Le député non-inscrit à l’Assemblée nationale, Papa Djibril Fall, hausse le ton face aux blocages qui paralysent l’Université du Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niass. Il interpelle directement le ministre de l’Enseignement supérieur et exige des réponses précises sur les chantiers à l’arrêt, les responsabilités engagées et les mesures urgentes pour sauver l’année universitaire.
Présentée à son lancement comme un outil majeur de justice territoriale et d’accès équitable au savoir, l’Université du Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niass (Ussein) devait incarner un nouveau souffle pour les régions de Kaolack, Fatick et Kaffrine. Mais les chantiers en cours sur les différents sites connaissent aujourd’hui un immobilisme inquiétant. « L’université ne peut être un chantier éternel, elle doit être un lieu de savoir, de dignité et de projection vers l’avenir », a martelé Papa Djibril Fall.
Selon le député, les retards accumulés infligent « une triple atteinte » à la dignité des étudiants, contraints de suivre leurs cours dans des locaux inadaptés ou hors campus, à la crédibilité de l’État, qui multiplie les annonces sans livrer les infrastructures promises, et à la justice territoriale, qui continue de marginaliser les régions concernées dans l’offre universitaire nationale. « Ces manquements sapent la confiance des familles et des communautés dans l’action publique », avertit-il.
Face à ce constat, Papa Djibril Fall interpelle le ministre de l’Enseignement supérieur nouvellement installé et exige des réponses transparentes et documentées. « Quelles sont les causes techniques, administratives ou financières du blocage des chantiers de l’Ussein, site par site et lot par lot ? Quels sont les acteurs responsables identifiés entreprises, directions, tutelles et quelles mesures de redressement ou sanctions ont été prises ? Quel plan d’urgence est prévu pour garantir dès cette année universitaire la disponibilité de salles de cours et d’infrastructures sociales pour les étudiants ? Quel calendrier révisé et contraignant de livraison des infrastructures sera adopté, assorti de mécanismes de suivi et de redevabilité ? Quelles réparations concrètes l’État envisage-t-il pour compenser les préjudices subis par les étudiants ? Quelles garanties institutionnelles pour éviter que ces blocages ne se reproduisent dans les projets universitaires à venir ? » Autant de questions posées au ministre le Pr Daouda Ngom, à qui il rappelle dans la foulée la responsabilité de l’État.
Selon lui, « il est temps que l’État rende des comptes et rétablisse la confiance », plaide Papa Djibril Fall, qui rappelle que « l’éducation supérieure est un investissement stratégique pour l’avenir du pays et non un luxe soumis aux aléas administratifs et financiers ». Pour lui, « la jeunesse du Sine-Saloum a droit à la même qualité d’infrastructures et d’encadrement que celle de Dakar ou de Saint-Louis ».
L’urgence d’une réponse concrète
Le député appelle enfin à une « réaction immédiate » pour sauver l’année en cours et restaurer l’image d’une université censée incarner l’équité territoriale. « L’État doit dire la vérité aux étudiants et agir en conséquence. Les retards, les promesses non tenues et les conditions d’études précaires ne sont plus acceptables », insiste-t-il.
Baye Modou SARR













