La brouille entre le Premier ministre et les magistrats n’est pas encore dissipée. Pour l’heure, Ousmane Chimère Diouf et ses camarades campent sur leur position et exigent que le Premier ministre retire ses propos à la suite des « insultes » tenus à leur endroit. Cependant, si la base reste ferme dans sa position, une lueur d’espoir de réconciliation pourrait surgir à l’horizon, car, du côté des magistrats, l’on reste tout de même à l’écoute des sages de la hiérarchie qui n’ont pas encore donné leur avis. Du côté de la primature, l’on se focalise sur l’initiateur de la rencontre, en soutenant qu’il s’agit d’une idée du conseiller juridique du Premier ministre qui a voulu jouer les bons offices.
Dans cette affaire qui oppose Ousmane Sonko et les magistrats, le débat ne porte pas encore sur le fond, mais plutôt sur la forme. A chacun ses préoccupations. Du côté de la primature, l’on est apparemment plus préoccupé par la forme que le fond. Du moins, pour le moment, il s’agit pour le chef de l’exécutif d’éclairer l’opinion que ce n’est pas lui qui, de son propre chef, a décidé de tendre la main aux magistrats. C’est plutôt, explique-t-on en substance, la primature qui s’est ouverte à nos confrères du « Soleil », une initiative du conseiller juridique du Premier ministre, un magistrat, qui a voulu que tout le monde se retrouve autour d’une table pour discuter. Aussi, précise encore la primature, si les magistrats ont décliné, c’est tout simplement parce qu’ils doivent tenir une assemblée générale, dans lequel un nouveau bureau sera élu ; et il ne faut pas poser des actes, en fin de mandat, qui indisposeraient la nouvelle équipe qui va remplacer celle d’Ousmane Chimère Diouf.
Dans le camp des magistrats, la procédure, si l’on peut l’appeler ainsi, c’est la forme, mais également le fond. L’on est persuadé que même si c’est le conseiller du Pm qui est à l’initiative, il les a convoqués pour mercredi 16 heures avec l’onction d’Ousmane Sonko. Pour revenir sur le fond, les camarades d’Ousmane Chimère Diouf restent campés sur leur position, c’est-à-dire qu’ils ne s’opposent pas à rencontrer le Premier ministre, mais il faut d’abord qu’il retire ses propos en public. L’argument de l’assemblée générale est carrément écarté par nos sources. « Certes, il y a AG, mais cela n’est pas véritablement le problème ; il faut que les insultes cessent ! », martèle notre interlocuteur.
La hiérarchie devait se réunir hier
Quid maintenant de cette rencontre ? Aura-t-elle bien lieu ? Les magistrats consultés par le bureau exécutif disent encore niet. Toutefois, il n’est pas exclu que les deux parties se rencontrent. En effet, selon nos informations, le Président de l’Union des magistrats doit prendre langue avec la hiérarchie qui a aussi son mot à dire ; la jeunesse est parfois guidée par la fougue, mais la hiérarchie est plus sage, mais aussi plus conciliante. Selon nos informations, la hiérarchie, composée principalement des sages de la Cour suprême, devait se réunir hier pour discuter de la question. Il faut souligner qu’au moment des faits, le Premier président de la Cour suprême était hors du pays, tout comme le Procureur général près ladite Cour. D’ailleurs, c’est parce qu’il était absent que le Premier président a été remplacé par Souleymane Kane lors de l’audience des Chambres réunies.
Alassane DRAME












