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CHANGEMENT DU CALENDRIER DE LA CAN 2021: Les anciens Lions partagés par la décision de la Caf



CHANGEMENT DU CALENDRIER DE LA CAN 2021: Les anciens Lions partagés par la décision de la Caf
 
Pour justifier son rétropédalage à organiser la Can au Cameroun en début d’année 2021, la Caf dirigée par Ahmad Ahmad évoque des «conditions climatiques défavorables pendant la période initialement fixée». Cette décision a été largement saluée par certains sportifs africains. Mais tout le monde n’est pas emballé par la décision. Selon certains anciens footballeurs sénégalais en effet, cette décision pourrait entraver la carrière d'un joueur dans un club. Pour ou contre, les anciens sociétaires de l’équipe nationale du Sénégal divisés.
 
 
Amdy Moustapha Faye : «qu’il pleuve ou qu’il neige, on doit jouer le football et où que ce soit»
 
«C’est très bizarre tout ce qui se passe avec Ahmad Ahmad. C’est soit des scandales soit des changements de programme. Le football, ce n’est pas une question de saison. Qu’il pleuve ou qu’il neige, on doit jouer au football et où que ce soit. La thèse selon laquelle il pleut beaucoup au Cameroun ne tient pas la route. La neige est plus dure et on y joue en Europe. Si l’année dernière on a délocalisé la Can en Égypte, prétextant que les infrastructures du Cameroun n’étaient pas prêtes, pourquoi ils n’ont pas choisi un autre pays pour la prochaine édition ? C’est la pression pour les clubs de même que pour les joueurs. Imaginez un joueur qui doit jouer plus de 60 matchs par saison et que la Coupe d’Afrique soit programmée à pareil moment de l’année. Certains répondront à l’appel de l’équipe, parce qu’étant une priorité, mais ils risquent de perdre leurs places en club si toutefois ils retournent et trouvent un changement de système. Déjà, Klopp est monté au créneau, parce qu’il sait que c’est un handicap pour son club de perdre autant de joueurs. L’adaptation peut être difficile. Je ne suis pas vraiment d’accord pour ce changement parce que ça peut pénaliser certains joueurs, alors qu’en juin-juillet, il n’y a aucune pression des clubs. J’ai déjà vécu ça avec mon club en 2006, d’où ma retraite en équipe nationale. Mon président à Newcastle, à l’époque, ne voulait pas me libérer et après la Can, il ne voulait plus de moi dans son équipe. C’est parce que l’équipe ne marchait plus que j’ai enfin eu la chance d’être réintégré. Ce sont ces genres de pressions-là que peuvent subir les footballeurs avec leurs clubs. Il faut que les dirigeants africains consultent les gens pour l’étendue des dégâts».
 
 
Moussa Ndiaye : «Le changement des dates peut pénaliser les joueurs»
 
«Ce n’est pas l’idéal pour un joueur. En général, ça peut faire perdre tout le travail entamé avec le club. Au retour d’une Can programmée à cette période, on est obligé de se rattraper pour pouvoir réintégrer le groupe. C’est dur pour un joueur de vivre tout ça. Les compétitions africaines doivent être organisées comme en Europe ou ailleurs et selon les conformités avec les joueurs africains. Jouer la Can à cette période n’arrange que les joueurs locaux. Les dirigeants doivent se concerter avec les acteurs pour voir la meilleure formule. On ne décide pas de changer des choses importantes du jour au lendemain. Certains joueurs ont besoin de plus de temps en club, bien que l’équipe nationale soit prioritaire. A notre époque, en 2002, la chance qu’on avait, c’est qu’on était tous titulaires dans nos clubs. On était à Lens, Auxerre etc. Mais pour un joueur comme Sadio Mané qui est à Liverpool, c’est plus compliqué avec la concurrence. Le changement des dates peut pénaliser les joueurs».
 
 
Mamadou Ba : «la Caf a pris la bonne décision, en juin, les joueurs pourront avoir des vacances»
 
«Déplacer la Can en début d’année est une bonne chose à mon avis. Pour moi la Caf a pris la bonne décision. Elle pourrait permettre aux joueurs africains de venir en sélection en temps de compétition pendant l’hiver. Après, en juin, les joueurs pourront avoir des vacances comme tout le monde. Ils pourront ainsi profiter de leurs familles et amis et passer au moins un peu de temps au pays. Je pense qu’ils ont fait le bon choix. Les joueurs ont toujours eu des problèmes entre les compétitions européennes et africaines, je sais de quoi je parle, parce que je l’ai vécu. Mais à un moment donné, il faudra faire un choix. Il faut aussi savoir que l’équipe nationale est au-dessus de tout. Les équipes africaines méritent plus de respect».
 
