Le Document de Programmation budgétaire et économique pluriannuelle (Dpbep) 2026-2028 porte sur un coût de 19.364,4 milliards F Cfa pour les dépenses et 16.638,7 milliards F Cfa pour les ressources. Le déficit budgétaire devrait se stabiliser à -3% en 2027 et la pression fiscale à 19,7% en 2028 avant d’atteindre 20,4 en 2029 pour respecter la norme communautaire de 20%.
Sur la période triennale, les prévisions de ressources (16.638,7 milliards F Cfa) sont revues à la baisse de 363,9 milliards F Cfa en valeur absolue et 2,1% en valeur relative par rapport au Dpbep actualisé (2025-2027) du mois d’octobre 2024. Pour la première année triennale, les recettes de la Loi de finances initiale (2026) sont attendues à 5056,8 milliards, 5561,0 milliards en 2027 et 6020,9 milliards. Sur la période triennale, les prévisions des recettes fiscales sont attendues à 14.460,2 milliards F Cfa contre 14.731,2 milliards F Cfa dans le précédent Dpbep actualisé 2025-2027 du mois d’octobre 2024, soit une baisse de 271 milliards F Cfa en valeur absolue et 1,8% en valeur relative. Concernant les recettes non fiscales, elles sont projetées à 973,2 milliards F Cfa contre 962,8 milliards F Cfa dans le précédent Dpbep actualisé, soit une hausse de 10,4 milliards F Cfa en valeur absolue et 1,1% en valeur relative. Les dons budgétaires et dons en capital (projets) pour des montants respectifs de 117,8 milliards F Cfa et 269,3 milliards F Cfa, soit des variations de -38,2% et -33,1% par rapport au Dpbep actualisé du mois d’octobre 2024.
Baisse de près de 1000 milliards des dépenses par rapport au Dpbeb actualisé de 2024
Concernant les dépenses (charges), elles passent de 20.364,3 milliards F Cfa à 19.364,4 milliards F Cfa soit une baisse de 999,9 milliards F Cfa en valeur absolue et 4,9% en valeur relative. Cette baisse s’explique principalement par la revue à la baisse des projections des recettes internes et externes. Pour la première année de la période triennale (2026), les prévisions des dépenses s’établiraient à 6213,1 milliards F Cfa contre 6580,2 milliards F Cfa dans la Lfr 2025, soit une baisse de 367,1 milliards F Cfa en valeur absolue et 5,6% en valeur relative. En 2027, les prévisions de dépenses sont attendues 6317,0 milliards, avant d’atteindre 6834,3 milliards en en 2028. Les dépenses hors Comptes spéciaux du Trésor (Cst) sont évaluées sur la période 2026-2028 à 18.546,2 milliards F Cfa contre 19.648,9 milliards F Cfa soit une baisse de 1102,7 milliards F Cfa dans le précédent Dpbep du mois d’octobre 2024. Elles comprennent : les intérêts de la dette pour 3982,2 milliards F Cfa ; les dépenses de personnel pour 4813,1 milliards F Cfa ; les acquisitions de biens et services et transferts courants pour 5174 milliards F Cfa ; les investissements sur ressources internes pour 1046,8 milliards F Cfa ; les investissements sur ressources externes pour 3530,1 milliards F Cfa. Quant aux dépenses des Comptes spéciaux du Trésor, les montants sont projetés à 818,1 milliards F Cfa sur la période, soit une hausse de 102,6 milliards F Cfa comparée au Dpbep du mois d’octobre 2024. Cette évolution est imputable principalement à la hausse du Fonds de stabilisation, du Fonds intergénérationnel (Fig) et du Fonds national de retraite (Fnr).
Le déficit budgétaire projeté à -5% en 2026 pour se stabiliser à -3% en 2027 et 28
Durant la période triennale, le déficit budgétaire est projeté à - 1156,3 milliards en 2026, soit -5,0% du Pib ; le déficit budgétaire va évoluer pour se stabiliser à -3% du Pib en 2027 2028, soit respectivement à -756,0 milliards et 813,4 milliards. Le Pib nominal est projeté à 23.126,0 milliards en 2026, 24.837,9 milliards en 2027 et 26.723,2 milliards en 2028. Durant la période triennale, le besoin de financement est projeté 5117,6 milliards en 2026. Pour couvrir ce besoin, l’Etat mise sur les emprunts projets d’un montant de 934,7 milliards et d’autres emprunts pour 4182,9 milliards. En 2027, le besoin de financement est de 3433,5 milliards avec des emprunts projets pour 1008,8 milliards et 2424,7 milliards pour d’autres emprunts pour couvrir ce besoin. En 2028, le besoin de financement est de 3599,5 milliards qui sera couvert par des emprunts projets et autres emprunts respectivement de 1317,3 milliards et 2282,2 milliards. Pour l'investissement, les prévisions triennales sont arrêtées à 4576,9 milliards F Cfa contre 6 685,2 milliards F Cfa dans le Dpbep actualisé du mois d'octobre 2024, soit une baisse de 2108,3 milliards F Cfa en valeur absolue et 31,5% en valeur relative.
Pression fiscale : respect de la norme communautaire en 2029 après avoir atteint 19,7% en 2028
Sur la période 2026-2028, l’activité économique devrait progresser de 5,5% ; l’inflation, mesurée par le déflateur du Pib, s’établirait en moyenne à 1,7% entre 2026 et 2028, soit en dessous du seuil de 3% fixé dans le cadre de la surveillance multilatérale au sein de l’Uemoa. La pression fiscale devrait progresser continuellement pour s’établir à 19,7% en 2028. A partir de 2029, la pression fiscale respecterait la norme communautaire de 20% au minimum pour se situer à 20,4% du Pib. En outre, face aux difficultés liées aux coûts encore élevés des facteurs de production, le Gouvernement s’engage à réduire les coûts énergétiques à travers l’utilisation du gaz de manière progressive. A cet effet, 20 à 25% de la production de gaz naturel du projet Grand Tortue Ahmeyim (GTA) seront destinés à l’approvisionnement du marché domestique pour soutenir une baisse progressive, maîtrisée et structurelle des prix de l’énergie. La masse salariale devrait aussi évoluer durant la période triennale sous l’effet des effectifs et du glissement vieillesse technicité (Gvt). Ainsi, elle passerait de 1532,8 milliards F Cfa en 2026 à 1677 milliards F Cfa en 2028.
M. CISS
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