Awa Baba Thiam et Salla Sow ont comparu, hier, jeudi 10 juillet 2025, devant le tribunal correctionnel de Dakar. Ces ex-amies se reprochent mutuellement des faits de diffamation, injures publiques, menaces de mort via les réseaux sociaux, ainsi que collecte et diffusion de données à caractère personnel. Elles seront fixées sur leur sort le 14 août prochain.
Les ex-amies Awa Baba Thiam et Salla Sow ont finalement soldé leurs comptes devant le juge correctionnel de Dakar, hier, jeudi 10 juillet 2025. Il a fallu près de 2 années d'attente (2023-2025), pour qu'elles se présentent enfin devant le tribunal à propos de cette affaire qui avait attisé une vive polémique sur les réseaux sociaux. Les problèmes entre ces deux-là sont survenus juste après le mariage de la fille d’Awa Baba Thiam en 2023. Au fait, il y a eu la fuite de plusieurs messages audio dans lesquelles Salla Sow proférait des insanités contre elle. Mais, chacune d'elle avait porté plainte contre son antagoniste. Ce qui fait qu'elles portent à la fois la casquette de prévenue et de partie civile à la barre.
La version de Awa Baba Thiam
Poursuivie pour diffamation, injures, menaces de mort via les réseaux sociaux ainsi que collecte et diffusion de données à caractère personnel, Awa Baba Thiam a contesté ces faits. "Le jour du mariage de ma fille, vers 4 heures du matin, j'ai reçu un message de sa part. La veille, elle était venue apporter des cadeaux puis est repartie. Le lendemain, lors de la réception, des audios insultants à mon encontre ont fuité. Les gens m'appelaient de partout. Même des influenceurs et des homosexuels faisaient des directs pour m'attaquer", a-t-elle laissé entendre à la barre.
Salla Sow déballe
Pour sa part, incriminée pour diffamation et injures publiques, Salla Sow a assumé les insanités qu'elle avait déversées sur Awa Baba Thiam. Mais, elle a précisé avoir agi sous le coup de la colère. Elle explique: "Elle voulait marier sa fille mais n'avait pas les moyens. J'ai financé le mariage en considérant que c'était aussi ma fille. J'ai tout acheté : tissus, chaussures, etc. Mais le jour J, elle m'a ignorée. J'ai été humiliée". Salla Sow a d'ailleurs dit n’avoir envoyé les audios en question qu’à Awa Baba. «J’ai porté plainte pour diffusion de données personnelles. J’avais envoyé ces messages uniquement à elle. Peut-être les a-t-elle transférés à un de ses proches", indiqué Salla Sow.
Ce que la bonne de Salla Sow avait déclaré
Mais ce n'est pas ce qui est ressorti des réquisitions, selon le juge. Ce dernier a déclaré que lors de l'enquête préliminaire, la domestique de Awa Baba Thiam, Saly Kama, avait été entendue en ce qui concerne ces audios. Et cette dernière avait confié aux enquêteurs que sa patronne lui avait emprunté son téléphone avec lequel des messages injurieux ont été envoyés à Salla Sow. C'est ainsi que les agents ont demandé à l'aide-ménagère d'écrire d’autres messages malheureusement, non seulement son rendu était truffé de fautes, mais il s'est avéré que le niveau d'études de la fille était trop faible comparé aux messages incriminés dont on lui attribuait la paternité.
L’enfant de Bougane…
Et quand le juge a poursuivi son interrogatoire, Salla Sow a fait des révélations intimes sur une partie de la vie privée de son ancienne amie. «On se connait depuis l'enfance. En 2014, après mon mariage, elle a renoué le contact avec moi, car elle voulait que je l'aide à faire reconnaître son enfant par Bougane Guèye Dany. J'ai refusé, mais elle est passée par ma mère". Des propos qui ont irrité Me Mamadou Guèye Mbow, l'avocat de Awa Baba Thiam, qui a dénoncé une atteinte à la vie privée de sa cliente.
Awa Baba Thiam lui rétorque : "ce n'est pas moi qui l'ai recherché. On avait de très bons rapports. Elle m'avait même organisé une surprise pour mon anniversaire. Mais elle a trouvé chez moi des gens qu'elle ne voulait pas voir. On a eu une altercation et je lui ai dit qu'elle ne pouvait pas me contrôler". Salla Sow de démentir Awa Baba Thiam en la traitant de menteuse.
Salla Sow réclame le franc symbolique, Awa Baba Thiam demande 100 briques
Pour la constitution de partie civile de Salla Sow, Me Amadou Yéri Ba a réclamé le franc symbolique. De son côté, Mamadou Guèye Mbow a demandé 100 millions de dommages et intérêts pour le compte de Awa Baba Thiam. Car, l'avocat estime que sa cliente a été gravement atteinte dans son honneur.
Pour sa part, le procureur a requis l’application de la loi pénale contre elles.
Me Yéri Ba, avocat de Salla Sow, a estimé que celle-ci est une "victime" dans cette affaire. Le conseil a ainsi demandé au tribunal de débouter Awa Baba de sa demande de 100 millions en confiant que le tribunal "n’est pas un lieu pour battre monnaie". Revenant à la charge, Me Guèye Mbow s'est indigné d'une "procédure injuste dirigée contre sa cliente" avant de solliciter la relaxe pure et simple d’Awa Baba Thiam qui, selon lui, a été présenté comme "l’arroseuse arrosée".
Délibéré au 14 août 2025.
Fatou D. DIONE













