Le Musée des Civilisations noires a été le théâtre d'un événement marquant ce lundi, avec l'inauguration de la première édition du Salon culinaire, organisé par la Délégation générale à l’entrepreneuriat rapide (Der) en collaboration avec les Femmes restauratrices du Sénégal (Unafres). La Première dame du Sénégal, Marie Khone Faye, en présence de l’épouse du Premier ministre, Khady Kébé, a présidé ce salon en tant que marraine, livrant un discours puissant et inspirant qui a mis en lumière l'importance de la gastronomie locale pour le développement économique et social du pays.
Au cœur du Musée des Civilisations noires, un message a vibré de fierté et de responsabilité. Marraine de la première édition du Salon culinaire national, une initiative de la Délégation générale à l’entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (Der-Fj) et du Réseau des femmes restauratrices du Sénégal, la Première dame du Sénégal a prononcé un discours fort et engagé, hier lundi 26 mai, à Dakar. Dans son allocution, Marie Khone Faye, en présence de l’épouse du Premier ministre, Khady Kébé, a souligné l'importance du message collectif porté par l'événement. "Nous sommes résolument tournés vers la souveraineté alimentaire, la valorisation des ressources locales, et l’autonomisation réelle des femmes", a-t-elle déclaré. Elle a mis en avant la richesse des terroirs sénégalais, le talent des femmes transformatrices et le génie entrepreneurial qui, souvent dans l'ombre, nourrissent les villes et dynamisent l'économie locale.
La première dame a également souligné le caractère symbolique de l'organisation de ce salon au musée des civilisations noires. "Notre culture culinaire est une composante essentielle de notre résilience", a-t-elle ajouté, soulignant l'importance de la gastronomie dans la construction d'une nation forte et unie.
Marie Khone Faye a ensuite abordé le thème central de cette édition : la souveraineté alimentaire, la valorisation des produits locaux et l'autonomie des femmes. Elle a affirmé que ce thème est non seulement un choix économique, mais aussi une volonté politique et une vision sociale. "L’autonomisation des femmes va de pair avec le renforcement de leur rôle dans la chaîne de valeurs agroalimentaire", a-t-elle déclaré.
Un événement de reconnaissance et d’échange
La Première Dame a appelé à faire en sorte que les produits sénégalais occupent une place de choix dans les marchés, les assiettes et les politiques publiques. "À vous toutes, femmes de goût et d’engagement, je dis merci", a-t-elle exprimé, reconnaissant leur contribution au développement du Sénégal et leur ténacité.
Aïda Mbodj : «Consommer local, ce n’est pas simplement manger ce que nous produisons. C’est revendiquer notre souveraineté»
Dans une ambiance empreinte de fierté et d'émotion, Dr Aïssatou Mbodj a ouvert son intervention en remerciant chaleureusement la Première dame, Marie-Khone Faye, pour sa présence et son soutien indéfectible à l'autonomisation des femmes. "Nos saveurs sont notre identité. Nos produits locaux sont notre fer de lance", a-t-elle déclaré, insistant sur le fait que la gastronomie est un patrimoine vivant, transmis de génération en génération par des femmes courageuses et des artisans passionnés. Elle a rappelé que derrière chaque plat se cache une histoire, une mémoire collective et un savoir-faire ancestral.
La Déléguée générale de la DER/FJ a également souligné que consommer local ne se limite pas à un simple acte alimentaire, mais constitue une revendication de souveraineté. Elle dira que c’est même donner du sens à chaque repas, c’est créer de la valeur, de l’emploi, de la dignité, appelant à faire de l'autosuffisance alimentaire un acte de foi et de développement pour le Sénégal. «Consommer local, ce n’est pas simplement manger ce que nous produisons. C’est revendiquer notre souveraineté. C’est donner du sens à chaque repas. C’est créer de la valeur, de l’emploi, de la dignité. C’est faire du choix de l’autosuffisance un acte de foi, un acte de développement, un acte d’amour pour notre pays», a déclaré Aida Mbodj. Et d’ajouter : « aujourd’hui, avec cette conférence, nous affirmons haut et fort que nous n’avons rien à envier à la table du monde. Nos plats, nos produits, nos recettes sont le fruit d’une terre généreuse et d’un savoir-faire ancestral. Dans un bon Cebu Jën bien fait, dans un Mafé parfumé, dans un délicieux Lakh, il y a plus que des ingrédients. Il y a une mémoire. Il y a un peuple. Il y a, tout simplement, une histoire ».
Un appel à l'action pour l'autonomisation des femmes
Au-delà de la célébration des saveurs, le discours de Madame Mbodj a également été un appel à l'action pour l'autonomisation des femmes dans le secteur de la gastronomie. Elle a rendu hommage aux femmes restauratrices et aux "mains invisibles" qui nourrissent le Sénégal, soulignant leur rôle essentiel dans l'économie locale. "C’est un lieu de rencontre, un espace d’apprentissage, de projection", a-t-elle déclaré, insistant sur la nécessité de repenser l’alimentation comme un levier de souveraineté.
Elle a évoqué les efforts de la Der/Fj pour soutenir les entrepreneurs du secteur alimentaire, mentionnant que plus de 6000 entrepreneurs ont déjà bénéficié d'un accompagnement, avec un financement de près de 2,8 milliards de francs. "Nous avons fait un choix clair : investir dans les filières qui nourrissent, transforment et éduquent", a-t-elle affirmé, annonçant également le lancement du Pavie 2, un projet ambitieux doté de 107 milliards de francs, visant à renforcer l'accès des femmes restauratrices à des financements, des formations et des débouchés.
Un message d'espoir pour l'avenir
Le discours de Madame Mbodj s'est conclu sur une note d'espoir et d'ambition. Elle a appelé à rêver d'un Sénégal autosuffisant, où chaque plat exporté serait un ambassadeur de la culture locale. "Imaginons que chaque plat sénégalais exporté devienne un ambassadeur", a-t-elle déclaré, invitant chacun à croire en la richesse des ressources et des talents du pays.
Sidy Djimby NDAO













