Le marabout tidiane est amer. Dans une vidéo sur la chaîne Thiam Sono Tv, Chérif Ibrahima Aïdara a fustigé la politique tarifaire de la société nationale d’électricité (Senelec), accusée d’«étouffer» les Sénégalais. Il interpelle directement le Premier ministre, estimant que son «seul opposant» est désormais… la cherté du woyofal.
C’est une sortie qui résonne comme une gifle en plein cœur de l’actualité sociale. Chérif Ibrahima Aïdara, guide religieux tidiane connu pour ses prises de position sans détour, a élevé la voix contre la Senelec, dénonçant une situation devenue, selon lui, insoutenable. Installé dans son Zawiya, il dit vivre «difficilement» à cause de la cherté du courant, et considère que le Premier ministre doit désormais savoir que son seul opposant, c’est le courant. Cette phrase, lourde de sens, en dit long sur le niveau d’exaspération ressenti dans de nombreux foyers sénégalais.
Une facture d’usine pour une zawiya
Le marabout raconte avoir reçu récemment une facture d’électricité de 500.000 F Cfa, qu’il affirme avoir déjà réglée malgré l’injustice qu’il dénonce. «C’est une facture d’usine qui m’a été envoyée alors que la zawiya fonctionne avec une carte. Il n’y a que deux climatiseurs qui ne tournent que quand je suis là, deux ventilateurs et trois autres au total. Rien qui justifie une telle somme», s’indigne-t-il.
Pour lui, cette surfacturation n’est pas un cas isolé, mais le reflet d’un système devenu prédateur. «La Senelec étouffe les gens et doit savoir qu’elle n’est pas l’ange de la mort», lance-t-il avec une gravité solennelle, avant de confier. «Je les laisse avec Dieu.»
«Arrêtez de sucer le sang des Sénégalais»
Dans sa déclaration, Chérif Aïdara n’y va pas par quatre chemins. Il accuse ouvertement la Société nationale d’électricité de «voler les maigres moyens des citoyens», dans un contexte où de nombreuses familles peinent à joindre les deux bouts. «Je leur demande d’arrêter de sucer le sang des Sénégalais», martèle-t-il, dénonçant un paradoxe flagrant : le pays a découvert d’importantes ressources naturelles depuis plusieurs mois, mais aucune mesure structurelle n’a été prise pour alléger les charges des ménages. «Les moyens pour réduire la cherté de l’électricité sont là. Il suffit d’actionner les leviers pour assouplir les douleurs des Sénégalais», insiste-t-il, pointant une responsabilité politique au sommet de l’État. «Ce n’est pas normal que l’électricité et le carburant soient chers au Sénégal», répète-t-il, dénonçant une situation qui plombe l’économie domestique comme les activités religieuses et culturelles.
BMS avec Thiam Sono Tv












