Il en avait présélectionné 16, 2 ont déclaré forfait et il en a recalé 2. Son choix des 12 joueurs retenus n’a pas fait l’unanimité, puisque Ibrahima Thomas a boudé la sélection dirigée par Abdourahmane Ndiaye Adidas, contrairement à son autre coéquipier Moustapha Diop, lui aussi libéré. Interpellé sur les absents, le sélectionneur national a préféré parler des atouts de l’effectif qui sera à Abidjan.
Abdourahmane Ndiaye Adidas a préféré ne pas s’attarder sur les joueurs absents. Une sélection est faite de départs et d’arrivées. Selon lui, le plus important, c’est la confiance qu’il a en ceux qui sont présents pour le voyage d’Abidjan. «J’ai toujours l’habitude de formuler mes objectifs dans l’affirmatif. De dire toujours ce que je peux. Je ne parle pas des joueurs qui ne sont pas là, je ne peux pas m’attarder là-dessus. Je peux parler des joueurs qui sont là, de la confiance que j’ai en eux, la responsabilité qu’ils ont, leur engagement et leur investissement. J’ai une pleine confiance en eux», dit-il. Et d’ajouter : «il y a le cas de Youssoupha Fall, de Maurice Ndour. Il y avait le cas de Hamady Ndiaye, Alces Badji. Il y a des joueurs qui étaient là et qui ne sont pas là aujourd’hui. On parle de ceux qui ne sont pas là, alors qu’on devait parler de ceux qui sont là aujourd’hui. De la manière dont on a abordé les choses, sur le plan mental. On a été ensemble pendant deux à trois jours. Il y a eu des entrainements intenses. Mais je leur ai dit que ce n’est pas une fin en soi. Que ce qu’ils ont fait pendant deux jours, il faut qu’ils le répètent pendant les matchs à Abidjan. Il y a eu des joueurs qui ont été enlevés et qui font partie de l’équipe. Maurice Ndour et Youssoupha Fall, j’espère qu’ils feront partie de l’équipe une prochaine fois».
«Une équipe nationale, c’est la somme des meilleurs joueurs»
«Cela n’a pas été facile parce que les 14 joueurs qui étaient là méritaient d’y être», soutient Adidas. Le choix était difficile pour le sélectionneur des Lions, qui estime que tous les 14 joueurs avaient leur place sur la liste. Mais, pour Adidas, «c’est la meilleure équipe du moment qui a été constituée. Une équipe nationale, comme j’ai l’habitude de le dire, c’est la somme des meilleurs joueurs. Une sélection, c’est la meilleure équipe du moment. Avec des critères qu’on définit, avec mes assistants, en tenant compte de la solidarité et un mélange d’audace», confie le sélectionneur national. Et d’ajouter : «avec mon staff, on a eu des discussions entre nous. Souvent, je fais ma liste de 12 joueurs, on se voit ensemble et je fais l’arbitrage. Il y a eu des désaccords, des arguments techniques et non affectifs. Car on cherche à avoir la meilleure équipe possible».
«A Abidjan, on est parti pour jouer trois matchs de très haut niveau»
Un match de basket n’est jamais gagné d’avance, de l’avis du sélectionneur national. «Si on veut être plus fort que le Rwanda, il faut le montrer sur le terrain. Si on veut le montrer sur le terrain, il faut l’aborder avec beaucoup d’humilité, respecter l’adversaire, le respect de nous-mêmes, respect de ce qu’on a vis-à-vis du peuple sénégalais qui nous regarde», a fait savoir Abdourahmane Ndiaye. L’engagement et l’esprit de gagneur sont les mots d’ordre pour bien aborder le tournoi d’Abidjan. «On leur a demandé un engagement profond, à 200%. C’est comme ça qu’il faut aborder les matchs. Et c’est comme ça qu’on va s’en sortir s’il plait à Dieu. On regarde le classement, certes, mais il faut le mettre de côté. J’ai entendu même les propos des joueurs qui disent qu’on va jouer trois finales. On ne va pas se contenter de faire un match et de se dire c’est bon. On est parti pour jouer trois matchs de très haut niveau. Avec l’esprit de les gagner. C’est comme ça qu’on va aborder cette compétition. Avec ce qu’on a préparé sur le plan du terrain et sur le plan mental», martèle-t-il.
