
Les deux meurtres enregistrés à Cambérène et à Ross Béthio ont été formellement dénoncés par le président de la République. Bassirou Diomaye Faye a instruit le ministre de l’Intérieur et le Directeur général de la Police nationale à ouvrir une enquête et sanctionner à la hauteur des crimes les auteurs de ces bavures.
De retour de son voyage à Séville où il a pris part à la conférence sur le financement de développement, le président de la République a dénoncé jusqu’à la dernière énergie les conséquences des interventions policières à Rosso et à Cambérène. Des interventions qui ont coûté la vie à trois jeunes. Une situation que le chef de l’Etat réfute dans toute sa rigueur. « Des images que moi-même j’ai pu voir, il apparaît des scènes qui sont insoutenables, qui sont inacceptables dans le cadre d’une intervention policière », a-t-il matraqué hier à sa descente d’avion.
Ainsi, après avoir visionné les images, le constat est amer. Le chef de l’Etat a rappelé la mission de maintien de l’ordre qui consiste à sauvegarder la paix, mais aussi prendre en compte l’assurance de la survie du citoyen. « Nous avons déploré consécutivement à l’intervention de la police au niveau de Rosso et à Cambérène. Je rappelle que sur le plan des principes, les forces de l’ordre sont censées rassurer les populations et les protéger. Les interventions ne doivent pas causer la mort. Surtout le fait que des citoyens lors d’intervention de la police perdent la vie ne pourrait jamais être considéré comme une banalité » dit-t-il.
Bassirou Diomaye Faye, sans porter de gants, a pris la défense des citoyens et réfuté le modus operandi musclé mis en branle par les policiers dans ces deux interventions. « Ne saurait se servir des citoyens qui ont fait l’objet d'arrestations dans le cadre d’échauffourées contre la police, contre un quelconque corps constitué dans les forces de défense et de sécurité. Se servir d’un citoyen interpellé comme un bouclier. Cela ne ressort pas des règles d’engagement des forces de défense et de sécurité sur le terrain », dit-il.
Après avoir dénoncé ces faits, il annonce que des enquêtes sont ouvertes pour faire toute la lumière et sanctionner les fautifs à la mesure de leur responsabilité. « Sous ce rapport, des enquêtes sont en train d’être faites en toute impartialité pour situer les responsabilités quel qu’en soit le niveau et appliquer avec toute la vigueur et la froideur qui sied les sanctions qui s’imposent. J’engage le ministre de l’Intérieur et le Directeur général de la Police nationale pour m’en tenir au cas présent à mener avec diligence les enquêtes, à situer les responsabilités et à soumettre un rapport circonstancié. Et si des sanctions s’imposent, y aller avec toute la fermeté qu’il faut pour que ces cas puissent servir d’exemples et que plus jamais la mort dans les commissariats et ou à l’occasion d’interventions qui peuvent être maitrisées ne puisse pas être acceptée comme relevant de la normalité », assure le président aux populations de Cambérène qui étaient descendues dans la rue pour manifester nuitamment leur courroux ainsi que la famille du jeune tué à Rosso.
Baye Modou SARR