L’arrestation du journaliste Bachir Fofana, survenue le 25 juin, marque une nouvelle étape inquiétante dans les relations entre les autorités sénégalaises et le monde de la presse. Accusé de « diffusion de fausses nouvelles », le chroniqueur est placé en garde à vue, suscitant une vive émotion et une réaction rapide de la Coordination des associations de presse (Cap).
Mercredi, une délégation de la Coordination des associations de presse (Cap) s’est rendue à l’Assemblée nationale pour rencontrer le cabinet du président El Malick Ndiaye. Et l’objectif de cette rencontre, c’est demander solennellement le retrait immédiat de la plainte et la libération sans condition de leur confrère. Ce geste fort témoigne de la volonté de la profession de ne pas laisser la peur museler la parole libre. « Nous ne pouvons accepter que des journalistes soient poursuivis et emprisonnés pour avoir fait leur travail, même si ce travail dérange », lit-on dans le communiqué rendu public hier.
La Cap insiste devant le président de l’institution : « il ne s’agit pas de protéger l’erreur, mais de défendre un principe. Celui selon lequel la presse, pour être libre, doit pouvoir informer, critiquer et questionner sans craindre la répression. Dans un contexte démocratique, le recours à la garde à vue pour des délits d’opinion est une arme dangereuse. Il crée un précédent, installe un climat de crainte et pousse à l’autocensure. Pour la Cap, la réponse à une éventuelle erreur journalistique ne saurait être l’incarcération, mais « la médiation, le dialogue et la régulation par les pairs, notamment à travers des instances comme le Cored », souligne le communiqué.
Ce combat dépasse le cas Fofana, font savoir les hôtes du président de l’Assemblée nationale. Il pose une question fondamentale, « quel avenir pour la liberté d’expression au Sénégal ? Si la justice devient un instrument de dissuasion, c’est le droit à l’information de tous les citoyens qui est en péril ». La Cap appelle donc à une mobilisation citoyenne et professionnelle. La société civile, les défenseurs des droits humains, les journalistes et les simples citoyens doivent faire bloc. Il s’agit de dire non à l’intimidation, oui à une presse responsable mais libre. « Le temps presse. Chaque heure de détention est une gifle à la démocratie. Libérez Bachir Fofana. Libérez la parole. Défendez la presse » scande avec détermination la Coordination des associations de la presse (Cap).
BMS












