
Samuel Sarr va comparaître devant la juridiction de jugement. C’est la décision du juge d’instruction du deuxième cabinet qui a rendu, depuis le 2 juin dernier, une ordonnance de renvoi en police correctionnelle, à son encontre. Le magistrat instructeur a trouvé des charges suffisantes pour renvoyer le dossier. Toutefois, les conseils de l’ancien Directeur général de la société West African Energy (WAE) n’étant pas d’accord avec le juge, ils ont attaqué l’ordonnance devant la Chambre d’accusation.
Entre le juge d’instruction du deuxième cabinet et les avocats de Samuel Sarr, c’est un bras de fer, dans lequel la Chambre d’accusation de la Cour d’appel est chaque fois appelé à trancher. Les dernières décisions du magistrat instructeur sont, en tout cas, attaquées devant la juridiction de recours. Et l’acte final posé par le juge n’est pas épargné. En effet, le 2 juin dernier, le magistrat instructeur a rendu une ordonnance de renvoi en police correctionnelle à l’encontre de l’ancien Directeur général de la société West African Energy (WAE). En clair, le juge a trouvé des charges suffisantes contre Samuel Sarr pour renvoyer l’affaire devant une juridiction correctionnelle de jugement.
La défense dénonce et attaque
Seulement, selon les conseils de l’ancien Dg de WAE, le magistrat instructeur a tout faux. Il n’y a aucune charge, selon eux, qu’il peut retenir à l’encontre de leur client. Et ce n’est pas tout, le juge, selon eux, a agi dans la précipitation comme s’il voulait coûte que coûte renvoyer l’affaire. Conséquence : la défense de Samuel Sarr n’a pas trainé les pieds pour faire un recours devant la Chambre d’accusation. En effet, il nous revient que l’ordonnance du juge a été attaquée devant la juridiction d’instruction de recours. La défense de l’ancien Dg de WAE estime que le juge a violé les droits de la défense en rendant une ordonnance de renvoi et il a également violé la loi. Les avocats lui reprochent d’avoir instruit à charge seulement, refusant de prendre en compte les arguments qui disculpent leur client. L’attitude du magistrat instructeur frise la forfaiture, selon toujours les avocats de la défense.
Pour rappel, le 19 juin dernier, le juge d’instruction a envoyé un avis de clôture aux avocats des parties. Une décision attaquée par les conseils de la défense devant la Chambre d’accusation. Ils ont argué qu’il y a des actes d’instruction qui n’ont pas été posés et qui sont déterminants dans le dossier et qui peuvent jouer en faveur de leur client, notamment l’audition du principal actionnaire Harouna Dia qui est au Burkina Faso et qui a été empêché de venir comparaître lors de sa convocation, par la visite du Premier ministre au Burkina. Alors que la Chambre d’accusation n’a pas encore statué sur le recours des conseils de la défense sur cet avis de clôture, le magistrat instructeur n’a pas voulu attendre et a rendu une ordonnance de renvoi. Aujourd’hui, c’est cette ordonnance de renvoi qui fait l’objet de recours.
Inculpé et placé sous mandat de dépôt, le 27 novembre 2024 pour abus de biens sociaux portant sur 8 milliards, Samuel Sarr a obtenu une assignation en résidence avec placement sous bracelet électronique il y a quelques jours, pour des raisons de santé. Convaincu de son innocence, il avait même fait une requête aux fins de non-lieu total. Cette ordonnance de renvoi du juge alors que des recours ont été déposés seront surement des arguments de plaidoiries devant la Chambre d’accusation.
Alassane DRAME