Le train a longtemps irrigué le cœur du Sunugaal par les deux principales voies ferrées du pays. Les rails démantelés et supplantés par la route, les gares coloniales, refusant de rompre le rang, sont restées les seuls vestiges de cette période où «train du matin» et «train du soir» rythmaient les activités économiques des bourgs entre Ndakaaru et Ndar, en passant par Thiès, la ville aux deux-gares et aux vendeurs de dibis. Nostalgie également des trains bondés vers le Magal ou le Gamou. Et aujourd’hui, Niangal, après avoir lambiné à souhait et joué avec le TER, veut revivifier la voie ferrée, jusqu’à Kidira par Tamba. Qui n’applaudit pas ? Sauf qu’en termes de hiérarchisation des priorités, après l’autoroute, le TER pouvait attendre. A la place, oui, Ndakaaru-Tamba-Kidira, Ndakaaru-Ndar, même Louga-Linguère-Matam ou Tamba-Zig auraient mieux servi. En tout cas, vu le potentiel agricole, minier de l’hinterland, sans compter ce statut de hub sous-régional qui nous incombe, remettre le train sur les rails est une exigence de développement. Surtout que nos belles routes ont bien besoin d’être soulagées de la tyrannie des camions maliens et nos vies de Goorgoorlu préservées des accidents à répétition.
Waa Ji
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