
Le collectif « Sauvons Sud, notre quotidien » composé de lecteurs, d’amis ou d’anciens collaborateurs a initié une levée de fonds pour ne pas laisser sombrer ce patrimoine de l'histoire médiatique du Sénégal.
Face à la crise qui perdure dans la presse et qui touche Sud Quotidien, ce sont les lecteurs, amis, anciens collaborateurs et autres citoyens soucieux de préserver ce patrimoine vivant qui ont pris les devants pour initier une levée de fonds afin d’éviter le déclin à ce pan historique de la presse sénégalaise. Il s’agit, entre autres de l’écrivain Marouba Fall, Amadou Lamine Sall, Alassane Seck, Penda Mbow, Mamadou Ndoye, Makhily Gassama, Pr Abdou Aziz Kébé, Félix Achadé, Alioune Tine, Ibrahima Mbodj, Sadikh Niass, Pape Coumba Ndoffène Sall, Pr Babacar Guèye qui ont ouvert un compte à Ecobank intitulé « Les amis de Sud Quotidien » ; en plus d’autres systèmes de participation via le mobile money. « Il est des voix qu’on ne saurait laisser s’éteindre. Sud Quotidien est de celles-là. Depuis plus de trois décennies, Sud Quotidien occupe une place exceptionnelle dans l’histoire politique et médiatique du Sénégal. Créé dans un contexte où l’information était sous la tutelle du pouvoir politique en place, Sud a porté haut l’étendard d’une presse professionnelle, libre, engagée, indépendante de tout groupe de pression. Il a accompagné, souvent au prix de gros risques, les grands combats pour la démocratie, le pluralisme, les droits humains et l’Etat de droit », a rappelé les signataires regroupés au sein du collectif dénommé « Sauvons Sud, notre quotidien ». Selon le Collectif Sud Quotidien est une école, une référence, un modèle de rigueur, de professionnalisme, de déontologie et d’engagement qui a contribué à décloisonner et à démocratiser l’information, à faire émerger des générations entières de penseurs, d’intellectuels, de citoyens formés et informés … « Aujourd’hui, ce monument de la presse nationale est en grave difficulté du fait de lourdes contraintes économiques qui menacent son existence. Le risque est réel : Sud Quotidien pourrait cesser de paraître. Une perspective que nous ne saurions accepter car ce serait un recul majeur pour notre démocratie, notre mémoire, notre liberté d’expression. Et pour l’Etat de droit. Ce serait laisser mourir un bien public et une institution qui nous ont tout donné », rapporte le collectif. Ainsi, à travers cette levée de fonds, le collectif se fixe comme objectifs « de soulager les urgences financières, préserver les emplois, relancer l’activité ; emprunter des voies nouvelles de modernisation et de diversification pour réancrer Sud Quotidien dans son époque, sans trahir son esprit de professionnalisme et d’excellence. Chaque contribution est un geste de résistance. Un acte de foi envers une presse libre, professionnelle, démocratique et laïque. Une manière concrète de dire que nous ne laisserons pas la lumière s’éteindre », rassurent Marouba Fall et compagnie.
M. C