La Commission nationale des droits de l’homme (Cndh) est sortie de sa réserve ce mercredi pour dénoncer avec vigueur la fuite, dans la presse, d’un courrier adressé au juge d’instruction concernant la demande de libération provisoire de l’ancien député Farba Ngom, détenu pour des raisons judiciaires.
Dans un communiqué ferme, l’institution dirigée par Amsatou Sow Sidibé qualifie cette divulgation d’« infraction passible de poursuites judiciaires ». Elle rappelle que toutes ses démarches auprès des autorités se font « de manière strictement confidentielle » afin de garantir le respect des droits fondamentaux des personnes concernées, quel que soit leur statut social.
Une violation des procédures
Selon la Cndh, la publication d’une correspondance classée confidentielle constitue une atteinte directe à son mode de fonctionnement et peut également «porter préjudice aux victimes». «Nos actions ne deviennent publiques que dans le cadre du rapport annuel remis au président de la République», souligne le communiqué, insistant sur l’importance de préserver l’intégrité de ses interventions.
Un mandat clair : protéger les droits humains
L’institution rappelle que sa mission, définie par l’article 4 de la loi qui la crée, consiste à prévenir, promouvoir et protéger les droits humains. Dans ce cadre, elle émet des avis, recommandations et alertes à l’intention des autorités compétentes. Mais ces démarches reposent sur un principe intangible de confidentialité, sans lequel «le respect de la dignité et des droits fondamentaux ne saurait être garanti».
La Commission a profité de cette sortie pour rappeler son attachement indéfectible à l’État de droit. Elle cite notamment ses récents travaux sur la loi d’amnistie, qui ont abouti à neuf recommandations, dont la création d’une commission d’indemnisation des victimes.
Enfin, la Cndh salue la volonté des nouvelles autorités de renforcer son indépendance à travers un projet de loi élargissant son mandat. Pour l’institution, il s’agit d’un signal fort de la détermination à faire des droits humains «un pilier central de la démocratie sénégalaise».
Baye Modou SARR












