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«L’AGRICULTURE SÉNÉGALAISE EN CRISE» : Abdoulaye Wilane alerte sur les dérives et appelle à un sursaut stratégique



«L’AGRICULTURE SÉNÉGALAISE EN CRISE» : Abdoulaye Wilane alerte sur les dérives et appelle à un sursaut stratégique

 
 
Dans une contribution publiée en septembre 2025, le président du conseil départemental de Kaffrine, Abdoulaye Wilane, interpelle les autorités sur l’échec des dernières campagnes agricoles. Fils du monde rural, il plaide pour une réforme foncière audacieuse, une véritable politique de crédit et des infrastructures structurantes, afin d’éviter que l’agriculture sénégalaise ne s’enlise dans les slogans et l’improvisation.
 
 
Le constat est implacable. Abdoulaye Wilane, président du conseil départemental de Kaffrine et porte-parole du Parti socialiste, n’a pas mâché ses mots dans une contribution publiée en septembre 2025. Lui, qui revendique son ancrage dans le monde rural, dresse un tableau sombre de la situation agricole sénégalaise. «Depuis deux ans, le Sénégal vit au rythme de campagnes ratées», écrit-il, dénonçant des politiques publiques réduites à des annonces spectaculaires sans résultats tangibles. Les chiffres avancés sont parlants : seulement 850.000 tonnes d’arachide collectées cette année, contre plus de 1,2 million deux ans plus tôt ; une production rizicole plafonnée à 750.000 tonnes, alors que les besoins nationaux dépassent 1,4 million. De tels écarts suffisent, selon lui, à invalider toute idée de succès. « Peut-on sérieusement parler de réussite agricole dans ces conditions ? », interroge le leader socialiste.
Face à cette impasse, Wilane appelle à un sursaut. Pour lui, l’avenir de l’agriculture sénégalaise ne peut reposer sur la communication, mais sur une stratégie solide et durable. Premier chantier prioritaire : l’eau. Il plaide pour une meilleure valorisation des barrages du fleuve Sénégal et d’Anambé, la captation des eaux de ruissellement, la lutte contre la salinisation des terres en Casamance et dans le Sine-Saloum. Sans maîtrise hydraulique, aucune transformation structurelle n’est possible.
Mais le problème est aussi juridique et institutionnel. La législation foncière, figée depuis plus d’un demi-siècle, est à ses yeux un verrou majeur. «Tant que la terre restera enfermée dans une législation obsolète, elle ne pourra pas jouer son rôle de levier économique», soutient-il. Wilane appelle à redonner une valeur réelle au foncier agricole, afin qu’il puisse servir de garantie pour l’accès au crédit et attirer des investissements privés.
Or, l’accès au financement demeure un autre écueil. L’élu socialiste propose un dispositif de crédit rural encadré, avec un taux d’intérêt plafonné à 5%, appuyé par un fonds de garantie et un fonds de calamité. L’État, estime-t-il, doit cesser de distribuer intrants et semences dans la confusion, et plutôt créer un environnement assaini où producteurs et coopératives peuvent s’approvisionner de manière autonome. Les grandes sociétés agricoles nationales, comme la Sonacos, la Sodefitex ou la Socas, devraient, selon lui, se recentrer sur leur cœur de métier : acheter, transformer et industrialiser les productions locales.
À ses yeux, les infrastructures rurales constituent une autre clé de voûte. Routes de production, barrages, restauration des sols, électrification : autant de leviers ignorés ou sous-financés, qui conditionnent pourtant la compétitivité des campagnes. «Comment irriguer, transformer, conserver, diversifier sans électricité ?», lance-t-il, rappelant que moins de 45% des ménages ruraux ont accès à l’électricité, contre plus de 90% en ville.
Wilane appelle aussi à repenser l’aménagement du territoire, afin de freiner l’exode rural et donner aux jeunes des raisons de rester. Collèges, postes de santé, services de base doivent accompagner la modernisation agricole, faute de quoi les campagnes continueront de se vider au profit des villes.
Enfin, sur la question cruciale de la sécurité alimentaire, il tranche : aucune souveraineté nationale n’est possible sans un minimum d’autosuffisance. Pour lui, le Sénégal doit produire une part substantielle de son riz, de son mil et de son arachide, non seulement parce que le potentiel existe, mais aussi parce que l’instabilité mondiale rend illusoire toute dépendance excessive aux importations.
La contribution de Wilane, au-delà des constats, se veut un appel à l’action collective. «Je lance ce débat non pour condamner, mais pour inviter à repenser ensemble notre avenir agricole», écrit-il en conclusion.
 
 
 
 
Sidy Djimby NDAO
 
 
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