Aphone depuis quelque temps, le Parti démocratique sénégalais (Pds) a repris la parole, hier, pour commenter la gestion des nouvelles autorités. Le porte-parole dudit parti, entouré de certains cadres libéraux, a fait face à la presse. Bachir Diawara soutient que le Sénégal traverse une crise multidimensionnelle aux conséquences graves, avec une fiscalité étouffante et un pouvoir d’achat en chute libre. Le Pds s’est aussi insurgé contre les arrestations et emprisonnements abitraires liés aux délits d’opinion, tout en demandant la libération des détenus politiques.
Même si on ne l’entend pas beaucoup ces derniers mois, le Parti démocratique Sénégalais compte bien garder sa place dans le champ politique. Il s’engage d’ailleurs dans une remobilisation profonde de ses bases. L’annonce a été faite hier par Bachir Diawara, porte-parole du parti libéral, lors d’une conférence de presse. M. Diawara, au nom du Pds, a abordé les difficiles conditions de vie des Sénégalais sous la direction du tandem Diomaye/Sonko.
Selon le Parti démocratique sénégalais (Pds), les populations vivent une situation d’abandon généralisé face aux risques sanitaires provoqués par les inondations et la stagnation des eaux, notamment dans la ville sainte de Touba. «Livrées à elles-mêmes, elles assistent impuissantes à la propagation de maladies hydriques, faute de mesures de prévention et de secours dignes de ce nom», regrette Bachir Diawara. C’est pourquoi le parti de Me Wade dit interpeller le gouvernement sur l’urgence de mettre en place : «un fonds spécial de lutte contre les inondations, un programme structuré de prévention et de résilience et un audit des fonds mobilisés depuis 2009, afin d’évaluer leur efficacité».
«Il faut un fonds spécial de lutte contre les inondations»
Le porte-parole du Pds de rappeler aussi les principaux axes de la stratégie que le régime avait élaborée quand il était confronté aux inondations en 2009. A en croire M. Diawara, Wade avait misé sur la restructuration urbaine, le relogement et la réinstallation, et le drainage des eaux pluviales.
En dehors des inondations, le Pds a decelé un autre problème lié à la fiscalité étouffante et un pouvoir d’achat en chute libre « La taxation à outrance du consommateur, combinée à l’inflation galopante, a atteint un seuil critique. Le coût de la vie devient insupportable pour les ménages, sans aucune mesure d’accompagnement à la hauteur des enjeux », souligne le Pds, qui dénonce «une politique fiscale asphyxiante, sans équité ni effet redistributif, qui détruit le tissu économique national au lieu de le renforcer».
«La taxation à outrance du consommateur, combinée à l’inflation galopante, a atteint un seuil critique»
Pour le troisième point, le Pds souligne l’incohérence d’un discours de rupture, alors que les instruments mis en œuvre traduisent une soumission aux logiques de la dette détenue par les créanciers internationaux. Pour le parti libéral, le régime actuel fait peser l’effort du remboursement de la dette extérieure sur les ménages et les entreprises sénégalaises, tout en revendiquant une posture souverainiste. Ainsi donc, souligne le porte-parole dudit parti, ce sont les plus vulnérables qui supportent le coût d’un endettement dont les bénéfices ne sont ni visibles ni mesurables dans leur quotidien.
Malgré cette situation économique alarmante, les nouvelles autorités n’ont aucun cap gouvernemental. «Près de deux ans après l'installation du gouvernement Sonko, le constat est amer : l’économie sénégalaise est à la dérive. Les agences de notation, telles que Moody’s et Standard & Poor’s, ont dégradé la note souveraine du Sénégal, désormais classée B- avec une perspective négative, signe d’une perte de crédibilité financière», fait noter le Pds qui parle de «déficit public qui dépasse les 9% du Pib, sans plan de relance crédible. Et le gouvernement multiplie les emprunts obligataires de manière désordonnée, sans que ces fonds ne soient orientés vers des projets structurants», souligne le parti de Wade qui brandit ce dernier en exemple. «Contrairement aux allégations infondées sur des "caisses vides", le Président Wade a laissé des finances publiques saines à son départ en mars 2012. Selon les données officielles du bulletin des statistiques monétaires et financières de la Bceao de l'époque, les avoirs de l’État s’élevaient à 387 milliards F Cfa en mars 2012, contre 191 milliards en mars 2000, soit plus du double».
«Les plus vulnérables qui supportent le coût d’un endettement…»
A en croire Bachir Diawara, le Sénégal continue de récolter les fruits des réalisations du régime de Wade dans le domaine portuaire. C’est pourquoi il invite Diomaye et Sonko à s’en inspirer. «Le Pds salue la vision stratégique de Karim Wade dans le développement portuaire. Le Port de Ndayane, ex-Port du Futur, est un levier fondamental pour la compétitivité logistique du Sénégal. Le partenariat avec DP World, 3e opérateur mondial, à travers un appel d’offres transparent, a permis un investissement largement supérieur aux exigences initiales. Cette dynamique de partenariat public-privé performant, qui continue de porter ses fruits, devrait servir de modèle dans d’autres secteurs».
«Aucun défi ne pourra être relevé dans un climat de division et de fragmentation»
Par rapport à la cohésion nationale, le Pds dit être convaincu qu’aucun défi économique, climatique ou sécuritaire ne pourra être relevé dans un climat de division et de fragmentation. Il en appelle donc à un sursaut national, à la consolidation de notre unité, au-delà des clivages. «Nous devons refonder la confiance entre les citoyens et les institutions, restaurer la paix sociale et renforcer la solidarité nationale, socles essentiels d’un Sénégal debout et respecté», déclare M. Diawara.
Dans la meme ordre d’idées, le parti libéral, fidèle à ses valeurs fondatrices : «la liberté d’expression, la démocratie pluraliste, le progrès économique et social au bénéfice exclusif du peuple sénégalais», dit condamner les arrestations et emprisonnements abitraires liés aux délits d’opinion et demande la libération des détenus politiques.
Nd. Kh. D. F













