Après l’affaire Ndingler, la Sedima est sur un autre front, cette fois-ci à Dakar. Ce sont les habitants de la Cité Nouvel Horizon qui invitent Babacar Ngom et son entreprise à une bataille dans l’eau pluviale.
L’abondance des pluies dans la région de Dakar a créé des inondations dans plusieurs localités. Et la cité Nouvel Horizon n’est pas en reste. Les eaux pluviales ont envahi plusieurs concessions, certaines maisons restent inaccessibles. Les eaux pluviales ont fini de stagner dans cette cité et les voies sont devenues quasi impraticables. Face à cette situation, le bureau de l'Association des résidents de la cité Nouvel Horizon (Arnh), dans un communiqué, a décrit l’environnement dans lequel ils vivent depuis le début de l’hivernage. «Les quantités d'eau reçues par la cité ces derniers jours ont rendu impraticables les voies de circulation internes, avec des maisons totalement inondées ou inaccessibles, en dépit des travaux de terrassement et de nivellement effectués par les résidents à leurs frais. La cité est envahie par de hautes herbes avec une prolifération d’animaux nuisibles à certains endroits. Cet environnement insalubre est de nature à favoriser la prévalence du paludisme, de la bilharziose et de maladies similaires dans une population composée majoritairement de femmes et d’enfants. Eu égard à la rentrée scolaire, il est urgent que les autorités prennent toutes les dispositions afin de permettre à nos enfants d’étudier dans un cadre assaini et sécurisé», précise le communiqué.
Cette situation est causée, selon les habitants de cette localité paisible, par le dérèglement climatique et le fait qu’ils sont dans une cuvette. «Avec le dérèglement climatique et la forte pluviométrie de ces 3 dernières années, la cité Nouvel Horizon est devenue, de par sa position géographique, le bassin déversoir des eaux pluviales de toute la zone allant de Diamniadio à Keur Ndiaye Lo, ainsi que des cités Dabakh et Idy Samba. La cité Nouvel Horizon se trouvant plus bas que les lieux précédemment cités », poursuit le texte qui dénonce le mutisme de l’Etat face à cette situation. « Hormis une dotation en carburant de 60 litres de gasoil pour les besoins de 10 cités environnantes, et l'octroi de 2 motopompes de petite capacité par la mairie de Sangalkam, les résidents n'ont reçu aucun accompagnement de l'Etat. Toutefois, la mise à disposition d’une pompe de grande capacité par l’Agence de développement municipal (Adm) a permis de drainer une partie des eaux reçues», constate l’Arnh.
Face à cette situation, le seul tort est attribué à la Sedima. Selon le texte qui donne ces explications, «cette année est particulièrement difficile, à cause de notre voisin Sedima qui dispose d'un énorme espace abandonné qui servait de réceptacle aux eaux pluviales. Malheureusement, pour des raisons inconnues, Sedima a décidé de ne plus laisser passer les eaux pluviales qui ne font que suivre leur chemin naturel. Malgré nos tentatives de conciliation, Sedima n'a voulu rien concéder. Il convient de rappeler que le seul exutoire disponible reste cet espace de la Sedima. Les habitants de Nouvel Horizon vivent un véritable calvaire en ce moment», regrette le bureau de l'Arnh.
Baye Modou SARR