À Thiès, lors de la sortie de la première cohorte de 1000 volontaires agricoles, le Premier ministre Ousmane Sonko a exalté le volontariat comme acte de patriotisme et pilier du développement national. Il en a profité pour annoncer la création du plus grand centre de transformation pour l’employabilité en Afrique, destiné à recycler, former et insérer durablement la jeunesse sénégalaise.
C’est dans une atmosphère chargée d’enthousiasme et d’espoir que le Premier ministre Ousmane Sonko a présidé, ce vendredi 25 juillet à Thiès, la cérémonie officielle de sortie de la première cohorte de 1000 volontaires agricoles. Une initiative inédite qui s’inscrit dans le cadre du Programme agricole 2025/2026 et qui marque, selon ses propres termes, « un tournant patriotique majeur dans l’engagement de la jeunesse au service de la Nation ».
Devant les volontaires rassemblés, issus des 14 régions du pays, le chef du gouvernement a tenu à saluer un engagement qu’il qualifie de « don de soi pour la Nation », soulignant que « le volontariat est un acte patriotique fort, un choix, un acte de foi pour l’avenir, une preuve d’amour pour notre cher pays ». Ces jeunes femmes et hommes, formés rigoureusement, sont appelés à incarner un nouveau modèle de citoyen engagé, acteur de terrain, relais de l’État et catalyseur de changement dans les zones rurales.
Cette première cohorte composée de 500 hommes et 500 femmes sera déployée dans les terroirs agricoles pour accompagner les dynamiques communautaires, animation rurale, appui aux coopératives, conseil de proximité et soutien au développement local. Pour le Premier ministre, il ne s’agit pas d’une simple mobilisation saisonnière, mais bien d’un chantier stratégique visant à faire du volontariat une école de la citoyenneté et un levier d’émancipation économique.
Un centre d’employabilité de dimension africaine
Mais au-delà de l’impact immédiat sur la campagne agricole, Ousmane Sonko a profité de cette tribune pour dévoiler une annonce ambitieuse, la création, au Sénégal, du plus grand centre de transformation pour l’employabilité en Afrique. Cette structure, actuellement en phase de conception, aura pour mission de regrouper, structurer et accompagner les jeunes dans leur parcours professionnel à travers le volontariat, la reconversion et la formation. « Nos équipes y travaillent déjà. Dans un futur très proche, une assiette foncière sera allouée pour ériger ce centre, qui permettra sans conteste le recyclage ou le cyclage de la jeunesse, dans un premier temps dans le cadre du volontariat, puis dans celui de la reconversion professionnelle », a déclaré Sonko, soulignant la nécessité de bâtir des passerelles solides entre engagement civique et insertion économique.
Le centre, qui sera placé sous l’égide de la Direction générale du Service civique national et du Volontariat, intégrera presque tous les secteurs d’activité : agriculture, environnement, éducation, santé, numérique, culture, protection civile, entre autres. Il incarnera, selon le Premier ministre, « la volonté de doter le pays d’un dispositif durable et inclusif d’employabilité, accessible à toutes les couches de la population, des jeunes aux seniors ».
Une vision nationale et inclusive
Ce projet structurant s’inscrit dans une dynamique plus large de refondation des politiques publiques d’insertion. Il vise à rompre avec les approches fragmentées du passé et à fédérer l’ensemble des acteurs administrations, collectivités territoriales, société civile, secteur privé, partenaires internationaux autour d’une stratégie cohérente de mobilisation des ressources humaines pour le développement. « Le volontariat est un moteur de transformation sociale, un instrument de participation citoyenne, un levier à saisir pour notre jeunesse, mais aussi pour les moins jeunes qui sont riches d’expérience, de savoir-faire et surtout de savoir-être », a insisté Ousmane Sonko, qui entend donner un souffle nouveau à la Direction du service civique national en valorisant le parcours des anciens encadreurs, toujours présents pour guider la relève.
Le Premier ministre a également lancé un vibrant appel à la diaspora et aux partenaires internationaux pour qu’ils s’associent à cette dynamique : « Le Sénégal vous appelle. Vos compétences, vos idées, vos expertises sont précieuses pour nourrir et faire grandir ce nouvel élan national. Le volontariat sénégalais est aussi un espace d’accueil, d’échange et de coopération. »
Une génération de bâtisseurs
Ce projet de volontariat agricole ne se limite pas à l’encadrement ou à la production. Il porte une vision, celle d’une jeunesse enracinée dans ses terroirs, instruite, disciplinée, productive et fière de servir sa patrie. Il s’agit, pour le gouvernement, de construire une nouvelle élite patriotique, non pas issue des grandes écoles étrangères, mais forgée dans l’effort collectif, au cœur des communautés.
Baye Modou SARR












