Baba Tandian descend le président de la FSBB: «Me Babacar Ndiaye nous a roulés dans la farine»

 
«Piégé», c’est ce que Baba Tandian pense du comportement de Me Babacar Ndiaye et de ses avocats. Convoqué mardi pour répondre à la plainte du président de la Fédération sénégalaise de basket pour diffamation, Baba Tandian revient sur le film de son procès et apporte des éclaircissements. Aussi, Baba Tandian soutient qu’il n’est plus question de négociation, après les retrouvailles devant le juge du tribunal correctionnel de Dakar.
 
 
«Me Ndiaye nous a tous dupés» 
 
«J’ai été piégé. Me Babacar Ndiaye a appelé Mohamed Sy, le collaborateur d’Aya Pouye, très tôt. Le Monsieur m’a envoyé un message vocal pour me dire ‘’Tandian, il faut aller au tribunal, demander à ton avocat de faire le renvoi et lui va se désister après’’. Même Larry m’a envoyé un sms pour me dire la même chose. C’est par la suite que j’ai appelé Me El Hadji Diouf pour lui dire de ne pas venir et j’ai dit à l’avocat titulaire d’y aller pour demander le renvoi. Quand le juge nous a appelés, il nous a fait part de la plainte de Me Ndiaye et mon avocat a demandé le renvoi, parce qu’il y avait une nouvelle donne avec la médiation. Curieusement, quand mon avocat principal est arrivé, au lieu d’un renvoi ou d’un abandon des poursuites, ses avocats ont maintenu le procès. Et quand Aya, Larry et Mohamed Sy l’ont appelé, il ne voulait pas prendre leurs appels. C’est là qu’on a décidé de plaider. Son avocat Me Moussa Sarr a soutenu qu’il retenait le procès parce que ça a été renvoyé plusieurs fois. Me Ndiaye nous a tous dupés, moi, Aya, Larry, Mohamed Sy, Tapha Gaye, Yatma Diop, Doudou Dièye et Sagna, le bâtonnier de l’Ordre des avocats, ainsi que toutes les bonnes volontés qui cherchent la paix, en me convoquant au tribunal contre toute attente. Il a dit à tout le monde que mon avocat doit se présenter au tribunal pour demander le renvoi et que ce n’était pas la peine que mes autres avocats y aillent. En réalité, je pense qu’il voulait écarter Me El Hadji Diouf. Me Ndiaye nous a roulés dans la farine.»
 
«Nous ne sommes plus dans la négociation»
 
«A la barre, j’ai dit au président que j’étais gêné, parce qu’il y a eu des gens respectables, en plein Ramadan, qui ont tenté une médiation et j’ai accepté d’aller rencontrer Me Ndiaye. Je pensais qu’on aller renvoyer cette affaire pour voir la suite à donner. J’ai eu l’impression d’être piégé. Le président nous a même renvoyés quelques minutes pour que les deux parties discutent, mais ils n’ont pas voulu renvoyer. Aujourd’hui, nous ne sommes plus dans la négociation. Parce que pour négocier, il faut le faire avec des gens qui ont le sens de l’honneur et qui tiennent parole. On m’a reproché d’avoir traité Me Ndiaye de porter la guigne, ce que je considère comme une boutade. Ce n’est pas une insulte. Je faisais allusion à la malchance qu’il a de n’avoir rien gagné depuis 2 ou 3 ans. On m’a aussi reproché d’avoir dit qu’il aime trop le fric, lui et ses larbins - je n’ai pas cité de noms. Les fédéraux qui sont derrière lui doivent le recadrer quand il déconne, parce qu’ils sont élus au même grade que lui. Mes élus le faisaient avec moi à l’époque où j’étais président. Je suis Soninké et j’aime l’argent comme tout le monde. On peut avoir droit à quelque chose, mais la façon dont on le gagne peut poser problème. Me Ndiaye s’est fait deux ou trois fois délégué fédéral pour aller en compétition internationale. Mais un délégué reçoit de l’argent. Par décence, un président ne se fait pas délégué lui-même. Ça n’a jamais été le cas depuis Abdoulaye Sèye en passant par moi-même et All Gaye. Le président de la séance m’a demandé ce que c’était être un délégué ? Je lui ai répondu que c’est quelqu’un qu’on délègue dans une compétition internationale pour lui permettre d’avoir un perdium. Soit cette personne a porté des services pour le basket ou il n’a pas les moyens, on lui offre la possibilité de subvenir à ses besoins, ou bien on délègue un président de club dont les montants qu’il va recevoir reviendront à son équipe. Le président me demande s’il en a le droit ? Je lui dis oui, il a le droit de le faire, mais c’est indécent.»
 
