
Dans le cadre de la lutte contre la traite des êtres humains, une opération menée par la Division nationale de lutte contre le trafic de migrants (Dnlt) a permis l’interpellation d’une femme de nationalité étrangère à Joal. Accusée d’exploitation sexuelle, elle aurait sous sa coupe plusieurs jeunes filles nigérianes. Trois d’entre elles ont été secourues lors de l’intervention. Une enquête est en cours pour démanteler l’ensemble du réseau.
Les agents de la Division nationale de lutte contre le trafic de migrants et pratiques assimilées (Dnlt), antenne de Saly, ont procédé à une importante opération le jeudi 4 juillet, qui a conduit à l’arrestation d’une femme étrangère impliquée dans un réseau présumé de traite de personnes.
L’intervention fait suite à la mise à disposition, le 1er juillet, d’une première victime par l’antenne de la Dnlt à Kédougou. Cette dernière, également de nationalité étrangère, a confié avoir été exploitée sexuellement durant une longue période par une de ses compatriotes résidant à Joal, avant de réussir à s’en affranchir.
Selon ses déclarations, elle aurait remboursé à sa proxénète la somme de 2.500.000 F Cfa, pour marquer la fin de sa "dette". Elle a en outre signalé que d’autres jeunes femmes, en particulier trois Nigérianes, seraient toujours sous le contrôle de la suspecte dans le quartier Caritas à Joal. Elle s’est dit prête à coopérer, en fournissant l’adresse exacte du lieu.
Une opération menée avec efficacité
Grâce à ces informations, les enquêteurs ont pu mener une opération ciblée qui a abouti à l’interpellation de la principale suspecte et la mise à l’abri de trois jeunes filles, présumées victimes de traite sexuelle.
Les premiers éléments de l’enquête révèlent l’existence d’un système bien structuré, avec des flux financiers dépassant 3,9 millions F Cfa en gains reversés à la mise en cause.
Une réquisition judiciaire a permis le gel d’un compte mobile money contenant plus de 1,4 million F Cfa, suspecté d’être lié aux activités illicites du réseau.
Déférée au parquet
Présentée au procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Mbour, la mise en cause devra répondre des faits d’association de malfaiteurs et de traite des personnes. L’enquête suit son cours afin d’identifier d’éventuels complices et d’étendre la procédure aux ramifications du réseau.
Samba THIAM