La remise des clés de l’arène nationale a été effectuée en juillet dernier. Et on aura tout dit sur la nécessité de l’érection d’un tel bijou pour la lutte, mais peut-il abriter le combat Modou Lo-Balla Gaye, le 13 janvier, avec ses 22.000 places, si l’on sait que ces deux lutteurs drainent un monde fou ? Le stade Léopold Senghor est-il une alternative crédible ? Les avis divergent.
L’acte 2 du combat Modou Lo-Balla Gaye 2 du 13 janvier prochain a été programmé dans le nouveau bijou de la lutte sénégalaise, l’arène nationale. Le combat le plus attendu de la saison drainera un monde fou, à cause de la popularité des deux athlètes. Leur dernier duel, organisé en 2010 au stade Demba Diop, qui a une capacité de 15.000 personnes, avait eu du mal à recevoir toute la population de Guédiawaye, des Parcelles Assainies et les amateurs de lutte qui avaient fait le déplacement. Certains avaient même dû rebrousser chemin pour suivre le duel à la télévision. Comparé à l’arène nationale, une question de sécurité pourrait se poser, si l’on sait la capacité du complexe estimée à 22.000 places et surtout la proximité des tribunes avec l’enceinte qui constitue un danger pour les lutteurs. Le stade Léopold Senghor apparaît comme la seule solution. Gaston Mbengue doit-il se rabattre sur Lss ou rester toujours à l’arène nationale ? Le dernier mot lui revient, mais les avis divergent dans le milieu de la lutte.
Biram Gningue, agent de Modou Lô : «Mon souhait est que le combat se tienne au stade Léopold Senghor»
Pour Biram Gningue, ce serait mieux de délocaliser le combat au stade Léopold Sédar Senghor (Lss) qui, pour lui, est l’endroit idéal pour abriter ce choc. «Je n’ai jamais mis les pieds dans l’arène nationale. Il m’est donc impossible d’en parler», a déclaré l’agent et homme de confiance de Modou Lô, qui précise : «j’ai même eu une discussion avec le promoteur, sur la capacité de l’arène nationale à contenir ce combat. Pour dire vrai, un stade qui a une capacité de 22.000 places ne peut accueillir ce duel. Comme le dernier mot revient au promoteur, on ne peut que se plier à sa décision. Mon souhait est de lutter au stade de l’Amitié (Lss). Il fera l’affaire», a tranché Biram Gningue.
Moussa Ndiaye président ELBG : «L’arène nationale peut contenir cette affiche»
Un avis qui contraste d’avec celui de Moussa Ndiaye. «L’arène nationale était une forte demande, maintenant, pour l’inaugurer, il faut une affiche de cette envergure et le combat Balla Gaye 2-Modou Lô peut se tenir là-bas», a déclaré le président de l’école de lutte Balla Gaye. Ce dernier reste convaincu d’ailleurs que ce problème ne se posera pas avec la médiatisation et la possibilité de diffusion du combat. «Tous les Sénégalais ne peuvent pas venir au stade, il y a une télévision, donc, il n’y aura pas de problème. Pour le per-pew-view, c’est du business, et c’est bien pour la lutte, mais, pour moi, l’arène nationale peut bel et bien abriter cette affiche», ajoute Moussa Ndiaye. Concernant l’insécurité qui règne autour de l’arène, Moussa Ndiaye souligne : «on l’a toujours décriée, mais espérons que le gouvernement prendra les mesures qu’il faut pour une bonne tenue du combat».
Doudou Diagne Diecko: «Ce combat sera un gros test sur la capacité de l’arène à abriter de grands évènements»
Le président des amateurs de lutte lui emboite le pas et reste convaincu que l’arène nationale peut bel et bien abriter cette confrontation. «Nous avons une arène nationale, on doit avant tout voir s’il peut abriter toute forme de manifestation. Si le promoteur juge utile de l’organiser là-bas, avec l’aval de l’État (Cng), donc on est preneur. On a longtemps organisé des combats au stade Demba Diop avec 15.000 places, on peut essayer avec cette nouvelle arène», souligne Doudou Diagne Diecko. «Nous allons essayer pour voir si les problèmes techniques comme des tribunes très basses, l’insuffisance des places pour les ‘’cumikay’’ dont on a parlé, seront réglés. A mon avis, ce sera un gros test pour l’arène nationale sur sa capacité à abriter de grands évènements», poursuit le président des amateurs de lutte.
Même s’il n’est pas contre la tenue du choc au stade Léopold Senghor, pour Doudou Diagne, la lutte ne doit plus squatter des stades. «Nous avons notre arène nationale donc, on doit lutter là-bas», explique-t-il. Toutefois, Doudou Diagne indique qu’il faut réduire le nombre de combats préliminaires, revoir le plan sécuritaire pour une bonne tenue des évènements.
Marième NDIAYE
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