«Babacar Ndiaye a montré qu’il n’est pas un homme d’honneur»
 
«Concernant les 300 millions, j’ai répondu que je l’ai lu dans la presse ; ce que Me Ndiaye a reconnu. Mais le problème, c’est l’utilisation de cet argent, surtout que la presse a rapporté qu’il aurait remis 100 millions au directeur de Cabinet du ministre des Sports. Je lui ai demandé en quel honneur il a remis cette somme au directeur de Cabinet. Mais je n’ai jamais vu Babacar Ndiaye voler ou détourner de l’argent, parce que je ne suis pas dans la fédération. Il aurait répondu à mes questions, on n’en serait pas là aujourd’hui. La preuve, avant de faire cette sortie, je lui ai envoyé une interpellation sommative un mois auparavant, mais il n’a jamais répondu. Les gens m’ont convaincu de lâcher cette histoire et de fumer le calumet de la paix en plein Ramadan et Me Ndiaye revient nous faire ce coup bas. Babacar Ndiaye a montré qu’il n’est pas un homme d’honneur. On ne peut pas donner sa parole en négociation et 3 semaines après, faire le contraire de ce qui a été promis. Il a la volonté de rester indéfiniment à la tête de la fédération. C’est pour ça qu’il essaie d’écarter tout le monde. En 2019, tout le monde a vu comment il a écarté Ibrahima Diagne et mon affiliation a aussi disparu subitement en l’espace d’un mois. Parce que sans l’affiliation, on ne peut pas être candidat. Seulement, il ne savait pas que je n’avais pas du tout l’intention d’être candidat. Cette histoire de diffamation est cousue de fil blanc et j’espère que le président du tribunal en tiendra compte. Je n’ai jamais accusé Me Ndiaye de détournement ni ne l’ai insulté. Et puis il ne respecte même pas le tribunal qui est surchargé, pour y amener ce détail qui pouvait se régler depuis le début, s’il avait répondu à mes questions. Je n’ai fait qu’une réflexion et à la limite une boutade. Me Ndiaye cherche à me faire condamner pour que ce soit utilisé en bureau fédéral pour invalider si jamais je voudrais être candidat à la présidence de la Fsbb.»
 
«Il faut préciser que les 400 millions m’ont été remboursés» 
 
«Le président du tribunal m’a demandé à quel titre je lui fais ces réclamations et je lui ai dit que je suis un acteur du basket. J’ai été international de basket et président de la Fsbb en plus d’être le deuxième bailleur de cette fédération depuis 1990. J’ai mis plus de 400 millions dans ce basket dont une bonne partie m’a été remboursée par les sponsors que je suis allé chercher moi-même. Parce qu’il faut préciser que les 400 millions m’ont été remboursés. Tout le monde a remarqué que le Roi et la Reine ne valent plus grand-chose depuis que je m’en suis retiré. Je crois que j’ai mon mot à dire dans ce basket. Il y a énormément de clubs de 1ère division qui me sollicitent pour des panneaux, des cerceaux et des aides financières. Je lui ai dit que le basket m’a tout donné. Grâce au basket, j’ai eu tous les honneurs, je suis Grand-Croix de l’Ordre national du Mérite, Grand officier de l’Ordre national du Mérite et officier de l’ordre du Mérite. Quand je jouais au basket, mes parents ont dû vendre leurs bijoux pour m’acheter un billet d’avion, si j’en suis là aujourd’hui, je dois aider le basket sénégalais. Aujourd’hui, nous ne sommes plus demandeur».