
Le juge d’instruction du Pool judiciaire financier vient de rendre une ordonnance par rapport à la demande de mise en liberté provisoire déposée par les conseils de Farba Ngom. Curieusement, le magistrat instructeur a rejeté la requête du maire des Agnam. Une décision qui surprend, surtout que c’est lui-même qui a demandé un rapport médical de l’expert soutenant que son maintien en détention est incompatible avec son état de santé.
Contrairement à Samuel Sarr, Farba Ngom n’a pas pu bénéficier du rapport du médecin attestant que sa santé n’est pas compatible avec la vie carcérale. Manifestement, les mêmes causes n’ont pas produit les mêmes effets. En effet, le juge d’instruction du Pool judiciaire financier a rendu une ordonnance de refus par rapport à la requête aux fins de mise en liberté provisoire déposée par les avocats du maire des Agnam. L’on ignore, pour le moment, les motivations du magistrat instructeur pour rejeter la requête, mais tout de même, cela surprend. Car, la demande a été déposée à la suite des conclusions du professeur Alassane Mbaye, titulaire en cardiologie, qui, en réponse à la question du juge d’instruction, avait écrit clairement que l’état de santé de Mouhamadou Ngom dit Farba Ngom est incompatible avec la vie en prison. Ce motif semblait suffisant pour le député-maire de Agnam, pour déposer sa requête aux fins de mise en liberté provisoire.
En fait, le requérant était quasiment sûr d’obtenir une liberté provisoire ou, au pire, un placement sous surveillance électronique. Il s’est fondé sur les textes qui soutiennent en substance que la liberté provisoire ne peut être accordée à l’inculpé que s’il cautionne ou s’il rembourse intégralement ou s’il fait des contestations sérieuses ou alors si après une expertise médicale, l’expert conclut que sa détention est incompatible avec le milieu carcéral. Cette dernière condition a été le cas de Farba Ngom qui a en fait un motif principal pour demander une liberté provisoire. En sus de ce motif, il a aussi soulevé les garanties de représentation en justice, le fait qu’il soit régulièrement domicilié, l’existence et la présence de son activité principale et de tous ses centres d’intérêt au Sénégal.
Curieusement, en dépit des conclusions de l’homme de l’art, il n’a pas pu profiter du texte de loi relatif à la demande de la mise en liberté provisoire. L’on se demande si cette ordonnance ne remet pas en cause le rapport médical. Toutefois, seul le magistrat instructeur connait les motifs de refus.
Alassane DRAME