Pape Malick Dia aura juste vécu 18 ans. Même si le jeune garçon devait souffler, hier, sur ses dix-huit bougies d’anniversaire devant marquer en apothéose le jour de sa venue au monde. Hélas, le destin en a décidé autrement. Mame Malick a été sauvagement tué, avant-hier, par son meilleur ami répondant au nom d’Amady. Celui-ci a utilisé un couteau de 100 F pour poignarder mortellement son pote au cou.
Le sang a coulé au quartier Fass Mbao 1 dans la commune de Diamaguène Sicap Mbao. Une violente altercation sur fond de règlements de comptes entre deux amis de longue date a tourné au drame dans ledit quartier dont le délégué se nomme Cheikh Tidiane Kharma.
Ce fut une nuit d’horreur, samedi dernier, dans le quartier en question où les habitants peinent à ravaler leur indignation face au meurtre aux allures de boucherie du jeune garçon. Tout serait parti d’une vive prise de bec suivie d’une effroyable bagarre entre les deux amis. Même si le véritable mobile de la rixe varie d’un interlocuteur à un autre.
Le mobile du crime divise la population
Si certains crient au crime crapuleux avec comme pomme de discorde une somme de 1500 F Cfa. D’autres démontent avec véhémence ladite thèse et évoquent celle de la vengeance du présumé meurtrier contre le défunt, qui, selon eux, n’aurait eu de cesse de persécuter son bourreau et de le terroriser. Ils agitent également la volonté à peine voilée du défunt de tester son invincibilité à l’arme blanche avec ses talismans autour de la taille.
Qu’à cela ne tienne, les deux amis se seraient battus une première fois comme des chiffonniers dans la rue. Ils seraient ensuite séparés, puis tenus à bonne distance par des voisins et autres passants. Amady aurait profité de l’occasion pour se procurer un couteau de 100 F, puis revenir ensuite sur la scène du pugilat. Une dispute éclate à nouveau entre les garçons.
Il se procure un couteau de 100 F, charge et l’atteint au cou
Au second round de la bagarre, Amady, armé de son couteau de 100 F, aurait surpris son pote, en mauvaise posture, avant de s’acharner avec violence sur lui au cours du pugilat. Ainsi, il brandit l’arme blanche et lui assène un violent coup au niveau du cou.
Le sang gicle d’un trait et inonde le corps de l’adolescent. Celui-ci accuse le coup, hurle de douleur et tente de se venger. Affaibli par une forte hémorragie, il s’écroule brusquement sur un tas de gravats abandonnés dans la ruelle, et commence à se débattre au sol. Il se vide son sang, reste allongé sur le flanc droit et agonise.
Alertés, des voisins accourent, constatent la gravité de la blessure sanguinolente au cou du gamin et volent à son secours. Ils s’emparent d’un morceau de tissu en guise de garrot, et l’appliquent au niveau de la partie atteinte, dans le but de stopper la forte hémorragie externe. D’autres s’agitent dans tous les sens et informent par téléphone les limiers du poste de police de Sicap Mbao. Ils activent aussi les sapeurs-pompiers, qui débarquent à leur tour sur les lieux.
Mame Malick agonise au sol puis succombe
Pendant que des bonnes volontés s’affairent autour du gamin, en lutte au sol contre l’ange de la mort, des voisins et autres membres de la famille se tournent les sangs et font la navette entre le lieu de l’altercation et la maison familiale du garçon. Ils se refusent d’imaginer le pire pour le jeune homme et prient dans leur for intérieur pour que celui-ci reste en vie. Ce furent des moments émouvants, fatidiques et pleins d'émotion. Tout le quartier retient son souffle.
A la constatation du décès du jeune garçon par les sapeurs-pompiers, le quartier explose de colère et sombre aussitôt dans des scènes de transe collective. Des gens s’effondrent, roulent au sol et éclatent en sanglots. D’autres poussent des cris et tombent en syncope. Des voisins interviennent et s’emploient vaille que vaille à calmer les proches du défunt.
Le corps sans vie sera alors embarqué sur une civière, puis transporté à bord de l’ambulance des soldats du feu qui, toute sirène hurlante, se fend un chemin dans la foule compacte et s’ébranle vers la direction de l’hôpital pour les besoins d’une autopsie. Provoquant à nouveau une clameur publique.
Le présumé meurtrier fugitif débusqué chez sa mère et cueilli
Alertés de la présence du présumé meurtrier fugitif durant la même nuit chez sa mère, les policiers rebroussent chemin, débarquent dans la maison et interpellent le jeune garçon. Ils retrouvent ensuite l’arme du crime, souffle-t-on, puis conduisent le mis en cause au poste pour les besoins de l’enquête préliminaire.
Trois jeunes tués par leurs amis, la récurrence des meurtres décriée
En attendant la suite de l’affaire, les habitants laissent éclater leur indignation et dénoncent avec vigueur la récurrence des cas de meurtre par arme blanche entre de vieux amis, adolescents de surcroit, dans le quartier. En l’espace de quelques années, trois jeunes ont été froidement tués à la fleur de l’âge par leurs meilleurs amis. Il s’agit de Mouhamed Ba, alias Ameth, de Landing et enfin de Pape Malick Dia.
Vieux Père NDIAYE












