Léopold Mbaye, membre du mouvement Taxawu Sénégal de Khalifa Sall, compte mettre sur pied avec des amis de la mouvance de la jeunesse de Taxawu un autre mouvement. Il s’agit du mouvement Khalifa pour un Avenir serein : Kas/Cap2024. Convaincu de la légitimité de son mentor, il croit dur comme fer que Khalifa Sall est un candidat sérieux. Le fils de feu Pape Babacar Mbaye est revenu sur son parcours politique et ses activités sous la coupole de Khalifa Ababacar Sall.
Les Echos : Vous avez vécu effacé toute votre vie et subitement, vous avez décidé sortir du bois. Pourquoi ?
Léopold Ababacar Mbaye : Vécu effacé, je ne pense pas. Ces cinq dernières années, j’ai participé activement à tous les combats menés dans ce pays. Depuis 2017, nous sommes présents sur la scène politique avec la création du Collectif des 1000 jeunes pour la libération de Khalifa Sall. Ce collectif était animé par la volonté de mettre fin à̀ la détention arbitraire et politique du maire de la Ville de Dakar, mais globalement de travailler de manière non-violente pour le respect des libertés individuelles et la consolidation de l’Etat de droit. Le Collectif des 1000 Jeunes a participé activement au combat pour la libération de Khalifa Ababacar Sall.Nous avons joué un rôle déterminant dans la mobilisation militante et avons été́ à l’origine de plusieurs initiatives comme la grève de la faim, le rassemblement du 20 juillet devant la Cour suprême, la vente populaire des tickets de caution pour la libération de Khalifa Sall sur toute l’étendue du pays, des marches dans plusieurs départements, ainsi que la distribution de flyers, et des opérations de porte à porte. Jusqu’à̀ la libération de Khalifa Ababacar Sall, ce collectif avait continué d’agir sur le terrain.
Maintenant, après son élargissement, il fallait prendre du recul et se concentrer sur les activités du président Khalifa Ababacar Sall. Nous n’avons jamais quitté le terrain politique. Nous étions plus sur la réflexion et la stratégie. Aujourd’hui, nous sommes sur le terrain de l’action.
Concrètement, qu’allez-vous faire ?
Nous allons lancer le mouvement Khalifa pour un Avenir serein : Kas/Cap2024 dès cette semaine. Contrairement à ce qui se fait dans les organisations de jeunesse classiques, ce mouvement s’oriente vers la réflexion, la contribution que nous voulons apporter au développement du Sénégal. Nous avons remarqué que les jeunes ne s’intéressent pas trop à la politique, ce qui est dangereux. Pire, quand ils s’engagent, c’est pour la mobilisation ou être des porteurs de pancartes. Nous voulons amener les jeunes à prendre conscience des enjeux politiques, à être plus concernés par ce qui se fait, amener les jeunes à constituer une force pour que les prises de décisions soient plus aisées. Car ils constituent un maillon essentiel de cette chaîne. Notre engagement n’est pas incompatible avec ce qui se fait déjà au niveau des jeunes de Taxawu. Je les félicite et les encourage dans ce qu’ils font, je serai toujours à leurs côtes en cas de besoin. Maintenant il se peut qu’on n’ait pas la même perception du rôle que chacun doit jouer. J’estime que quand on a un président à élire, il nous faut transcender les réunions et les réseaux sociaux. Nous avons tous le même objectif mais avec des approches différentes. Le Kas/Cap2024 sera un mouvement de terrain, un mouvement de militants, un mouvement pour la citoyenneté́, un mouvement pour la patrie. Nous porterons la vision du président Khalifa Ababacar Sall dans tous les coins et recoins de ce pays. Nous échangerons avec tous les jeunes de ce pays. Nous ne cherchons pas à créer une structure parallèle, nous cherchons juste à faire bouger les choses comme tant d’autres structures que Taxawu Sénégal a vu naitre ces derniers jours. Quant à Kas/Cap2024, Nous tendons la main à tous les jeunes de Taxawu et d’ailleurs qui pensent comme nous que le Sénégal de demain se fera avec le président Khalifa Ababacar Sall. Notre objectif, c’est d’être le premier mouvement politique de jeunesse de Sénégal.
C’est quoi vos relations avec les jeunes de Taxawu ?
J’ai un grand respect pour tous les jeunes de Taxawu Sénégal.J’ai eu à partager des moments riches en expérience avec eux, des moments de lutte. Ils représentent une seconde famille pour moi. Nous n’avons pas de problèmes personnels ; au contraire, nous continuons d’avoir les meilleures relations possibles. J’ai pris le soin de parler avec chacun d’entre eux avant la création de ce mouvement. Et je continuerai à échanger avec eux pour le bien de notre leader. Seulement nous avons choisi l’option d’aller à la rencontre des Sénégalais pour échanger avec eux, porter le message du président Khalifa Ababacar Sall.
