En «choisissant» de quitter ce bas monde et donc définitivement le Sénégal, ce pays à qui il a tant donné, le lendemain d’une qualification des Lions en finale de la Coupe d’Afrique des nations (Can), au moment tous les cœurs sont apaisés des tensions politiques et sociales, le Secrétaire général du Parti socialiste (Ps) a participé, à sa manière, à réactiver le dialogue politique. À l’annonce de la mauvaise nouvelle, les leaders politiques, du pouvoir comme de l’opposition, ont tenu à rendre hommage à celui qui est considéré comme l’un des plus grands commis de l’État, l’un des plus grands hommes d’État de notre pays.
MACKY SALL
«Le Sénégal vient ainsi de perdre un Homme d’État d’une dimension exceptionnelle…»
«Le Sénégal vient ainsi de perdre un homme d’État d’une dimension exceptionnelle, un digne fils de la République dont le parcours constitue un exemple d’abnégation et un modèle d’engagement patriotique. La République vient de perdre un de ses plus grands serviteurs».
MOUSTAPHA NIASSE
«C’est un coup dur, mais c’est la volonté de Dieu»
«Nous rendons grâce à Dieu, nous prions pour que Dieu l’accueille au paradis. En politique et au-delà, tout le monde peut témoigner qu’Ousmane Tanor Dieng était un patriote sincère dans son engagement. Il assumait ses responsabilités et ses convictions. C’est un coup dur, mais c’est la volonté de Dieu».
IDRISSA SECK
«J’ai perdu un grand-frère et un ami»
«Je suis extrêmement ému. J’ai perdu un grand-frère, j’ai perdu un ami et ce n'est pas seulement des mots de circonstance. J’ai vécu avec lui toutes les configurations politiques possibles, lui au pouvoir, moi dans l’opposition; moi au pouvoir, lui dans l’opposition; ensemble au pouvoir, soit sous forme de gouvernement de majorité élargie sous Diouf, soit dans Benno pendant un an. Nous avons perdu un très grand homme d’État, un immense diplomate qui a rendu de très grands services au Sénégal, dans une discrétion presque timide. C’était un homme réservé et sa timidité étaient souvent interprétées comme de la froideur ou de la distance, mais c’était de la discrétion et de la pudeur. C’était un homme pétri de valeurs qui a toujours été d’un excellent conseil, parce qu’il mettait très souvent le Sénégal au-dessous de toute autre considération», a témoigné Idrissa Seck.
ABDOUL MBAYE
«Il me rappelait souvent sa collaboration avec le juge Kéba Mbaye…»
«Nous apprenons avec douleur la disparition de Ousmane Tanor Dieng. Il me rappelait souvent sa collaboration avec le juge Kéba Mbaye au sein des délégations sénégalaises auprès de la Commission des droits de l’homme. Il s’est longtemps mis au service de son pays. Puisse-t-il en recevoir récompense dans l’au-delà».
AMINATA TOURE
«C’est une grande perte pour la République et pour notre Coalition Benno Bokk Yakaar»
«Ousmane Tanor Dieng était un grand commis de l’Etat, un acteur politique engagé et un fidèle allié du président de la République. C’est une grande perte pour la République et pour notre Coalition Benno Bokk Yaakaar. Qu’Allah l’accueille dans son paradis et veille sur sa famille».
