Occuper la rue, comme en 2011, pour emmener Macky Sall à renoncer à son projet de troisième candidat, c’est la nouvelle trouvaille de Frapp et le Mouvement Y’en a marre. Ces derniers, qui annoncent l’ouverture de la plateforme «Jamm Mo Gën 3ème mandat» à d’autres acteurs de la société comme les politiques et les syndicats, disent vouloir créer un front beaucoup plus grand que le M23 de 2011.
C’est le coordonnateur du mouvement citoyen Y’en a marre qui a sonné la remobilisation des citoyens pour combattre la troisième candidature du Président Macy Sall. En conférence de presse hier, au siège de Frapp France dégage, Aliou Sané affirme que la seule façon d’arrêter Macky Sall dans son projet actuel de troisième candidature en gestation, c’est de reprendre les mêmes méthodes qu’en 2011 ou de faire plus. «A partir de demain (aujourd’hui), la plateforme «Jamm a Gën 3ème mandat» compte s’élargir aux acteurs politiques, aux syndicats pour créer un front beaucoup plus grand que le M23 de 2011».
Selon lui, c’est Macky Sall le seul responsable de toute cette tension. «Le président de la République ne nous a pas écoutés lorsque la société civile lui avait conseillé d’édifier sa position sur sa troisième candidature», note le coordonnateur de cette plateforme de la société civile. Avant de dire que tout cela peut prendre fin à la minute où le Président Macky Sall le voudra bien. «Si le Président Macky Sall sort de sa réserve et dit qu’il n’a pas le droit de poser une troisième candidature, comme il l’a dit partout, écrit dans son livre, toute cette tension va baisser. Sans oublier ses manœuvres pour écarter un opposant politique pour 2024», explique Aliou Sané.
Guy Marius Sagna, qui co-animait cette conférence de presse, abonde dans le même sens. Le secrétaire exécutif du Frapp ajoute qu’il y aura d’autres rassemblements. «Il y aura une marche le mercredi qui prendra départ du stade Iba Mar Diop de la Médina à partir de 15h pour prendre fin au siège du ministère de la Culture, en soutien au rappeur Nit Doff. Une initiative des artistes et acteurs culturels. Le vendredi, un grand rassemblement devant le groupe de presse Walfadjri», a laissé entendre Guy Marius Sagna. Qui peste : «trop, c’est trop».
Guy Marius Sagna : «S’il y a troisième candidature, il y aura la guerre civile»
Il appelle les populations à reprendre le chemin de la rue comme en 2011 pour contraindre au chef de l’Etat à ne pas suivre les déclarations de candidature de ses responsables. «Cet Etat saura que notre patience a des limites., que notre tolérance a des limites. La réponse, ce n’est pas de se battre pour la libération de Hannibal Djim, c’est celle de tous les détenus politiques, de comprendre que toutes ces arrestations sont intimement liées au 3ème mandat pour dire non à la 3ème candidature, non à l’instrumentalisation des institutions ; des hashtags «je suis libre pour l’instant» et/ou «je suis encore libre» seront lancés. Il nous faut un rapport de force contre le 3ème mandat. S’il y a troisième candidature, il y aura la guerre civile au Sénégal. Ce n’est pas ces recrutements massifs dans les rangs des forces de défense et de sécurité et le renforcement en moyens de répression des Fds qui feront reculer les gens. Il se trompe lourdement. (…) Nous prévenons qu’il aura une résistance beaucoup plus rude qu’en mars 2021», soutient le parlementaire.
Baye Modou SARR












