Fraichement élu à la tête du Comité national de gestion de la lutte, le président Ibrahima Sène «Bira» s’est ouvert sur ses perspectives et chantiers après avoir magnifié le choix du ministre des Sports Matar Ba porté sur sa personne. Remplaçant du Dr Alioune Sarr, Bira Sène a déjà reçu à son tour des piques de certains acteurs de l’arène sénégalaise. En effet, sa nomination à la tête du Cng n’a pas fait l’unanimité. Mais pour le tout nouveau président du Cng, le plus important, c’est de réussir sa mission en comptant sur la collaboration du monde de la lutte, main dans la main.
Les Echos : Vous avez été nommé président du Cng, quelle est votre impression par rapport au choix que le ministre des Sports a porté sur vous ?
Bira Sène : Depuis que le ministre Matar Ba a annoncé ma nomination, je ressens une énorme joie, mais je ne la manifeste pas. Je ne suis pas de ceux qui pensent directement à une fête dès leur nomination à un poste. Je songe plutôt à ce qu’on m’a confié, à ce qu’attend celui qui m’a confié une mission et aussi quelle stratégie prendre pour réussir. Je dois voir avec mes collaborateurs comment apporter un résultat probant à la mission qui nous a été confiée. Avec mon équipe, on a la lourde charge de propulser la lutte au plus haut niveau possible. Je rends grâce au Seigneur et remercie le ministre des Sports qui a porté son choix sur moi. Il vit pleinement le sport et reste un homme serein. J’ai vu comment il a traité ce dossier depuis la fin du mandat du dernier bureau du Cng. Il l’a fait posément en prenant le temps qu’il fallait. Parce qu’on ne met pas la pression sur un ministre de la République. Il a pris le temps de voir qui convient pour diriger le Cng. Après les consultations, il m’a choisi. Maintenant, nous devons nous mettre au travail et tout faire pour réussir ensemble cette mission. La lutte est un sport de chez nous. Il y a des milliers de formes de lutte, mais celle qu’on pratique au Sénégal nous est propre. Ce ne sera pas facile, on en est conscient mais si tous les acteurs se joignent à nous et nous accompagnent, on pourra relever le défi.
Votre nomination a été contesté par certains acteurs de l’arène, comment vivez-vous cette situation ?
Ils n’ont fait que donner leurs sentiments. Je veux être une personne libre par rapport à leurs sentiments, parce que ça n’engage qu’eux. L’unanimité n’existe pas dans le monde. Il y a toujours un pourcentage de pour et de contre. Comme on est en démocratie, la majorité l’emporte. Encore que ce n’est pas une élection, mais une nomination, quelque chose qu’on confie à quelqu’un. Une personne confie ses affaires à la personne en qui elle a confiance. Ce n’est pas pour rien qu’on cherche des personnes de confiance pour garder nos maisons ou nos voitures, ou même les choses qui ont de la valeur pour nous. De ce fait, on ne peut pas contester un choix fait sur une personne de confiance. Ce n’est pas interdit de donner ses sentiments et ne pas aller plus loin. J’ai écouté ceux qui l’ont fait, mais ce n’est pas le plus important. Les souhaits du ministre sont mes priorités en ce moment. Je ne suis que les directives, les décisions et les vœux du ministre par rapport au développement de la lutte. Je veux travailler avec les yeux pas avec les oreilles. Je ne m’attarderai pas à gérer les «à-côtés».
Ce sont ces mêmes contestataires qui ont, en quelque sorte, fait destituer Alioune Sarr. Allez-vous les appeler pour trouver un terrain d’entente sachant que votre cohabitation durera 2 ans ?
Mais la plupart de ces acteurs sont dans le comité. Je tends la main à tout le monde. Je veux qu’on soit tous réunis pour travailler ensemble. Même ceux qui ne sont pas dans le comité et qui ont de nobles idées à verser dans le panier du développement de la lutte, peuvent amener leurs propositions qui seront étudiées et prises en compte. Maintenant, que certains crient leur désaccord et disent que telle et telle personne sont pareilles, ce n’est pas ce qu’il y a de plus élégant, ça reste juste un avis. Par contre, il y en a d’autres qui ne voient pas les choses de la même manière. Depuis 6h du matin, mon téléphone n’arrête pas de sonner. J’ai reçu des félicitations et des encouragements toute la journée. Je crois que c’est une minorité qui est contre. C’est une personne ou deux. Il ne faut pas qu’on privilégie ce que dit une minorité. On doit rester dans une démocratie. Soyons vraiment républicain et acceptons les décisions qui ont été prises. Quand j’ai un sentiment, je ne vais pas le dire dans la presse, parce que c’est personnel. Je ne cherche pas à faire changer les avis des uns et des autres. Ce que je sais, c’est que la grande majorité des Sénégalais approuve la décision du ministre qui m’a porté à la tête du Cng.
Quel sera votre premier chantier après votre installation officielle ?
Je vais d’abord étudier la lettre de mission que le ministre posera sur la table. Étudier le cahier de charges et le maitriser avec l’équipe qui va m’accompagner. On va aussi développer des stratégies et les mener à bien. Je veux que la confiance du ministre soit méritée. Et pour ce faire, il faut qu’on suive la feuille de route qu’il dresse pour la gestion du Cng. C’est ce qu’il y a de plus normal entre un délégant et un délégataire. Il doit y avoir une certaine complicité pour avoir des aboutissements heureux et bénéfiques.
«On ne peut pas contester un choix fait sur une personne de confiance»
«Je tends la main à tout le monde»
«Je veux que la confiance du ministre soit méritée»













