À la suite des altercations qui ont opposé le maire et ses équipes aux marchands ambulants de sa commune, d'une part et, d’autre part, aux journalistes venus couvrir les opérations de déguerpissement dans la commune de Keur Massar Sud, la Cjrs, le Synpics et l’Appel sont montés au créneau pour s'indigner du comportement du maire, avant d’inviter les autorités à faire la lumière sur cette affaire.
La Cjrs s’indigne et appelle les autorités à faire la lumière sur cette affaire
Toutefois, la solidarité corporatiste s’est vite manifestée pour dénoncer le comportement du maire. « La Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs) exprime sa vive indignation à la suite du traitement inacceptable infligé par le maire de Keur Massar Sud, Mouhamed Bilal Diatta, et certains de ses agents, aux professionnels des médias venus couvrir les opérations de déguerpissement organisées dans cette commune. Les journalistes présents, dans l'exercice de leur mission d’information, ont été victimes d'actes d'intimidation, de menaces et d'entraves flagrantes à leur liberté de travail. De tels agissements constituent une atteinte grave à la liberté de la presse, garantie par la Constitution sénégalaise et les conventions internationales ratifiées par notre pays», note le communiqué de la Cjrs qui rappelle dans la foulée que les journalistes ne sont pas des parties prenantes, mais des témoins indépendants chargés de rendre compte des faits à l'opinion publique. «Porter atteinte à leur intégrité physique ou morale, ou chercher à les réduire au silence, revient à priver les citoyens de leur droit fondamental à une information libre et plurielle», ajoute la Cjrs qui condamne ces actes jugés inqualifiables, avant d’interpeller les autorités compétentes à faire la lumière sur cette affaire et que les responsabilités soient situées. Non sans rappeler aux élus le respect du travail des journalistes qui, selon la Cjrs, est un pilier essentiel de toute démocratie.
Le Synpics : « de tels actes de violence à l’encontre de professionnels des médias sont indignes d’une autorité locale »
Dans cette vague d’indignation, le Syndicat des professionnels de l'information et de la communication du Sénégal (Synpics) a condamné ces agissements avant de rappeler que «de tels actes de violence à l’encontre de professionnels des médias sont indignes d’une autorité locale. Ils constituent une atteinte grave à la liberté de la presse ainsi qu’au droit fondamental des citoyens à être informés», fait remarquer le Synpics qui interpelle le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique et l’exhorte à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité des journalistes et techniciens de l'information déployés sur les lieux des opérations de déguerpissement. Le Synpics n’exclut pas également d’engager des poursuites judiciaires contre les auteurs de ces actes, qui ont été formellement identifiés.
Appel condamne et exige des excuses publiques
Pour sa part, l'Association des professionnels de la presse en ligne (Appel) condamne fermement l'agression de journalistes par le maire de Keur Massar et exige une prise de conscience immédiate de la gravité de ses actes par le maire de Keur Massar ; l'interpellation du maire par la direction de sa formation politique (Pastef) afin qu'il soit rappelé à l'ordre ; et des excuses publiques et officielles de la part de Bilal Diatta auprès des équipes de presse qui étaient déployées ce dimanche dans la banlieue. Auparavant, l’Appel est revenu sur les faits qu’elle juge « irrespectueux et violents » du maire de Keur Massar, Bilal Diatta, à l'encontre de reporters venus couvrir les opérations de déguerpissement. «Nous constatons que Bilal Diatta commence à être coutumier de ces faits. Nous tenons à souligner que les journalistes et techniciens des médias ne sont la cible d'aucune personnalité publique. Ces professionnels ne sont ni des parias, ni des pestiférés. Ils sont sur le terrain pour s'acquitter de devoirs constitutionnels et garantir les droits fondamentaux que sont le droit à l'information et la liberté d'informer», précise l’organe dirigé par Ibrahima Lissa Faye. A l’en croire, si de tels actes se répètent, Appel réunira immédiatement les reporters violentés pour déposer plainte devant le procureur de la République pour violence, voie de fait et tentative de destruction de matériel d'autrui.
M. CISS













