Maître Diaraf Sow de l'Alliance démocratique pour une Afrique émergente/Joowléene, Abdoulaye Mamadou Guissé de Mcss/Fulla ak Fayda et l'ancien commissaire de police, Cheikhouna Cheikh Saadbou Keita, ont saisi le président du Conseil constitutionnel pour se plaindre et déplorer les pouvoirs que le Premier Ousmane Sonko s’octroie. Mais également pour inviter les juges du Conseil constitutionnel à constater la démission du Président Bassirou Diomaye Faye. Ils ont écrit leur lettre de «Renseignements aux fins de constater la démission tacite et la vacance du pouvoir du président de la République Bassirou Diomaye Faye au profit de son Premier ministre» au nom du mouvement dénommé «Sauvons la République/Dogu Samme Sunum Reew».
Les supers pouvoirs du Premier ministre Ousmane Sonko, alors que c’est le Président Bassirou Diomaye Faye qui a été élu par les Sénégalais, inquiètent. Pour mettre fin à cela et appeler les organes habilités à se prononcer, des formations politiques comme l'Alliance démocratique pour une Afrique émergente/Joowléene que dirige Me Diaraf Sow, le Mcss/Fulla ak Fayda dirigé par Abdoulaye Mamadou Guissé, le parti de l'ancien commissaire de police Cheikhouna Cheikh Saadbou Keita, regroupés dans un mouvement dénommé «Sauvons la République/Dogu Samme Sunum Reew», ont saisi le Conseil constitutionnel d’une lettre de «Renseignements aux fins de constater la démission tacite et la vacance du pouvoir du président de la République Bassirou Diomaye Faye au profit de son Premier ministre».
Dans la missive, les auteurs ne portent pas de gants pour indexer le Premier Ousmane Sonko qu’il accuse d’avoir violé la Constitution et de s’arroger les pleins pouvoirs dévolus au chef de l’Etat, en recevant des ambassadeurs accrédités au Sénégal comme celui de la Chine, de la France, du Maroc.
Ils invitent le président du Conseil constitutionnel à constater la démission du Président Bassirou Diomaye Faye. «Comme tous les Sénégalais et observateurs de la vie politique, nous avons constaté un accaparement grave et dangereux des rôles du président de la République par son Premier ministre qui détient l’appareil politique qui a porté le chef de l’Etat au pouvoir. Or, cet état de fait peut conduire à des conséquences irréparables et néfastes pour la République», ont écrit les formations politiques citées plus haut dans la lettre adressée au président du Conseil constitutionnel.
Ils ajoutent : «pour la première fois, nous avons un Premier ministre, en violation flagrante de la Constitution de la République du Sénégal, qui s’est donné illégalement et sans gêne les pleins pouvoirs dévolus au chef de l’Etat, président de la République resté impuissant devant cet état de fait».
Sonko, patron politique de Diomaye s’offre d’autres prérogatives…
En recevant en cascade des ambassadeurs accrédités au Sénégal tels que les ambassadeurs de la Chine, de la France, du Maroc et en définissant les axes de la diplomatie sénégalaise et la politique extérieure de l’Etat du Sénégal, le Premier ministre Ousmane Sonko, patron politique du président de la République, s’offre d’autres prérogatives que la Constitution du Sénégal ne lui donne pas. «Notre charte fondamentale consacre lesdites prérogatives au seul président de la République qui, conformément à l’article 46 de la Constitution, accrédite les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires auprès des puissances étrangères et sont accrédités auprès de lui».
Alors que, «aux termes de ces dispositions, il est clairement défini que c’est le président de la République qui définit la politique extérieure de l’Etat et non son Premier ministre, même s’il est son patron politique».
Les 7 sages invités à faire le constat que ce n’est plus le PR qui définit la politique de la nation mais son Pm
Pour Me Diaraf Sow, Abdoulaye Mamadou Guissé, Commissaire Cheikhouna Cheikh Saadbou Keita et Cie, cette «confusion des rôles au sommet de l’Etat peut être extrêmement dangereuse pour notre chère République». D’où, disent-ils, l’objet de leur lettre-saisine.
«Nous voulons vous attirer l’attention, en sollicitant le constat de la démission tacite du président de la République et de la vacance du pouvoir présidentiel par un président de la République élu qui s’est démis de toutes ses prérogatives que la Constitution lui consacre au profit d’un Premier ministre qui n’a pas été élu et qui n’a pas non plus prêté serment devant vous, mais encore qui a toutes les difficultés à retrouver ses marques en tant qu’autorité suprême de l’Etat et en tant qu’autorité administrative suprême qui semble avoir désisté de la majorité de ses prérogatives constitutionnelles sur lesquelles il avait prêté serment ‘’Devant Dieu et devant la nation sénégalaise, de remplir fidèlement la charge de président de la République du Sénégal’’. Qu’aux yeux de ce qui se passe, on peut facilement observer et nous vous prions, vous les 7 sages, de faire le constat vous-mêmes, que ce n’est plus le président de la République qui définit la politique de la nation conformément aux dispositions de la Constitution, notamment en son article 42, mais son Premier ministre qui met à la poubelle les quelques notes qualifiées de ‘’Projet’’ et rédigées en prison par le détenu Bassirou Diomaye Faye en promettant en lieu et place un autre ‘’Projet’’ qui n’a jamais existé ou qui n’existe pas encore, mais dont la rédaction serait en cours et doit terminer en décembre, selon les propos du Premier ministre Ousmane Sonko ». Le mouvement « Sauvons la République/Dogu Samme Sunum Reew » sollicite du président du Conseil constitutionnel de faire le « constat de la démission tacite du président de la République et le constat de la vacance du pouvoir présidentiel afin de prendre les mesures idoines afin de remettre notre chère République en marche, conformément aux textes définis par la Constitution et les textes législatifs », ont terminé les auteurs de la lettre.
Baye Modou SARR