Après avoir suspendu sa grève de la faim le 2 septembre dernier, Ousmane Sonko reprend sa diète. L’annonce a été faite par son avocat Cire Cledor Ly hier. Le leader de l’ex parti Pastef tient ainsi à continuer à protester contre sa détention arbitraire, mais aussi marquer sa solidarité aux femmes de Pastef qui observent depuis quelques jours une grève de la faim pour dénoncer elles aussi leurs conditions de détention.
Alors que les questionnements sur la date de son retour en cellule sont agités ces derniers jours, après plusieurs mois à l’hôpital, on apprend que Ousmane Sonko a entamé une nouvelle greve de la faim. C’est Me Cire Cledor Ly, son avocat principal, qui donne l’information via un communiqué. «Mon client Ousmane Sonko a repris la grève de la faim aujourd’hui à 17 heures pour continuer à acter son droit à la révolte et à la résistance,face aux violations graves de ses droits fondamentaux qui ne sont pas toujours solutionnées», a-t-il écrit avant d’ajouter que le leader de l’ex parti Pastef proteste aussi contre «sa détention arbitraire par une manipulation des lois pour l’accuser encore sans fondement et le priver de sa liberté», mais aussi, de «la violation de ses droits politiques et pour ce qu’il considère comme un parti pris de certains magistrats qui ne semblent pas préoccupés par la protection des libertés fondamentales et la bonne administration de la justice».
A en croire la robe noire, la situation carcérale de Ousmane Sonko ne lui offre aucune autre possibilité d’externaliser la lutte qu’il avait commencé avec les Sénégalais, «contre le despotisme mal éclairé d’un pouvoir politique appartenant désormais au passé et qui a inféodé tous les autres pouvoirs». Selon Me Cledor, une personne ne peut utiliser de forme de lutte et de résistance à l’oppression que selon les circonstances que lui impose sa situation concrète.
Les motivations de Ousmane Sonko ne se limitent pas à sa situation personnelle, si l’on en croit Ousseynou Ly. Le chargé de l’image de Ousmane Sonko assure que son leader reprend sa grève de la faim aussi pour «marquer sa solidarité avec nos vaillantes sœurs patriotes injustement arrêtées pour avoir exprimé leurs opinions politiques, ensuite écrouées et détenues depuis plusieurs mois au camp pénal de Liberté 6 et dans d'autres prisons, et aujourdhui privees, pour certaines, de tout contact avec leurs proches, simplement pour avoir exercé leur droit légitime à recourir à la grève de la faim».
Ndèye Khady DIOUF