Est-ce que vous avez l’aval de Khalifa Sall?
Je lui ai juste parlé de mon intention de créer un mouvement politique. Je lui ai exprimé mes inquiétudes par rapport à la situation actuelle des jeunes de Taxawu Sénégal. Je ne suis pas convoqué dans les réunions de Taxawu or on dit souvent qu’en politique, tout ce qui se fait sans toi est contre toi et qu’il serait difficile, pour moi et comme tant d’autres jeunes, de rester les bras croisés. Nous croyons en notre potentiel et il nous faut un cadre pour l’exprimer. Je lui ai fait savoir que les jeunes de ce pays l’attendent. Nous avons sa bénédiction et c’est le plus important.
Être fils de Pape Babacar Mbaye c’est trop de responsabilités, une conduite irréprochable..., en avez-vous conscience ?
C’est très difficile d’être le fils de Pape Babacar Mbaye. Il m’arrive très souvent de commettre des erreurs, comme tous les jeunes de mon âge. Ce qu’on peut pardonner à un autre jeune de ma génération, on ne me le pardonne pas. Grâce à Dieu, nous avons un père qui a beaucoup fait pour ce pays. Mais nous aussi avons notre propre histoire à écrire.
Votre sœur Gaëlle est souvent au-devant de la scène à travers des initiatives politiques et sociales, mais on ne vous voit jamais à ses côtés. C’est quoi vos relations ?
Gaëlle Babacar Mbaye, c’est l’unique fille de la famille. C’est une deuxième maman pour nous tous. Je suis très fier d’elle. Elle est en train de faire son petit chemin, nous prions pour elle. Nous avons choisi d’être sur le terrain politique contrairement à elle. Nous espérons un jour partager ce même terrain. Je pense qu’elle aura son mot à dire dans les années à venir. Elle sera une valeur sûre. Nous sommes à ses côtés et nous échangeons souvent. Nous avons la chance d’être bien encadrés par les amis de notre défunt père. Et je pense qu’en écoutant leurs conseils, nous serons sur le bon chemin.
C’est quoi également vos relations avec Barthélemy Dias ?
Barthélemy Dias n’a pas connu Pape Babacar Mbaye de son vivant, mais je garde toujours ce souvenir. Tout juste après son installation comme responsable des jeunes du Parti socialiste, il a fait le déplacement jusque chez nous et depuis ce jour, je le considère comme un oncle. Nous lui souhaitons une réussite dans sa mission de maire et savons très bien qu’il réussira cette mission. Barthélemy Dias sera le meilleur maire que Dakar ait jamais connu. Certains me diront Khalifa Sall, mais le contexte n’est pas le même. Sur le plan politique, nous avons la chance de l’avoir comme numéro deux de Taxawu Sénégal. Aujourd’hui, dans tous les partis politiques du Sénégal, le dauphinat n’existe pas sauf pour Taxawu Sénégal où on peut dire qu’après Khalifa Sall, il y a Barthélemy Dias. Il a une dimension nationale et pèse très lourd sur l’échiquier politique du Sénégal.
Votre maman étaitcandidate pour les élections locales passées au niveau de Gueule-Tapée Fass Colobane. Pourquoi vous n’avez jamais songé à vous faire élire ? C’est quoi le problème ?
Je pense que pour le choix du candidat dans la commune de Gueule-Tapée Fass Colobane, Yewwi Askan Wi a commis une grosse erreur. Madame Mbaye comme on aime l’appeler dans la commune avait le meilleur profil pour diriger cette mairie. Elle incarnait l’opposition dans la commune de Gueule-Tapée Fass Colobane. Maintenant, le fait de ne pas la choisir ne change en rien son amour et son engagement pour cette commune. Elle continue d’être aux côtés de toutes les couches sociales de la commune. Quant à moi, je pense que nous avons l’ambition de diriger cette commune et nous avons commencé à y travailler. Nous avons un profil associatif et politique nous permettant de servir notre communauté. Je pense que la maman est bien consciente des urgences de l’heure et qu’elle me laissera demander le vote des Fassois aux prochaines élections.
On ne vous connait pas d’emploi, de travail qui vous permette de gagner votre vie. Comment pensez-vous pouvoir animer ce mouvement ?
J’ai un travail stable me permettant de subvenir à mes besoins. Quant à la mobilisation financière de ce mouvement, je ne suis pas le seul. Nous contribuons tous financièrement par des cotisations mensuelles. Actuellement, nous préparons la première étape de notre tournée nationale dans la région de Kolda du 23 au 28 novembre et les cotisations ont déjà commencé. Les jeunes de ce mouvement sont vraiment déterminés à porter le message du président Khalifa Ababacar Sall, village par village. Un membre de mouvement travaillant dans le domaine de la communication vient de nous offrir un lot de 1000 teeshirts. Chacun d’entre nous mettra la main à la poche pour contribuer.
Baye Modou SARR
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