La Chambre d’accusation financière va se pencher aujourd’hui sur le recours des avocats de Farba Ngom contre l’ordonnance de refus de mainlevée de mandat de dépôt. Le juge d’instruction du Pool judiciaire financier avait rejeté la requête du député maire des Agnam en dépit du rapport de la contre-expertise déposée par des spécialistes et qui ont conclu à une incompatibilité de l’état de santé de Farba Ngom avec la vie en milieu carcéral. Les conseils de la défense espèrent que la Chambre va infirmer la décision du juge.
Farba Ngom va surement croiser les doigts aujourd’hui et prier, espérant que la Chambre d’accusation financière du Pool judiciaire financier va lui remettre le quitus de sortie. Car, c’est aujourd’hui que la juridiction de recours va se pencher sur la requête déposée par les avocats de la défense contre l’ordonnance de refus du juge d’instruction du Pjf qui a surpris tout le monde. En effet, après l’expertise médicale effectuée par le professeur Alassane Mbaye qui a conclu à une incompatibilité de l’état de santé de Farba Ngom avec la vie en milieu carcéral, le Parquet financier, qui avait des doutes sur le rapport, avait fait un réquisitoire pour demander une contre-expertise ajoutant que ladite contre-expertise se fera dans plusieurs disciplines médicales, notamment urologie, endocrinologie etc. A la suite des nouveaux examens effectués par les spécialistes, d’autres pathologies ont même été détectées. Finalement, ils ont été unanimes à confirmer leur collègue. Et, en réponse à la question du magistrat instructeur, ils ont répondu en affirmant que l’état de santé du maire des Agnam n’est pas compatible avec la vie en milieu carcéral. Toutefois, à la surprise générale, alors qu’on s’attendait à une mise en liberté provisoire ou même une assignation en résidence, le juge d’instruction a rejeté la demande des avocats de la défense avant d’ordonner le transfert de Farba Ngom au Pavillon spécial de l’hôpital Aristide Le Dantec. Il s’agit de l’ordonnance du 12 septembre dernier. Suffisant pour susciter l’ire des avocats du député maire des Agnam qui estiment que le juge viole ainsi les dispositions du code de procédure pénale, précisément l’article 140 qui prévoit que lorsque l’expert conclut à une incompatibilité comme c’est le cas, le juge doit ordonner la mainlevée du mandat de dépôt. Selon les avocats, en ordonnant le transfèrement de leur client au Pavillon spécial, le juge le maintient toujours dans le milieu carcéral. Ils ont invoqué le cas de Samuel Sarr qui a été placé en résidence surveillée à la suite d’une expertise médicale qui a abouti à la même conclusion que celle pour Farba Ngom. Quelle décision la Chambre d’accusation va-t-elle rendre, aujourd’hui ? Dans le camp du maire des Agnam, on craint que même s’ils obtiennent une décision favorable, le Parquet général tentera de s’opposer en faisant un pourvoi comme pour le cas de Lat-Diop. On estime qu’il ne s’agit plus de justice, mais de représailles.
Alassane DRAME












