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ADOPTION DE LA LFR 2025 : L'opposition démontre les incohérences du budget et de la Lfr, la majorité défend son projet



ADOPTION DE LA LFR 2025 : L'opposition démontre les incohérences du budget et de la Lfr, la majorité défend son projet

 
 
La Loi de finances rectificative (Lfr) 2025 a été adoptée ce samedi par les députés de la XVe législature par 126 voix pour, 11 contre et deux abstentions. Un vote précédé d’un débat de haute facture avec des considérations techniques sur le contenu du rapport de la Lfr, parasité par moments par des attaques personnelles et des positions partisanes.
 
 
 
«Les chiffres clés de votre Lfr sont alarmants. Vous nous annoncez une baisse presque généralisée : une baisse extrêmement importante des recettes fiscales, un maintien mais très faible de l’appui budgétaire et des dons, une augmentation du déficit loin et, très loin des critères fixés par l’Uemoa. Et dans tout ça, vous recherchez 1141 milliards entre la Lfi et la Lfr. Où trouverez-vous l’argent ? Les solutions que vous nous proposez pour trouver l’argent ne sont pas des solutions fiables», charge d’emblée la présidente du groupe parlementaire Takku-Wallu, Me Aïssata Tall Sall.
 
Aïssata Talla Sall : «Hier, vous étiez ici, aujourd’hui encore, vous êtes là. L’avez-vous oublié ?»  
 
Poursuivant, l’avocate n’a pas manqué de mettre à nu les décalages notés dans les chiffres entre la Lfr et le document sur l’orientation budgétaire (Dob). Sur la dette, Aïssata Tall Sall théorise une «position nationale» et un langage de vérité. «Quand on voit la frénésie avec laquelle vous empruntez, on doit se mettre d’accord sur quoi être prudent», indique l’ancien ministre des Affaires Étrangères qui rappelle au ministre des Finances son implication dans les chiffres qui font l’objet d’attaques contre l’ancien régime. «Hier, vous étiez ici, aujourd’hui encore, vous êtes là. L’avez-vous oublié ? Sortez les vrais chiffres. Je ne nie pas qu’on se soit endetté, un Etat marche comme ça. Mais, disons la vérité et sortons de ces querelles stériles et puériles qui ne nous mènent nulle part», martèle Me Tall. 
 
Ayib Daffé annonce une commission d’enquête parlementaire sur les crimes budgétaires de l’ancien régime
 
Pour sa part, le président du groupe parlementaire Pastef, Mouhamed Ayib Salem Daffé, s’est insurgé contre les députés qui ont plaidé pour le report de la Lfr. Ce sont les mêmes, dit-il, qui avaient reporté le Dob l’an dernier, qui ont voulu reporter la présidentielle, avec des arguments sans fondement. «Pourquoi reporter alors que les entreprises attendent les 500,9 milliards inscrits dans cette Lfr et qui découlent des dettes héritées de l’ancien régime ? Ils ont emprunté près de 2500 milliards auprès des banques sans autorisation parlementaire. Ça constitue un crime budgétaire. Au sein du groupe parlementaire Pastef, avec le futur règlement intérieur qui a renforcé les prérogatives d’enquêtes, on va ouvrir des commissions d’enquête sur ces questions pour faire la lumière sur ces crimes budgétaires et financiers avec la complicité de certains parlementaires», annonce Ayib Daffé, qui estime que la Lfr vient à son heure.
 
Thierno Alassane Sall : «les 9 milliards de fonds secrets peuvent construire 4 amphis équipés de 2000 places ou 10 restaurants de 1500 places»
 
Thierno Alassane Sall ne croit pas à la capacité du gouvernement de respecter ses engagements de ramener le déficit à 3% d’ici trois ans. Pour la bonne et simple raison que le gouvernement n’arrive pas en l’espace de six mois, entre la Lfi et la Lfr à maintenir ses prévisions du budget. «Si vous ne pouvez pas respecter les prévisions sur six mois, comment allez-vous respecter cette promesse sur trois ans», s’interroge le député qui se désole de constater que la dette a pris l’ascenseur. «Ces deux dernières années, l’Etat a emprunté plus de 10.200 milliards», s’indigne le président de la République des valeurs. Pendant ce temps, ceux qui dénigraient les fonds politiques jugés illicites tardent à s’en départir alors qu’à la faculté des Sciences juridiques et politiques, les étudiants squattent les fenêtres des amphis pour suivre les cours. «Ces 9 milliards que vous jugez illicites peuvent construire plus de quatre amphis équipés de 2000 places. Cet argent illicite peut construire 10 restaurants de 1500 places», précise l’ancien ministre de l’Énergie.
 
