Dans un contexte d’exploitation du gaz et du pétrole dans l’espace maritime qui enregistre beaucoup de flux de trafic de drogue, de pêche illicite, etc., le Sénégal a décidé d'accentuer le contrôle en mer en renforçant le dispositif législatif pour coordonner l'action de l’Etat en mer en vue d’assurer la sécurité et la sûreté maritime et l’environnement marin.
L’Assemblée nationale a adopté hier, à l’unanimité des députés présents (pouvoir comme opposition), le projet de loi d’orientation n°6/2024 portant organisation de l’action de l’Etat en mer (Aem) en présence du ministre des Forces armées, Me Oumar Youm. Un projet porté par l’inter-commission constituée par la Commission de la Défense et de la Sécurité et par la Commission des Lois, de la Décentralisation, du Travail et des Droits humains. Le ministre a rappelé à cette occasion l’important domaine maritime que dispose le Sénégal qui avait déjà, à travers la loi n°2020-27 du 27 juin 2020 relative aux modalités d'exercice par l'Etat de ses pouvoirs de police en mer, anticipé sur les risques et menaces sur sa zone de responsabilité maritime. En effet, l’objectif, dit-il, est de circonscrire ces menaces multiformes et complexes mais surtout de fédérer l'action et l'intervention de plusieurs administrations dont les rôles et les missions spécifiques sont complémentaires. Mieux, le ministre fait remarquer que le nouveau contexte maritime marqué par l'exploitation du pétrole et du gaz offshore devant être corrélé à une gestion durable de l'économie bleue, soulève de nouvelles problématiques sur la sécurité et la sûreté maritime entrainant de nouveaux paradigmes de l'action de l'Etat en mer. Ainsi, outre la mise en œuvre effective des instruments internationaux, Oumar Youm précise qu’il est impératif d'aménager un cadre juridique unique d'orientation fixant une coordination cohérente avec une approche holistique et inclusive de l'action de l'Etat en mer (Aem) afin d'optimiser les moyens à déployer et juguler efficacement des activités criminelles et menaces complexes et émergentes pouvant affecter le domaine fluviomaritime national. Ce qui lui fait dire que ledit projet de loi d’orientation répond à un besoin urgent de mettre en place des instruments et mécanismes de coordination intégrés en matière de sécurité maritime, de sûreté maritime et de protection de l'environnement marin, favorisant ainsi une synergie parfaite de l'ensemble des administrations mettant en œuvre l'Aem. Dans ce cadre, deux innovations majeures ont été apportées : « la fixation d'un ensemble de principes directeurs, d'objectifs et de fonctions opérationnelles qui gouvernent l'action de l'Etat en mer ; et la mise en place d'un Conseil national consultatif sur l'action de l'Etat en mer pour l'orientation et le suivi stratégiques de la gouvernance sécuritaire maritime globale du Sénégal », a déclaré le ministre des Forces armées.
M. CISS













