Oulimata Ba, "Ndëpkat" de profession et domiciliée à Yoff, a été jugée hier, mardi 21 octobre 2025, devant le tribunal correctionnel de Dakar. Il lui est reproché des faits d'occupation illégale de terrain appartenant à autrui. Infraction pour laquelle elle a été purement et simplement relaxée, comme l'avait requis le parquet.
C’est une affaire de terrain aux allures de querelle familiale qui a été examinée par le tribunal correctionnel de Dakar. À la barre, Oulimata Ba, née en 1943, domiciliée à Yoff et connue dans le quartier comme ndëpkat (psychothérapeute traditionnelle), répondait du délit d’occupation illégale de terrain appartenant à autrui.
La prévenue reconnaît avoir construit sur une parcelle de 100 m², mais soutient qu’elle ne fait qu’occuper le terrain que son grand-père lui aurait offert. Le juge relève cependant qu’elle occuperait également une autre partie du terrain, laquelle serait comprise dans l’héritage attribué à une autre branche de la famille.
Face à elle, la partie civile, Abdou Aziz Gaye, affirme que la dame est sa tante. "Ibra Sarr m’a remis une sommation notariée", a-t-il expliqué à la barre, indiquant que le différend trouve son origine dans un contentieux successoral.
Son avocat, Me Malick Fall, a rappelé que le terrain en question se situe "dans un quartier traditionnel de Yoff", où la collectivité joue un rôle central dans la gestion foncière. "La propriété de cette parcelle a été confirmée par la collectivité de Yoff. Or, Mme Ba n’a produit aucun document prouvant sa propriété ; elle s’est limitée à invoquer un don de son grand-père", a plaidé Me Fall, demandant que la prévenue soit déclarée coupable et que son client obtienne le franc symbolique en réparation.
Le ministère public, pour sa part, a estimé que le délit n’était pas constitué. "L’acte matériel d’occupation du terrain n’est pas établi. La partie civile soutient que la prévenue s’oppose simplement, sans occuper effectivement le terrain. De plus, aucun titre de propriété ni décision de justice n’a été produit", a indiqué le procureur avant de requérir la relaxe.
La défense, assurée par Me Babacar Mbaye, a abondé dans le même sens : "même l’occupation des 100 mètres carrés évoquée est contestée", a-t-il soutenu, demandant l’acquittement pur et simple de sa cliente.
Le tribunal, après en avoir délibéré, a purement et simplement relaxé la prévenue des faits qui lui sont reprochés.
Fatou D. DIONE













