Réuni jeudi 26 juin à Dakar, le Secrétariat exécutif national (Sen) de l’Alliance Pour la République (Apr) a dressé un tableau sombre de la situation économique, financière et politique du pays. Ce constat a été fait à travers une déclaration ferme et critique à l’encontre du régime de Diomaye Faye. Au cœur de leurs préoccupations : une gouvernance qu’ils jugent opaque, un endettement inquiétant et des atteintes croissantes aux libertés publiques.
Une gestion de la dette sous haute suspicion
La critique principale du Secrétariat exécutif national (Sen) porte sur le projet de Loi de finances rectificative (Lfr) 2025 qui, selon l’Apr, témoigne d’une gestion «irresponsable» et «dangereuse des finances publiques». Le parti dénonce «l’explosion de la dette publique, atteignant 10.200 milliards F Cfa contractés en seulement quatorze mois, soit 4.500 milliards en 2024 et 5.700 milliards en 2025», dans son communiqué.
Une comparaison est dressée avec les années précédentes. «Sous le régime précédent, entre 2012 et 2024, les besoins de financement, bien que confrontés à des crises mondiales majeures comme la pandémie de Covid-19 ou la guerre en Ukraine, s’élevaient à 10.115 milliards F Cfa sur cinq ans», se targue le défunt régime.
L’Apr fustige également des conditions de dette jugées « surréalistes », avec des délais courts et des taux d’intérêt élevés, menaçant selon lui la viabilité budgétaire et l’avenir des générations futures.
Transparence exigée
Face à cette situation, le parti fondé par Macky Sall réclame «la publication immédiate du Bulletin statistique de la dette publique, dont le dernier numéro date de juin 2024. Ce document est jugé crucial pour informer les citoyens et les partenaires sur la réalité de l’endettement national», exige l’Apr.
Par ailleurs, le Sen ironise sur la posture du ministère des Finances, qualifié de «ministère exclusivement chargé de l’endettement dans la zone Uemoa», tant ses efforts semblent centrés sur la recherche de financements, au détriment des autres missions de développement économique. Dans le même élan, «la libération immédiate des détenus politiques et d’opinion» comme Moustapha Diakhaté, Abdou Nguer, Assane Diouf et Jérôme Bandiaky est exigée, dénonçant ce qu’il qualifie de «tentative d’instauration d’une dictature» au Sénégal.
Baye Modou SARR












