n’a posé aucune pression»
Une semaine après avoir déclaré, à sa sortie d’audience avec Vladimir Poutine, être rassuré, aucune solution n’est encore trouvée. Ce qui a poussé le journaliste à demander au président de la République s’il n’a pas été trop optimiste. Sa réponse : non. «Je suis rassuré, je demeure rassuré et je le suis d’autant que ce qu’il m’a dit, son ministre des Affaires étrangère l’a rappelé avant-hier à Istanbul, c’est à dire que la Russie s’engage, si le déminage du port d’Odessa est assuré et les conditions de contrôle des bateaux fixées, qu’elle ne posera aucun acte contre la sortie du blé ukrainien.
Lors de cet entretien, les journalistes ont également rappelé à Macky Sall sa déclaration selon laquelle la plupart des pays africains dont le Sénégal avaient évité de condamner la Russie aux Nations-Unies malgré d’énormes pressions. Et le journaliste de faire allusion au Président français Emmanuel Macron comme la source de ces pressions. Mais là aussi, le président de la République a été clair. «Emmanuel Macron n’a posé aucune pression. En tout cas pas sur le Sénégal».
Mali et Guinée
Sur la junte malienne et sa décision d’une transition de 24 mois, Macky Sall dira que malgré tout, un compromis est encore possible. «Evidemment que c’était maladroit de leur part de sortir cette information, parce qu’en fait, c’était un produit de leur accord avec le médiateur. Maintenant, on verra d’ici juillet, date du délibéré de la Cedeao, s’il les conditions seront réunies pour que la Cedeao lève les sanctions, qui impactent difficilement la population malienne», a révélé le Président sénégalais, rappelant que sur l’accord avec le médiateur, le décompte des 24 mois commence en mars 2021.
Pour les militaires en Guinée et leur décision d’une transition de 3 ans, Macky Sall dira que Conakry, malgré qu’elle soit beaucoup plus résiliant vis à vis des sanctions de la Cedeao, parce qu’ayant sa propre monnaie et ayant l’accès à la mer, n’a pas intérêt à s’éloigner de ses voisins immédiats et de sa communauté. Il déplore également à ce propos que des puissances avec le droit de veto au Nations-Unies puissent servir de bouclier à certains pays qui décident alors d’ignorer les sanctions de la Cedeao.
Sidy Djimby NDAO












