En cette fin du premier trimestre scolaire 2025-2026, la Cosydep a procédé à une analyse croisée des rapports des observatoires de la qualité de l'éducation, des comptes rendus de missions informant des situations observées sur le terrain et du document de budget Lfi 2026. Un exercice qui a permis d'identifier deux défis majeurs à relever, deux paramètres stratégiques à maitriser et un contexte sociopolitique à contrôler.
Au terme du premier trimestre de l’année scolaire 2025-2026, la Cosydep a donné les clés des défis majeurs à relever, les paramètres stratégiques à maitriser en plus d’un contexte sociopolitique à contrôler. La Cosydep liste deux défis majeurs. Il s’agit de l’inclusion dans l'éducation et l’exigence d’améliorer les performances du secteur qui enregistre des taux d'échec et de décrochage préoccupants. A cet effet, la Cosydep préconise de développer une stratégie nationale concertée pour une meilleure inclusion des cibles les plus vulnérables (éducation en zones enclavées, frontalières et insulaires; une prise en charge des enfants et jeunes jamais scolarisés, prématurément déscolarisés ou à besoins spéciaux et le renforcement des sous-secteurs sous dotés tels que la petite enfance, le non formel, les daaras, ...). Mais aussi à accélérer l'amélioration de la qualité des apprentissages par l'éradication des abris provisoires; la réhabilitation systématique des écoles vétustes; l'extension du réseau scolaire; le renforcement du personnel enseignant et du mobilier scolaire; etc.
Ces paramètres stratégiques à maitriser
S’agissant des paramètres à maitriser, notamment l’environnement géopolitique, la Cosydep appelle à intégrer pleinement les exigences géopolitiques et sécuritaires dans la gouvernance éducative, en développant des dispositifs de prévention et de gestion des crises; des programmes éducatifs adaptés aux enjeux de paix, de citoyenneté et de cohésion sociale. « Cela Invite à accélérer la refondation annoncée du système qui devrait enfin impliquer l'adoption d'un code de l'enfant et la révision de la loi d'orientation de l'Education nationale devenue obsolète », note la Cosydep qui invite, dans la foulée, à repenser le financement du système dans un contexte économique marqué par le retrait de certains grands bailleurs. « Les limites du modèle actuel de financement de l'éducation, fortement orienté vers le fonctionnement au détriment de l'investissement productif, imposent un changement de paradigmes. Pour 2026, malgré des budgets historiquement importants, l'investissement ne représente encore que 7,77% du budget du ministère de l’Éducation nationale et 10,10% du budget sectoriel, confirmant le caractère structurel de cette faiblesse. Cette situation indique une capacité limitée du Ministère à financer durablement les infrastructures et équipements nécessaires à l'amélioration de la qualité », ajoute la Cosydep qui plaide pour des budgets mieux distribués et plus sensibles à la vulnérabilité, l'optimisation des ressources existantes et le développement de mécanismes de financements innovants, adaptés au contexte de raréfaction de l'aide extérieure, à travers une justice fiscale en faveur des services sociaux de base.
Replacer l'éducation au cœur des priorités des débats de société
En outre, selon la Cosydep, la prégnance d'un espace public envahi par des jeux d'acteurs politiques ne permet pas une correcte prise en charge de ces défis et paramètres listés plus haut. « L'orientation du débat relègue au second plan des questions fondamentales de développement économique et social. La Cosydep rappelle que ces dynamiques, quelles qu'elles soient, ne doivent en aucun cas détourner l'attention collective aux impératifs de stabilité sociale, de cohésion nationale et de renforcement des services publics essentiels au premier rang desquels l'éducation et la formation. Assainir l'espace social et replacer l'éducation au cœur des priorités absolues des débats de société, en protégeant l'école des tensions politiques. Le pacte social, qui se veut de créer un climat paisible et stable, devrait aussi engager les acteurs politiques », explique la Cosydep qui réaffirme son engagement indéfectible en faveur d'une éducation publique inclusive et équitable; stable et protectrice; d'un système éducatif fondé sur la qualité d'un pilotage transparent et participatif; d'une vision nationale tournée vers l'avenir, l'équité et la justice sociale. Selon toujours la Cosydep, aucune réforme durable ne peut réussir sans un dialogue constructif, une gouvernance transparente et des investissements adaptés.
M. CISS