Aw, Sadiaw et Touré ont séduit
En signant leur retour en sélection, après plusieurs années d’absence, Jules Aw, Babacar Touré et Pape Sadiaw Diatta Ndiaye n’ont pas eu de difficulté pour faire partie des douze hommes du coach Adidas pour aller défendre les couleurs du Sénégal à Abidjan. «Souleymane Aw, je l’ai eu en équipe nationale. Babacar Touré, on le suit depuis un bon bout de temps au niveau de sa production en Suisse. C’est un joueur qui connaît l’équipe nationale. Il y a Pape Sadiaw que je ne connaissais pas bien. Et j’ai été surpris par son audace, sa facilité de compréhension au niveau du jeu et son physique», a confié Adidas. Avec la dernière défaite concédée face au Nigeria, Adidas explique son choix de renforcer son équipe avec des hommes de grande taille et qui ont de l’expérience, sans oublier de miser sur le physique. «C’est important d’analyser le Nigeria. Cela nous est resté en travers de la gorge. Contre le Nigéria, on a été dominé sur les postes, sur le plan physique. A part trois joueurs qui ne sont pas loin d’un mètre 90, les autres font 2 mètres. Et ils sont très mobiles et explosifs. Avec l’alternance du jeu intérieur et extérieur, on a essayé d’avoir de la polyvalence. Au niveau du jeu intérieur, pratiquement, tout le monde peut jouer 5 et 4. Au niveau des postes 3, on a pas mal de joueurs qui peuvent jouer 3 et 4. A la mène, c’est pareil, nos joueurs peuvent jouer 3 et 2. Ça va nous donner beaucoup de possibilités tactiques».
Ibrahima Thomas boude la sélection
Seulement, le choix des 12 Lions n’a pas fait que des heureux. Non sélectionné, Ibrahima Thomas a décidé de ne pas revenir en sélection, avec une publication sur sa page Facebook. «A tous les Sénégalais, fans, frères, sœurs, et parents, à partir de ce jour, j’ai décidé d’arrêter de venir en équipe nationale du Sénégal…», lit-on dans le post du basketteur. Ce dernier, sans doute frustré, estime qu’il ne peut «travailler avec des gens qui n’ont aucun respect pour quiconque». Tout de même, il précise que ce choix n’est pas définitif. «Dans le futur, avec un autre staff, je serai toujours disponible, mais pour l’instant, je préfère me retirer. Cette décision est bien réfléchie. Je refuse d’être traité différemment par les propres gens de mon pays. Ce respect doit être donné aux professionnels et locaux», a soutenu Ibrahima Thomas. Pourtant, durant la conférence de presse, le coach Adidas se désolait des frustrations causées pour le choix des 12. «On ne peut pas emmener 14 joueurs. Ce n’est pas comme les autres disciplines qui tiennent des blessés. Dans le futur, peut-être que ces questions vont se poser. Ce n’est pas toujours facile. C’est pourquoi on a préféré le faire aujourd’hui. Il y a eu des déceptions, des frustrations. Un joueur qui a envie de venir, d’y être, peut être frustré. Ça fait partie du jeu de haut niveau. Il y a des joueurs qui n’étaient pas là la dernière fois et qui sont revenus. D’autres qui étaient là et qui ne sont plus là. On a discuté par rapport aux critères que j’ai cités. Et c’est la première fois qu’on a dix joueurs qui ont été sélectionnés sur les trois listes. Je n’ai pas eu besoin d’arbitrer, cela m’a facilité la tâche», avait confié Abdourahmane Ndiaye Adidas avant la décision de Ibrahima Thomas de quitter momentanément la sélection.
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