LE BERGER RISQUE LA PRISON À VIE POUR VOL AVEC USAGE D’ARME: Abou Sow avait assené un coup de coupe-coupe à un Marocain pour s’emparer de sa sacoche contenant 5 millions

 
 
Des travaux forcés à perpétuité, c’est ce qu’a requis Saliou Ngom, procureur de la Chambre criminelle de Dakar, à l’encontre du berger Abou Sow, qui y comparaissait hier pour vol commis avec violence, usage d'arme et détention d’arme sans autorisation administrative. Cet accusé de 24 ans avait, à Diamniadio, arraché la sacoche du Marocain Abou Meyzat contenant 5 millions Cfa, après lui avoir donné un coup de coupe-coupe. Délibéré le 3 décembre prochain. 
 
 
 
Berger de son état et natif de Saint-Louis âgé de 24 ans, Abou Sow encourt des travaux forcés à perpétuité si le juge de la Chambre criminelle de Dakar, devant qui il comparaissait hier, pour vol commis avec violence et usage d'arme et détention d’arme sans autorisation administrative, suit le procureur dans ses réquisitions. Courant 2016, Abou Sow avait quitté sa ville natale de Saint-Louis pour rallier Diamniadio afin de s’occuper du troupeau de son oncle,. Ainsi, le 26 mars 2016, après avoir passé une journée en brousse avec le troupeau de bovins, Abou Sow arrive à Diamniadio où il trouve le Marocain Abou Meyzat qui était stationné. Pris par on ne sait quel démon, il lui assène un coup de coupe-coupe avant de s’emparer de sa sacoche contenant 5 millions et de s’enfuir avec. Malheureusement pour lui, il est tombé en courant et poursuivi par une foule qui a été alertée par les cris de détresse de la victime. 
Et pour se sauver, il a assené un autre coup de coupe-coupe au nommé Boubacar Diallo qui était venu secourir la victime. Finalement, il a été pris, interpellé et lynché. Et la sacoche contenant les 5 millions a été restituée au Marocain Abou Meyzat. Abou Sow transporté à l’hôpital, l’homme de l’art lui a délivré un certificat médical faisant état d’une incapacité temporaire de travail de 14 jours. Pour ce qui est de Boubacar Diallo, il en a eu pour 18 jours d’incapacité temporaire de travail. 
Remis aux pandores de Diamniadio, l’accusé avait reconnu les faits de vol à lui reprochés. Mieux, il ajoutait que l’idée d’arracher la sacoche du Marocain lui est venue parce qu’il se disait que la victime qui était de race blanche détenait beaucoup d’argent par-devers lui. Interrogé sur la détention d’arme blanche en question, il soutenait que c'était pour ses activités de berger. 
 
 
 
L’accusé Abou Sow change complètement de version, le juge le réprimande, le procureur requiert la perpétuité
 
 
Inculpé pour vol commis avec violence et usage d'arme et détention d’arme sans autorisation administrative, il a tout nié hier, devant la Chambre criminelle de Dakar. Marié et père d’un enfant, Abou Sow a bien varié dans ses déclarations. Selon lui, c’est au tribunal qu'il a compris ce dont on l'accuse. «Mon oncle a fait appel à moi pour que je m'occupe de son troupeau, vu que ses enfants sont à l'école. Après une journée dans la brousse avec le troupeau, j’ai rencontré ces personnes en cours de route alors que je rentrais le soir. C’est là qu’ils m’ont bastonné. Je n'ai pas commis ce vol et je n'ai pas asséné des coups de coupe-coupe à ces personnes. Ils se sont trompés de personne. Je n'ai pas vu le voleur non plus et je ne sais même pas quelles personnes ont été blessées dans cette affaire. J'étais couché sur le sol après qu'on m'a battu à mort. On m'a accusé et jeté en prison injustement», s’est dédouané cet accusé. Seulement ses dénégations n’ont convaincu personne. Le juge lui a clairement fait comprendre qu’il était de mauvaise foi. Le procureur Saliou Ngom a pour sa part requis des travaux forcés à perpétuité. 
 
 
Son avocat le lave à grande eau
 
 
Avocat de l’accusé, Me Mouhamadou Bachir Lo a lavé à grande eau son client. «Mon client a eu des blessures sur le front d’une profondeur de 2 centimètres. Il a été roué de coups. Ces personnes entendues ne se sont jamais présentées devant le magistrat instructeur pour corroborer leurs déclarations», a plaidé l’avocat qui a demandé l'acquittement au bénéfice du doute, parce que, selon lui, personne n’a vu son client commettre ce larcin. A défaut, la robe noire a sollicité la disqualification des faits en vol simple. «La foule l'a agressé et il s'est défendu. Cette détention d’arme ne devrait pas être considérée comme une circonstance aggravante et il n'y en a pas en réalité, parce qu'il ne détenait pas cette arme pour commettre un vol, mais il l’avait dans le cadre de ses activités», a dit le conseil. Délibéré le 3 décembre prochain. 
 
Fatou D. DIONE