 
Alassane Ndour : «c’est un couteau à double tranchant, Le contraste de temps joue et ça mérite d’être critiqué»
 
«J’ai entendu beaucoup de récriminations de certaines personnalités du football par rapport à cette décision. Je partage l’avis des clubs, qui sont très critiques parce qu’ils risquent de perdre leurs joueurs africains qui sont souvent les meilleurs joueurs dans leurs dispositifs. En 2002, la Can c’était en janvier et ça nous a créé beaucoup de problèmes dans nos clubs. Simplement parce qu’on s’absentait pendant 3 semaines et ça fait beaucoup pour un club. Et pire, maintenant, ça fait un mois ferme. Forcément, certains Africains au retour dans leur club auront déjà perdu leur place. C’est un couteau à double tranchant. Parfois on quitte, les résultats ne marchent pas bien et on peut revenir les améliorer et retrouver sa place, tout comme le contraire peut se produire. Parce que si ça marche, on perd sa place. Le plus dur, c’est de reprendre son poste. Sur le plan physique, les joueurs qui jouent en Europe quittent en plein hiver et rejoignent l’Afrique avec la chaleur, surtout au Cameroun. Le contraste de temps joue un coup à travers les muscles, ce qui peut créer des blessures. Ça mérite d’être critiqué. La Caf n’avait pas le choix, parce que juin, c’est compliqué d’organiser une Can au Cameroun. Ce qui n’est pas prudent pour les joueurs aussi. On peut jouer de temps à temps, jouer sous la pluie, mais jouer toute une Can sous la pluie, non. J’espère que cette Can aura bel et bien lieu au Cameroun et qu’à la fin, les joueurs rejoindront leurs clubs et reprendront leurs places. Avec Yaya Touré qui jouait à Manchester City, parce que ça m’avait frappé, ils étaient à la tête du championnat avec 8 points d’avance et quand il est revenu, Manchester United avait 8 points d’avance sur son équipe (Rire). Pour vous dire comment ça va vite pour des joueurs cadres comme Sadio Mané. J’espère qu’il y aura des heureux et que ce sera nous, Africains».
 
 
Kalidou Cissokho : «ces dates ne sont pas commodes pour les joueurs professionnels» 
 
«Le changement de calendrier de la Can peut amener des perturbations pour les joueurs. En janvier, certains joueurs sont en préparation avec leurs clubs et d’autres seront déjà en pleine compétition. C’est des dates qui a mon avis ne sont pas commodes pour les joueurs professionnels. J'ai vécu ça en équipe nationale, parce que mon club ne voulait pas que je vienne en sélection, vu qu’il y avait des matchs très importants à jouer à la période de la Can. Ils voulaient que je reste avec eux et en ce moment même, ils m’avaient proposé de tripler mes primes de match. J’ai décliné l’offre vu que je n'ai que mon pays. Un joueur comme Sadio Mané, je ne crois pas qu’il aura des problèmes, parce que tout le monde sait qu'il va venir en sélection, tout comme Salah».
 
 
Mamadou Diallo «Cheybani» : «c’est la meilleure période, casquer fort en sélection pour revenir en force en club»
 
«Janvier-février, c’est la meilleure période, parce que ce sera la trêve pour la plupart des championnats. Souvent les clubs reprennent à la mi-janvier, certains joueurs peuvent avoir des soucis avec leurs clubs parce que ça ne les arrange pas de libérer leurs joueurs, mais aussi ce sont les qualités qui sont importantes. L’équipe nationale est prioritaire. Un joueur qui a du talent et qui est au-dessus des autres n’a rien à craindre. Il m’est arrivé de revenir en club après une Coupe d’Afrique et j’ai été remplacé. Il faut se donner au maximum à la Can, casquer fort en sélection pour revenir en force en club et pourquoi ne pas trouver encore mieux avec d’autres offres d’autres clubs. Pour moi, un joueur ne doit pas dépendre du club, mais le contraire».
 
 
Moussa Badiane : «au mois de janvier, le climat est idéal, doux, par rapport au mois de juin et juillet»
 
«Je trouve que c’est une bonne initiative. Au mois de janvier, le climat est idéal, doux, par rapport au mois de juin et juillet. Parfois, en tant que joueur ou même simple spectateur, on a des difficultés avec la canicule en Afrique. La plupart des joueurs jouent en Europe et n’ont plus l’habitude de vivre ces conditions-là. En plus, 80% des ossatures des équipes nationales sont des joueurs qui jouent en Europe. Maintenant, le problème de libération de joueur ne se pose plus, parce que c’est la Caf et la Fifa qui s’en chargent directement». 
 
 
Khadim Ndiaye : «une Can en milieu de saison, c’est compliqué pour les joueurs»
 
«En fin de saison, une autre compétition ne pose pas de problème, mais une Coupe d’Afrique en milieu de saison, c’est compliqué pour les joueurs. C’est une pression supplémentaire. C’est deux concentrations maximum. Ce qui est difficile pour un sportif. Je l’ai déjà vécu et je peux comprendre ce que les gens peuvent ressentir. En milieu de saison, il y a la pression de penser pour certains à leur fin de contrat ou pour d’autres avoir la possibilité d’être transféré. Mais pour moi, l’idéal c’est que la Coupe d’Afrique se déroule au mois de juin. Même si les décisions ont été prises. Il y a beaucoup de facteurs qui comptent parce que souvent les clubs ont besoin de la fraicheur des joueurs».
 


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