Abdou Mbow : «je vous conseille de créer un ministère chargé exclusivement de la Dette»
 
Abdou Mbow est revenu sur la sincérité budgétaire «vendue» par les actuels tenants du pouvoir. «C’est le budget qui n’est plus sincère ou est-ce que ces montants ont eu une autre destination ?», s’interroge Abdou Mbow. S’agissant des 10.200 milliards qui servent à payer des dettes de l’ancien régime comme le martèlent certains députés de la majorité, Abdou Mbow en déduit que le pouvoir n’a pas de programme et qu’il s’endette juste pour payer des dettes. «Etant donné que vous ne faites que vous endetter, je vous conseille de créer un ministère chargé exclusivement de la Dette, car si on ne le fait pas, vous risquez de mener le pays droit dans un précipice», raille le député qui a déploré, dans la foulée, la hausse des budgets de l’Assemblée nationale et de la Primature.
 
 
 
Pape Djibril Fall : «le pays est sous politique d’ajustement structurel»
 
Pape Djibril Fall n’y va pas par quatre chemins pour faire observer que le pays est complètement en faillite. «On reprochait à l’ancien régime d’avoir falsifié des chiffres, mais ce régime s’adonne à des omissions volontaires tout en dissimulant la réalité aux Sénégalais. Le pays est sous politique d’ajustement structurel, un programme d’ajustement qu’il refuse d’assumer», cogne le député qui dénonce une absence d’ambition et de vision dans la Lfr. «Il faut rectifier le tir», préconise PDF.
 
 
Fabineta Ndiaye pointe une masse salariale en hausse en dépit de milliers de licenciements
 
«Nous avions alerté sur le volume de la masse salariale dans le secteur public lors de la Lfi. Elle était de 1442,5 milliards en 2024 et de 1485 milliards en 2025 soit une hausse de 43 milliards. Ce qui est inquiétant et grave. 9 mois seulement après votre arrivée à la tête du pays, la masse salariale a connu une hausse de plus de 100 milliards. C’est inquiétant. Personne ne peut justifier cette hausse de la masse salariale tout simplement parce qu’au moment où on assiste à cette hausse, le nombre de salariés à chuté à cause des licenciements massifs de milliers de travailleurs dans le public et le parapublic. On avance le chiffre de 30.000 licenciements. De plus, nulle part, on a entendu des hausses de salaires. Au contraire ! Ou se trouve le problème ? », s’interroge Fabineta Ndiaye qui plaide en outre pour le retour des bourses familiales qui soulageaient plus de 350.000 familles.
 
Tafsir Thioye : «plus de 10.000 milliards de dette en deux ans, c’est extraordinaire ; même si…»
 
Le député Tafsir Thioye a émis des réserves sur le rapport de la Cour des comptes. Il en veut pour preuve le surfinancement de 604 milliards. Sur ce montant, dit-il, la Cour explique que 481 milliards ont été dépensés. A l’en croire, il doit rester 123 milliards qu’il ne voit nulle part. «La Cour nous dit que les arriérés de paiement se chiffrent à 142 milliards et le président de la République dit avoir payé 80 milliards aux agriculteurs et 60 milliards d’arriérés. Aujourd’hui, vous revenez avec d’autres arriérés de paiement de 500 milliards. Il fallait attendre d’avoir l’exhaustivité des montants pour proposer la Lfr. Sur les emprunts projets aussi, c’est plus de 2000 milliards. Aujourd’hui, on parle de 249 milliards d’emprunts sur ressources extérieures C’est confus. Le Sénégal, notamment les techniciens du ministère des Finances, ont beaucoup travaillé de façon à permettre au Sénégal d’intégrer le marché financier international avec des prêts à taux de 4%. Si vous leur dites que vous avez construit sur du néant et que le Sénégal est obligé désormais d’emprunter à des taux de 10%, ça fait mal. On veut connaître la vérité», fait remarquer Tafsir Thioye qui se désole de constater que le Sénégal se fatigue pour lever des fonds sur le marché international. «Plus de 10.000 milliards en deux ans, c’est extraordinaire ; même s’il y a le principal qu’il faille rembourser. A ce rythme en 2028, on sera à plus de 98 ou 94% de taux d’endettement. A ce rythme, on n’ira pas loin», tranche le député libéral.
 
M. CISS
 
 
 
 
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