Mercredi prochain, la Chambre d’accusation financière aura dans son rôle d’audience l’affaire opposant Lat Diop au ministère public. Encore une fois et pour la énième fois, la juridiction de recours va statuer sur une demande de mise en liberté provisoire rejetée par le président du Collège des juges d’instruction du Pool judiciaire financier. La particularité de cette audience du mercredi est que la Chambre avait la dernière fois ordonné le placement sous surveillance électronique de l’ancien Directeur général de la Lonase, avant que la Cour suprême n’oppose un niet catégorique en suivant le Parquet général financier dans son recours. La Chambre va-t-elle se dédire, cette fois-ci, en confirmant l’ordonnance de rejet ?
Lat Diop ne lâche pas le morceau et tient à obtenir une liberté provisoire. Cependant, il faut dire que les requêtes se suivent, mais ne se ressemblent pas ou plus exactement les contextes ont changé. Ayant interjeté appel de l’ordonnance de refus du président du Collège des juges d’instruction du Pool judiciaire financier, le 15 juillet dernier, l’ancien Directeur général de la Lonase est encore à l’écoute de la Chambre d’accusation financière, qui doit se prononcer sur son recours. Il nous revient que la juridiction d’instruction du second degré va se pencher sur l’appel de Lat Diop, mercredi prochain. La particularité de cette audience est que la Chambre d’accusation financière avait, à travers un arrêt très bien motivé, refusé de suivre le Parquet général et a ordonné l’assignation à résidence et le placement sous bracelet électronique de l’ancien patron de la Lonase.
Interpellée aujourd’hui sur une même demande de mise en liberté provisoire l’on se demande si la juridiction de recours va maintenir sa position et sa conviction ou bien se dédire et suivre la Cour suprême. La haute juridiction, décidant en dernier lieu et statuant sur le droit, avait cassé l’arrêt de la Chambre d’accusation financière confirmant ainsi le président du Collège des juges. Cette décision a eu comme conséquence le maintien en détention de Lat Diop et la poursuite de l’instruction. Seulement, il est quasiment certain que si la Chambre d’accusation financière campe sur sa position en ordonnant le placement sous bracelet électronique à Lat Diop, à coup sûr, le Parquet général financier, s’il n’est toujours pas d’accord, va former un pourvoi et la position de la Cour suprême probablement ne changerait pas. Pour l’heure, la balle est dans le camp des juges de la Chambre d’accusation du Pool financier.
Rappelons que pour motiver son ordonnance de rejet, le magistrat instructeur a soulevé le risque de collusion et le non-remboursement. En clair, Lat Diop qui est poursuivi pour 8 milliards de nos francs, devrait soit cautionner, soit rembourser l’intégralité, soit faire des contestations sérieuses. Pour Lat Diop, il est suffisamment prouvé des contestations sérieuses et rien dans le dossier ne prouve sa culpabilité.
Alassane DRAME












