Les populations de l’arrondissement de Niaguiss vivent dans une grande inquiétude. Car, en cette période de commercialisation de l’anacarde, ces dernières deviennent la proie facile des bandes armées, qui les dépouillent chaque année de tout leur argent et récolte. Dans la nuit de mercredi, c’était au tour du village de Samik d’être leur cible. Bilan de l’attaque : un enfant de six ans tué, une femme blessée par balle et des opérateurs indiens dépouillés d’une vingtaine de millions.
C’est un calme plat qui régnait dans le village de Samik, hier, à notre arrivée. Ce sont des populations, consternées, tristes et dépassées par la tournure des événements, qu’on y a trouvées.
Pour rappel, ces genres d’attaque sont devenues monnaie courante dans les villages que polarise la commune de Boutoupa Camaracounda. Surtout, en cette période de commercialisation de l’anacarde. Les populations sont la cible facile de ces hommes armés qui prennent avec une violence inouïe leur récolte.
Dans la nuit de mercredi, aux environs de 23 heures, une bande composée d’une quinzaine d’hommes armés a fait irruption dans ce village, surprenant certains villageois dans leur sommet. Comme s’ils étaient informés, ils s’en sont pris au logement des opérateurs indiens qui étaient venus acheter la production d’anacarde de tout le village. «Ils ont été tous pris», déplore un habitant en pleurs. Avant de craquer : «chaque année, on est victime de ces bandes armées qui nous prennent tout. On ne peut pas vivre tranquillement dans notre village. Ni aller trop loin dans nos champs, de peur de sauter sur une mine ou croiser sur le chemin ces malfaiteurs».
«Ces opérateurs indiens sont venus avec une importante somme d’argent. Ils étaient prêts à acheter toute la production que nous avions. Mais, malheureusement, voilà que ces bandits ont tout pris. Nous serons obligés de transporter nous-mêmes notre récolte vers des lieux sûrs pour la vendre. C’est une situation que nous déplorons tous», souligne un autre villageois dont nous tairons le nom. Avant de pester : «ayant abandonné la culture de l’arachide, nous n’avons que l’anacarde pour vivre, et assurer la scolarité de nos enfants».
Toujours selon les témoignages reçus parmi les victimes, «un enfant âgé de six ans a été surpris par une balle dans son sommeil, et il est mort sur son lit. Son corps est évacué vers la morgue de l’hôpital régional de Ziguinchor, en attendant l’arrivée d’un médecin légiste de Dakar afin de procéder à l’autopsie. Avant son inhumation prévue dans les prochains jours dans son village de Samik». Les mêmes sources poursuivent : «une femme qui essayait d’échapper à ces hommes armés, est blessée à l’avant-bras. Cette dernière est admise au service d’urgence de l’hôpital régional de Ziguinchor, où elle a reçu les premiers soins».
Un villageois de retracer le film de l’attaque : «Ils étaient environ au nombre de quinze qui ont fait irruption dans notre village. Ils se sont attaqués à des Indiens qui étaient venus acheter notre anacarde. Un enfant de six ans a été tué par une balle, parce qu’ils ont tiré sur la fenêtre de la chambre. Une femme, également, dont le mari était venu aux nouvelles, a été atteinte par une balle, au moment où elle se levait pour ouvrir la porte à ce dernier. Et l’armée est intervenue, il y a eu des échanges de tirs. Et, ces individus se sont retirés avec une importante somme d’argent qui est estimée à une vingtaine de millions»,
Ahmet COLY












