
Il y a des histoires qui, parce qu’elles innovent et donnent le bon exemple, méritent d’être racontées. Celle qui est entrain de se jouer au niveau de l’entreprise sénégalaise de Btp (Bâtiment et Travaux publics) Ecotra est de celles-ci. Alors que bien des chefs d’entreprise ne cherchent qu’à faire le maximum de bénéfices, au détriment de leurs ressources humaines et des outils de travail, Abdoulaye Sylla, lui, voit le management autrement. Au moment où le monde fait face à une crise internationale qui a fini de fortement impacter les entreprises, le président du groupe Ecotra vient de prendre deux décisions très importantes. Il s’agit d’abord de procéder à des revalorisations salariales pour l’ensemble de son personnel, mais également de faire des investissements lourds à un rythme très élevé en ce qui concerne le matériel du groupe Ecotra, composé de véhicules et d’engins. D’ailleurs, cette façon de faire est celle même qui était là au moment de la naissance de la société et constitue désormais son ADN.
Si Alain Mink a raison de dire que la seule liberté en matière d'emploi, c'est celle de choisir son patron, c’est que des travailleurs, comme ceux de l’entreprise de Btp sénégalaise Ecotra, existent. Au moment où la question de la sauvegarde des emplois dans le privé inquiète l’Etat au plus haut niveau, le groupe Ecotra de l’homme d’affaires Abdoulaye Sylla assure et rassure. Le président du groupe Ecotra vient, en effet, de prendre deux décisions très importantes. Abdoulaye Sylla a non seulement procédé à des revalorisations salariales pour l’ensemble de son personnel, mais il a également effectué des investissements lourds en ce qui concerne le matériel du groupe. Selon nos informations, on parle de l’acquisition prochaine d’une vingtaine de véhicules pick-up, de plus de 80 camions ou encore d’un renforcement important du parc d’engins du groupe, comme les camions ravitailleurs.
Ecotra : premier parc de matériel Btp du Sénégal et parmi les premiers en Afrique de l’Ouest
Mais, si Ecotra a pu faire ses investissements sur le personnel comme sur le matériel, c’est grâce aux gains des nouveaux projets sur lesquels le groupe travaille. Il faut dire que depuis la relance de l’activité, après la période sombre de la pandémie mondiale, la machine Ecotra tourne à plein régime et il fallait donc se renforcer. Aujourd’hui, Ecotra peut se prévaloir de détenir le premier parc de matériel Btp du Sénégal et parmi les premiers en Afrique de l’Ouest ; et pourtant, le président du groupe ne compte pas s’arrêter là. D’ailleurs, apprend-on, sur certaines catégories de véhicules et d’engins, le groupe est entrain de doubler son parc. «Sur certains projets au niveau du Sénégal oriental, le groupe va plus loin. On parle de l’acquisition d’engins qui vont couter le quart de milliard», souffle un cadre du groupe.
Au moins 10% d’augmentation de salaire pour tous les travailleurs
Pourtant, malgré ces investissements importants, le président de Ecotra, Abdoulaye Sylla, a pris la forte décision de procéder à une revalorisation de salaire pour l’ensemble du personnel du groupe. Pour certains employés, il s’agit d’un rattrapage de revalorisation de leur salaire, alors que pour d’autres, il s’agit d’une revalorisation salariale de 10% par rapport à l’inflation et à la situation économique mondiale.
Il faut savoir que l’investissement est dans l’ADN même de Ecotra. En effet, quand Abdoulaye Sylla a décidé de fonder Ecotra, Il y a une quinzaine d’années, il a fait le choix d’investir sur le matériel et la ressource humaine pour arriver le plus vite au sommet et concurrencer les sociétés qui sont là depuis longtemps. Un choix qui s’est avéré payant puisque le groupe Ecotra s’est positionné en peu de temps parmi les plus grands groupes de Btp du Sénégal. Cependant, contrairement à bien des chefs d’entreprise qui dès qu’ils commencent à gagner beaucoup d’argent, construisent des immeubles ou lancent des centres commerciaux afin d’avoir des revenus à cycles courts, Abdoulaye Sylla a fait le choix d’investir sur un immense parc de matériel pour être capable d’aller sur tous les chantiers.
Des ingénieurs venus de Dubaï, d’Irak, des États-Unis, du Liban, du Portugal, d’Allemagne, d’Égypte…
Le deuxième volet sur lequel il a décidé d’investir, c’est sur la ressource humaine. Il est allé chercher les meilleurs profils dans leurs domaines partout à travers le monde. On parle de meilleurs profils dans les Btp qui nous viennent de Dubaï, de l’Irak, des États-Unis, du Liban, du Portugal, de l’Allemagne, de l’Égypte… et qui sont amenés au Sénégal et mis dans des conditions les meilleures. Aussi, une quarantaine d’ingénieurs ont également été recrutés au Sénégal, particulièrement à l’Ecole polytechnique. Ces derniers ont travaillé côte à côte et ont appris chez ces ressources humaines expatriées et aujourd’hui, ce sont ces jeunes ingénieurs polytechniciens sénégalais qu’il a pris il y a un peu moins de 10 ans qui occupent les postes de directeurs de départements de Ecotra.
C’est donc ce travail de fond guidé par la vision du fondateur qui fait qu’aujourd’hui Ecotra est au même niveau que les plus grosses entreprises de Btp de la place. «A son pic, Ecotra a compté plus de 22 nationalités. C’est pour dire que nous n’avons rien contre les entreprises étrangères, au contraire», souffle un autre cadre du groupe de Btp.
D’ailleurs, si tout le monde dans le secteur cherche à travailler à Ecotra, c’est qu’en termes de salaires, les ressources humaines de Ecotra sont payées en moyenne plus de 25 à 30% des salaires sur le marché et cela, du top management du groupe aux ouvriers. Et puisqu’on ne change pas une méthode qui marche, c’est cet investissement qui a permis au groupe d’en arriver là où il est aujourd’hui, qui est pérennisé malgré un contexte économique mondial difficile.
Sidy Djimby NDAO