COMPETITIONS INTERCLUBS AFRICAINES : L’Etat du Sénégal se désengage des prises en charge

 
 
Le football local sénégalais va connaitre des jours sombres pour sa participation aux compétitions africaines. L’Etat du Sénégal, via le ministère des Sports, a adressé une correspondance à la Fédération sénégalaise de football lui faisant part de sa décision de ne plus accompagner les équipes représentant le Sénégal à ces joutes africaines qui regroupent les champions de chaque pays.
 
 
Après Les Navétanes et la lutte, le football local reçoit une claque du gouvernement actuel du Sénégal. Si pour les premières activités sportives, la violence et l'insécurité sont la pomme de discorde entre le gouvernement et les organisateurs, le football local qui rencontre déjà d'énormes difficultés pour concurrencer les autres championnats, va recevoir une cravache de sanction de l’Etat. 
En effet, dans un communiqué, la Fédération sénégalaise de football a confié avoir reçu une lettre de "désengagement de l'Etat concernant la prise en charge des compétitions africaines interclubs".
Elle stipule que "par courrier N°0000286/MJSC/SG/DSHN/SP du 07 Février 2025, Madame la Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture a informé la Fédération sénégalaise de football ainsi que trois autres fédérations nationales sœurs qu'au regard des nouvelles orientations relatives à la gestion des compétitions internationales, les ressources budgétaires seront exclusivement destinées à la prise en charge de nos différentes équipes nationales et que par conséquent les charges des clubs relatives aux compétitions africaines interclubs ne seront plus supportées par l'Etat.
Nous tenions à vous en informer et vous prions de bien vouloir en prendre note".
Une situation qui désole les amateurs du football local ainsi que les dirigeants.
 
Djibril Wade, président de la Lsfp et premier vice-président de la Fédération sénégalaise de football : "s'il prennent les équipes nationales...nous pourrons prendre en charge les clubs"
 
 
À la suite de cette annonce nous avons joint au téléphone le président de la Ligue sénégalaise de football professionnel par ailleurs premier vice-président de la Fédération sénégalaise de football. A ce sujet, Djibril Wade s’est montré rassurant. Selon lui si l’Etat prend en charge les équipes nationales, la Fédération pourrait le suppléer pour la prise en charge des titres de transport des clubs. "C'est une décision qui nous a quand même surpris. Mais bon, si on lit le communiqué, ils nous disent qu'ils ne prennent pas en charge les clubs qui vont sur le plan international, cependant, ils disent qu'ils prennent en charge les équipes nationales. S'ils prennent les équipes nationales, il n'y a pas de problème. C’est mieux pour nous", a réagi Djibril Wade qui rajoute : "je pense que ce n’est pas seulement l’équipe nationale A, mais aussi les autres équipes, locale, féminine et junior, cadet et le football spécifique. Maintenant, s'ils ne prennent que l’équipe nationale A et laissent les autres, ça va poser problème. Ça va être encore une difficulté pour les clubs puisqu'ils ne prenaient que les billets d'avion. Ça va créer des tensions de trésorerie au niveau des clubs. Mais si on suit leur logique jusqu'au bout et qu'ils prennent les équipes nationales, ça nous arrange en tant que fédération. Et en ce moment-là nous pourrons prendre en charge les clubs. On prend en charge toutes les équipes nationales sauf l’équipe A".
Selon lui, "Le problème, c'est d'accompagner les clubs jusqu'au phases de poules et une fois que les clubs y arrivent, ils pourront se prendre en charge".
 
 
Youssou Dial responsable de la section football du Jaraaf de Dakar : "déjà que l'aide de l’Etat ne suffisait même pas et aujourd’hui il l'enlève carrément, ça veut dire qu'on ira plus en Afrique, c’est clair"
 
 
Du côté du dernier club représentant le Sénégal en compétition africaine, le discours est autre. Interpellé sur la décision qui secoue le football local,  Youssou Dial, responsable de la section football du Jaraaf de Dakar n'a pas caché son amertume.
"Déjà que l'aide de l’Etat ne suffisait même pas et aujourd’hui il l'enlève carrément, ça veut dire qu'on ira plus en Afrique, c’est clair", argue-t-il d’entrée.
"Les autres clubs qui sont cités comme nos concurrents sont pris en charge totalement et entièrement par leurs États. L'exemple de la Côte d'Ivoire est là, les équipes sont prises en charge à 100%. Chez nous, on ne prend en charge que les billets. On ne nous donne que 30 billets d'avion et derrière on est obligé de payer 10 autres supplémentaires pour compléter la délégation", insiste le dirigeant médinois.
"Tout ce qui est hôtellerie et transport local est à notre charge. Si on ne nous donne plus les billets d'avion en ce moment-là on s’arrête. Déjà chez nous on paie les locations de stade alors qu’ailleurs c’est mis à disposition des clubs", martèle-t-il. 
En cas de choix du représentant d'un club sénégalais,  il nous explique que les clubs ne courent aucun risque. "On ne sera pas suspendu par la Caf. C’est uniquement le Sénégal qui va déclarer à la Caf qu'il n'aura pas de représentant. Parce que.si on n'est pas engagé dès le départ on ne sera pas sanctionné. On dira que nous n'avons pas les moyens de participer aux compétitions", renseigne Youssou Dial.