SERIGNE MBAYE THIAM
«Il aurait pu se trouver une carrière internationale... Mais il a sacrifié tout ça pour sauvegarder le Parti socialiste»
«Ousmane Tanor Dieng était un homme qui pensait que l’avenir du Parti socialiste transcendait ses propres ambitions personnelles. Ce qui était important, pour lui, c’était de sauvegarder l’héritage du Parti socialiste que le Président Senghor et le Président Abdou Diouf lui ont légué. C’était cette perspective qui rythmait l’ensemble de sa réflexion et de ses prises de position. C’est quelqu’un qui aurait pu, après 2000, essayé de se trouver une carrière internationale, il en avait les capacités, il en avait la crédibilité. Mais il a sacrifié de 2000 à 2012 tout ça pour sauvegarder le Parti socialiste. C’est quelque chose qui le préoccupait au plus profond de lui-même. Et nous tous, collectivement, la responsabilité que nous avons, c’est de sauvegarder cet héritage-là. Je l'ai vu à Paris dans son hôtel pendant le mois de Ramadan. On avait beaucoup parlé et on continuait à communiquer. On a perdu un grand leader, un homme d'État».
AISSATA TALL SALL
«Les gens ont été injustes vis-à-vis de Ousmane Tanor Dieng»
«Le 19 mars (2000), nous venons de perdre l’élection présidentielle, la nuit j’ai rencontré à la fois et le Président Abdou Diouf et Ousmane Tanor Dieng, je l’ai trouvé dans son bureau. Je lui ai dit : ‘’Ousmane qu’est-ce qui nous est arrivé, nous avons perdu le pouvoir ?’’ Il m’a dit : ‘’Aïssata, c’est la démocratie’’. Quand je pense que certains Sénégalais ont pensé que ce soir-là, il voulait faire un coup d’État pour que le président sortant (Abdou Diouf) ne transmette pas le pouvoir à Abdoulaye Wade, ils ont été injustes vis-à-vis de Ousmane Tanor Dieng. Il était un démocrate tenace en politique parce que quand nous avons perdu le pouvoir, on a voulu nous détruire, tous les jours on était menacé d’aller à la Dic, de mandat de dépôt, tous les jours, je remettais ma robe d’avocat avec d’autres confrères pour défendre des camarades emprisonnés ou menacés d’emprisonnement».
MAMADOU DIOP DECROIX
«Je retiens de lui la dignité avec laquelle il a assumé la perte du pouvoir en 2000»
«Ousmane Tanor Dieng et moi n'étions pas du même bord politique, mais je retiens de lui la dignité avec laquelle il a assumé la perte du pouvoir en 2000 et le sens très élevé de l'État dont il faisait montre. C'est assurément une perte pour le pays et pour le Parti socialiste».
KARIM WADE
«Un homme courtois, humble, mais intransigeant dans la défense de ses convictions socialistes»
«Je mesure la perte que cette disparition représente pour sa famille politique et pour le Sénégal tout entier. Acteur majeur de l’histoire politique de notre pays depuis plus de 30 ans, Ousmane Tanor Dieng a fortement contribué, par sa modération et son esprit républicain, à la consolidation d’une démocratie apaisée au Sénégal. En dépit de nos divergences politiques, j’ai pu personnellement apprécier, à chacune de nos rencontres, son dévouement remarquable au service public qu’il a loyalement servi jusqu’à son dernier souffle. Je garderai de lui le souvenir d’un homme courtois, humble, mais intransigeant dans la défense de ses convictions socialistes. En ces moments éprouvants, j’ai une pensée particulière pour mon frère Khalifa Sall dont je mesure la douleur. J’espère qu’il pourra, en homme libre, aller se recueillir devant la dépouille de son compagnon de combat».
MAMADOU LAMINE DIALLO
«Ousmane Tanor Dieng était un homme rigoureux, toujours à l’heure, ce qui est rare dans l’élite politique»
«Le département de Mbour, la commune de Nguéniene dont il était le maire ont perdu un de leur fils. Toutes mes condoléances au Sénégal et au Parti socialiste. Ma dernière rencontre avec Ousmane Tanor Dieng, hors convenance sociale, c’est au cours d’une réunion des Assises nationales. Nous n’étions pas d’accord. Tanor, un homme rigoureux toujours à l’heure, ce qui est rare dans l’élite politique. On lui doit le terme refondation des institutions dans les Assises nationales».
Propos rassemblés par Sidy Djimby NDAO
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