Invité de l’émission «le Grand Jury», sur la Rfm, le Dr Ibrahima Ndiaye a manifesté son mécontentement par rapport à la gestion du pays depuis l’arrivée du nouveau régime. Le secrétaire national chargé des Finances et de la Logistique du Prp n’a pas mâché ses mots pour exprimer sa déception par rapport aux deux ans de gouvernance du Pastef. Ses propos, qui ont agacé son leader Déthié Fall, lui ont valu des représailles. Le ministre des Infrastructures l’a automatiquement dépouillé de ses responsabilités au sein du Prp.
Par un communiqué évoquant les statuts et le règlement intérieur du Parti républicain populaire (Prp), Déthié Fall a limogé son secrétaire national chargé des Finances et de la Logistique. Le tort de Ibrahima Ndiaye, c’est d’avoir critiqué ouvertement le régime en place lors de son émission à la Rfm. «Vu les statuts et règlement intérieur du Parti républicain populaire (Prp), vu l'importance primordiale de la discipline, de la cohérence et de la responsabilité au sein du parti, le Prp informe l'opinion qu'à la suite des déclarations faites ce jour par M. Ibrahima Ndiaye lors de son passage dans une émission radio diffusée sur la Rfm, et compte tenu des incompatibilités constatées entre ses propos et les positions du parti, il a été mis fin à ses fonctions de secrétaire national chargé des Finances et de la Logistique», informe un document signé Déthié Fall, leader dudit parti et ministre des Infrastructures, qui charge.
Pour rappel, lors d'une émission sur la Rfm hier, Ibrahima Ndiaye a manifesté sa déception sans ambages. «Je suis déçu des 20 mois de Pastef passés au pouvoir. Entre 2021 et 2024, nous nous sommes battus pour des convictions et des principes, notamment l’État de droit, la lutte contre la vie chère et le renforcement de l’économie», a-t-il déclaré, avant de faire savoir que certains efforts amorcés n’ont pas été poursuivis et des sacrifices consentis sont restés partiellement infructueux. M. Ndiaye a également pointé du doigt des anomalies dans le choix des responsables étatiques, estimant que cela reflète un manque de compétence et de rigueur : «au quotidien, nous avons été confrontés à des personnes en postes de responsabilité qui ne maîtrisent pas les enjeux et qui, par leur simple signature, peuvent compromettre des entreprises historiques. C’est un vrai problème de choix d’hommes.»
L’enseignant-chercheur a ensuite dénoncé le silence de l’élite sénégalaise face aux défis du pays : «bien des élites, qu’elles soient intellectuelles ou politiques, restent inactives alors qu’elles ont des solutions. Elles doivent assumer leur responsabilité et dire la vérité lorsqu’il le faut.»
Nd. Kh. D. F










