Bachir Fofana risque 3 mois de prison ferme et une amende de 200.000 F Cfa devant le tribunal des flagrants délits de Dakar où il a comparu hier, mercredi 2 juillet 2025. Il est poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles.
Inculpé pour diffusion de fausses nouvelles, Bachir Serigne Cheikh Sarr Fofana a finalement été jugé hier, mercredi, 2 juillet 2025, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. L'arrestation du journaliste fait suite à une déclaration qu’il avait faite au cours d’une émission, dans le cadre de l’attribution du marché d’achat de véhicules de l’Assemblée nationale. À l'audience, la même vidéo a été projetée. Bachir Fofana, dans ladite vidéo, a déclaré que Cheikh Guèye, qui a été arrêté dans une affaire de corruption impliquant l’ancien ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall, avait obtenu le marché des véhicules du Parlement. Devant le tribunal, le prévenu a reconnu avoir tenu ces propos qu'il considérait vrais au moment de leur diffusion et qui lui sont parvenus d'une source fiable. «J’ai tenu ces propos sur la base d’une information reçue d’une source qui ne m’a jamais trompé. J’ai mené des vérifications auprès de concessionnaires. Mais dès le lundi, j’ai appris que d’autres personnes auraient remporté le marché. Si cela s’avère exact, je procéderai à un rectificatif», a-t-il déclaré.
Interrogé par le juge sur l'origine de cette information, Bachir Fofana a précisé que, durant sa détention préventive à la prison de Rebeuss, il partageait la chambre 48 avec d’autres détenus, parmi lesquels figuraient des connaissances de Cheikh Guèye. Selon lui, ce sont ses codétenus qui lui ont dit qu’il leur avait confié avoir remporté le marché. Pour sa part, le procureur a requis une peine de 6 mois de prison dont 3 ferme, assortie d'une amende de 200.000 F Cfa. Selon le représentant du parquet, Bachir Fofana a tenu des déclarations sans en apporter la preuve dans un contexte sensible, touchant à une institution de la République et à une procédure d’appel d’offres.
Les avocats de la défense à l'instar de Me Amadou Sall, Pape Sène, Aboubacry Barro et autres ont plaidé la relaxe pure et simple de Bachir Fofana. Ainsi, d'après ces robes noires, les éléments du dossier ne permettent pas de démontrer l’intention délibérée de diffuser une fausse nouvelle. Ils ont rappelé que le journaliste s’est exprimé sur la base d’informations reçues dans un cadre informel et qu’il s’est montré disposé à les rectifier. Finalement, au terme des débats, le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour le 9 juillet 2025. À rappeler que ni le président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye, ni ses avocats ne se sont présentés à l’audience.
Fatou D. DIONE